Ivan Debs tutoie Bob Marley, au nez et aux dreadlocks des fans du monde entier

Ivan Debs vient de gagner un concours international d'illustration organisé par un des héritiers du légendaire Bob Marley.

Stephen Marley, déjà grand-père à 44 ans, est celui des 8 enfants de Bob Marley qui connaît le plus de succès dans l'industrie musicale. Il a déjà gagné pas moins de six Grammy Awards (équivalent des Oscars pour la musique) et officie en tant que chanteur, producteur ou simple musicien du groupe de son frère, Ziggy Marley and the Melody Makers. Il a organisé il y a quelques mois un concours sur Facebook pour illustrer son dernier morceau, The lion roars.

Ivan Debs, lui, vient de finir son master à l'Alba (Académie libanaise des beaux-arts) et, en attendant la publication de sa première BD, pratique avec talent l'art de l'illustration pour des organes de presse, L'Orient-Le Jour (qui l'a découvert) en tête, ou des magazines comme Executive. Mais en touche-à-tout curieux et talentueux, il s'est aussi adonné à l'art de la pochette de disque, notamment en reggae pour le groupe libanais Jammit the Band. C'est donc tout naturellement qu'il s'est inscrit au concours Marley et qu'il l'a remporté, au nez, à la barbe et aux dreadlocks de tous les participants, venus du monde entier.

Son dessin, parfaite illustration de son style puissant et romantique, utilise évidemment beaucoup des thèmes propres au reggae, mais de manière douce et discrète. En plus des couleurs typiques de ce style musical, jaune, rouge, vert et noir, il marie aussi avec beaucoup de poésie les fameux dreadlocks (coiffure archétype des rastamen) en les changeant en racines, roots en anglais, qui sont un thème central et récurrent de ce style musical, puisant ses racines en Afrique (où a grandi Ivan Debs, plus précisément en Côte d'Ivoire), et plus particulièrement en Éthiopie, berceau du mouvement politique et social depuis les années 30 et le couronnement de Haile Selassie. Parce qu'il travaille beaucoup en musique, Ivan Debs maîtrise visiblement parfaitement tous ces thèmes, le reggae étant un style musical très riche en imagerie, mais aux codes finalement assez stricts. Ici, il réussit à imposer son style tout en respectant les règles du concours.

Métal hurlant
Ce concours n'est pas le premier qu'il gagne puisqu'en 2013, à 20 ans, il remportait la compétition Samsung : be creative, et en 2014, le concours d'illustrations de Rotring (célèbre marque de stylos), organisé dans le cadre de Beirut Design Week. Ces trophées soulignent un parcours sans faute du jeune surdoué, où l'application, le travail et la curiosité se côtoient avec réussite. Ivan Debs, tout en poursuivant ses études, s'essaye à toutes les formes de dessin, allant de l'illustration de presse et des dessins de pochettes de disque, donc, aux storyboards publicitaires, et en passant évidemment par la création de sa propre bande dessinée, qui couronnera le master qu'il a obtenu avec mention très bien cette année.

Comme beaucoup de dessinateurs attirés par la science-fiction, Ivan Debs avoue une influence du magazine Métal hurlant. Magazine français édité entre 1975 et 1987 puis de 2002 à 2004, il est la référence mondiale (une édition américaine naîtra en 1977) de la bande dessinée de science-fiction aussi bien que de musique, et tous les grands noms de cet art passeront par ses pages. Publié par la maison d'édition Les Humanoïdes associés, c'est justement avec cette dernière qu'Ivan Debs souhaite collaborer dans un futur très proche et y voir publier ses prochaines œuvres.

Espérant continuer à participer à tous les projets qui lui sont soumis, il se nourrit de chaque activité pour enrichir les autres, le dessin de presse le garde en phase avec l'actualité, l'illustration musicale lui permet de travailler sur un art qui lui est cher et de suivre les traces de Raymond Pettibon ou Guy Pellaert (icônes de l'illustration de pochettes de disque) et le travail sur sa bande dessinée lui permet de s'épanouir artistiquement et de laisser libre cours à son imagination pour créer et enrichir son univers.

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