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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

Le club du Libanais Thomas Codsi élu meilleur bar à cocktails de Paris

Crise des déchets, attentats, coupure d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Le Castor Club, une ambiance boisée et intimiste.

À 31 ans, le Castor Club du Libanais Thomas Codsi vient de décrocher, le 10 mai dernier, le prix du meilleur bar à cocktails de Paris. Le concours des Bar Awards, organisé par le magazine culturel parisien Time Out, avec un jury composé de journalistes et de professionnels du cocktail, récompense « la valeur sûre depuis au moins deux ans dans la capitale française ».

Thomas Codsi est un enfant de la guerre civile au Liban et n'a pas regretté de quitter son pays pour la France à ce moment-là de l'histoire. « Avant qu'il n'y ait tout, il n'y avait rien à Beyrouth », note-t-il. Le microcosme beyrouthin, ce n'est pas ce qu'il préfère, mais avoue jouer de ses origines dans son métier. Il reste pourtant attaché au Liban et multiplie les allers-retours pour voir sa famille.

À l'âge de 21 ans, il ouvre son premier bar, le Reflet, dans le 5e arrondissement de Paris, puis à 27 ans, le Castor Club dans le 6e arrondissement, tout en espérant ne pas en rester là. Précoce et perfectionniste, son club accompagne le début des bars à cocktails parisiens. Depuis, les lieux se sont multipliés et ces mélanges ont acquis une solide réputation. La carte du Castor Club est en perpétuel renouvellement et multiplie les produits inédits. « Je connais les propriétaires des distilleries et tous mes fournisseurs », précise t-il. À l'image d'un chef de cuisine, Thomas Codsi travaille avec des produits frais, fabrique des sirops et réalise des infusions. Sa présence dans le bar est donc indispensable au moins deux heures avant l'arrivée des clients.

Un artiste des mélanges

Empreint de passion, il n'hésite pas à détailler les cocktails à ses clients et les aiguiller dans ce qui pourrait exciter leurs papilles, n'hésitant pas à utiliser dans certains d'entre eux des produits rapportés du Liban, telles la prune verte et le amareddine, pâte d'abricot qu'il transforme en sirop. Il utilise également la fleur d'oranger et l'essence de sauge de la Békaa fabriquées par des familles libanaises soucieuses du patrimoine. « Cela me permet d'employer des produits exclusifs et qui en même temps ont une histoire », ajoute le barman.

L'hiver, des cocktails plus crémeux, parfois à base de jaune d'œuf ou d'œuf entier, sont servis, tandis que l'été le verre se veut plus frais et plus acidulé. Tout est fait maison avec le souci de mettre en avant des produits de saison. Le bar à cocktail n'est pas un bar lambda. Le maître des lieux souhaite faire sortir les clients amateurs de leur zone de confort. Même si la plupart d'entre eux savent où ils vont lorsqu'ils passent la porte d'entrée discrète et sans enseigne du bar et qu'ils se retrouvent dans l'admirable antre du castor. Le souhait de Thomas Codsi est « d'embarquer ses clients dans un voyage intemporel, sans vue sur l'extérieur, sur une musique qu'ils ne connaissent pas. Je veux, précise-t-il, faire oublier aux gens leurs habitudes. Ils ne peuvent pas arriver et avoir une idée de ce qu'ils vont boire ».
Le week-end, au sous-sol, c'est une autre ambiance que propose le bar. À leurs platines, les DJ sont chargés de noyer la pièce avec des airs plus contemporains et plus dansants.

Un travail minutieux et attentif

Le Castor Club permet à Thomas Codsi de s'exprimer et de s'épanouir dans son travail : « Mon métier, c'est mon identité, dit-il. On peut me juger sur ce que j'ai réalisé. J'ai une carte composée de créations que je renouvelle tout en ayant un stock de cocktails en tête. Les gens viennent boire de bonnes choses, haut de gamme. Le client a du mal à revenir en arrière après avoir goûté à quelque chose d'intéressant. Il fait attention à ce qu'il consomme, privilégie la qualité, quitte à boire moins ».
Lorsqu'il évoque Beyrouth, cela fait remonter ses souvenirs d'enfance à la Centrale, « un paradis, des bars magiques à l'américaine avec 300 bouteilles derrière la comptoir ». Aujourd'hui, et même s'il ne trouve pas encore pleine satisfaction dans les cocktails proposés dans la capitale libanaise, la tentation reste grande d'organiser des soirées dans des bars locaux, à l'occasion desquelles il pourrait proposer sa carte.
La profession est de plus en plus considérée comme un « métier noble ». Thomas Codsi se plaît à former ses barmen/women en leur transmettant sa vision du cocktail bien fait. « Des étudiants dont les parents craignaient de voir leurs enfants s'engager dans ce métier. Lorsqu'ils sont arrivés, ils ont été surpris. À présent, ils sont de vrais professionnels. »

Les bons retours, les compliments sur son travail personnel, les amis des amis qui viennent boire un coup, les habitués sont autant de facteurs qui le rendent fier. Son objectif est de faire changer les habitudes de ses clients, de les rendre plus exigeants sur leurs sorties, sur ce qu'ils sont en train de boire ou de consommer. « Il faut s'investir dans son travail. En tant que barman, on peut faire carrière. Je ne pensais pas être invité dans des bars ou des événements pour faire des cocktails en Allemagne ou en Angleterre », fait-il remarquer enfin avec une force tranquille.

Le top 3 des cocktails pour l'été

1 – Daïquiri
2 – Suze tonic (ajouter concombre et citron)
3 – Vieux carré

 

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À 31 ans, le Castor Club du Libanais Thomas Codsi vient de décrocher, le 10 mai dernier, le prix du meilleur bar à cocktails de Paris. Le concours des Bar Awards, organisé par le magazine culturel parisien Time Out, avec un jury composé de journalistes et de professionnels du cocktail, récompense « la valeur sûre depuis au moins deux ans dans la capitale française ».Thomas Codsi est...

commentaires (1)

Merci l'OLJ ! nous avons désormais découvert le secret de l'adresse du - da Vinci Codsi -....

M.V.

10 h 12, le 11 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • Merci l'OLJ ! nous avons désormais découvert le secret de l'adresse du - da Vinci Codsi -....

    M.V.

    10 h 12, le 11 juillet 2016

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