« La vacance présidentielle se maintiendra jusqu'à ce que le Hezbollah, et surtout ses parrains, soient convaincus que le fait de combler le vide est dans l'intérêt de tous, à commencer par le Liban », a affirmé hier Marwan Hamadé. « Cela leur rend service à eux aussi, alors qu'ils s'apprêtent à évacuer la Syrie au terme d'une aventure meurtrière et sanglante », a ajouté M. Hamadé qui s'exprimait dans le cadre d'un entretien à Radio Orient.
Marwan Hamadé a rappelé que Saad Hariri avait proposé au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de retourner au Liban comme il l'avait fait. « Lorsque Hassan Nasrallah affirme qu'il est prêt à rencontrer Saad Hariri, il faut d'abord qu'il retourne au Liban. C'est au Liban que M. Hariri souhaite le rencontrer, et non pas sur les ruines des villes syriennes détruites, ou des villages yéménites déshérités », a indiqué M. Hamadé. « Ce qui est demandé, c'est que tout le monde retourne au Liban », a-t-il noté.
Le député du Rassemblement démocratique s'en est pris, par ailleurs, aux quotidiens as-Safir et al-Akhbar, du fait de certains articles sensationnalistes et à scandale publiés sur la famille royale saoudienne au cours des derniers jours. « À l'heure où nous tentons tous de trouver des issues à la crise de la presse libanaise, certains courent au fiasco sur les plans éthique et professionnel. Lorsque je lis certains quotidiens, je ne retrouve plus la noblesse libanaise et arabe qu'ils possédaient autrefois. Même si je suis souvent en conflit avec leur ligne politique, il reste que ce conflit doit respecter certaines règles », a indiqué M. Hamadé.
« En arriver cependant aux insultes et autres formes de bassesse dans la manière de désigner les gens, les responsables, les amis, les proches et les grands responsables dans notre monde arabe (...), cela ne saurait être toléré désormais, ni sur le plan de l'opinion publique ni au niveau de la presse ou de la justice », a-t-il souligné.
« Le Premier ministre et le ministre de l'Information ont fait ce qu'il fallait. J'attends cependant que le parquet et le tribunal des imprimés se saisissent de l'affaire », a ajouté le député du Chouf.
Pour Marwan Hamadé, ce sont « les parrains » du quotidien qu'il faut blâmer pour la diffusion de telles informations, « c'est-à-dire le pouvoir iranien et l'ambassade d'Iran, ainsi que ceux qui dirigent la presse irano-syrienne au Liban ». « Lorsqu'on approche de la défaite, les coups pleuvent sous la ceinture, et c'est le jeu auquel se sont livrés ces deux quotidiens libanais », a-t-il précisé.
« Cette attaque n'est pas commanditée par Talal Salmane ou Ibrahim el-Amine (rédacteurs en chef respectifs des deux quotidiens), mais par l'organisation qui mène les combats sanglants et les batailles médiatiques qui ont fait du tort au Liban – au point qu'elle a placé les Libanais du Golfe en danger. Ces quotidiens se mettent en danger et entraînent avec eux toute la presse libanaise », a ajouté M. Hamadé, déplorant « le niveau atteint par la presse au Liban ».
À ce propos, Marwan Hamadé a souhaité que le Premier ministre Tammam Salam réussisse dans sa mission de normalisation des relations entre le Liban et les pays du Golfe au cours du prochain sommet de l'Organisation de la conférence islamique en Turquie, le mois prochain. « La relation n'est pas atteinte dans le fond », a-t-il dit, précisant qu'il avait rencontré lui-même le roi Salmane il y a un mois et demi, et que « son esprit est bien plus sain que les esprits de ceux qui l'ont attaqué hier ».
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« La vacance présidentielle se maintiendra jusqu'à ce que le Hezbollah, et surtout ses parrains, soient convaincus que le fait de combler le vide est dans l'intérêt de tous, à commencer par le Liban », a affirmé hier Marwan Hamadé HAMADEE CONFOND IL LE FAKIH KHAMANEYI ET LE BON SAMARITAIN?
Henrik Yowakim
16 h 16, le 24 mars 2016