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À La Une - Syrie

La Turquie poursuit son offensive contre les Kurdes en Syrie

Un militaire turc a été tué samedi dans une attaque à la roquette de membres du PYD, la principale milice kurde de Syrie, dans la région de Jarablos.

Le cinquième jour d'une offensive sans précédent de la Turquie en Syrie, visant à la fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les milices kurdes, a débuté dimanche. REUTERS/Umit Bektas

Le cinquième jour d'une offensive sans précédent de la Turquie en Syrie, visant à la fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les milices kurdes, a débuté dimanche.

La veille, des affrontements avaient éclaté entre des chars turcs et des combattants kurdes ou soutenus par ces derniers dans le nord de la Syrie. Il s'agit des premiers combats de ce type depuis l'envoi mercredi des premiers blindés turcs sur le sol syrien dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", qui marque une nouvelle phase dans ce conflit déjà complexe déclenché en 2011 et ayant fait plus de 290.000 morts.

L'agence de presse progouvernementale turque Anadolu a fait état du premier décès confirmé d'un militaire participant à cette offensive, tué samedi dans une attaque à la roquette de membres du Parti de l'Union démocratique (PYD), la principale milice kurde de Syrie, contre deux chars. Trois autres soldats ont été blessés, selon Anadolu. Les blindés ont été attaqués dans la région de Jarablos, ville que des rebelles soutenus par la Turquie ont reprise mercredi au groupe Etat islamique (EI), a expliqué de son côté l'agence de presse Dogan.

La Turquie considère le PYD et son aile militaire, les YPG (Unités de protection du peuple kurde), comme des organisations "terroristes", bien qu'elles soient épaulées en tant que forces combattant efficacement les jihadistes par les Etats-Unis, alliés d'Ankara.

Ces affrontements sont intervenus au lendemain de l'annonce par Washington et Moscou, qui soutiennent des camps opposés en Syrie, de progrès pour parvenir à un cessez-le-feu, tandis que les hostilités se poursuivaient dans ce pays, notamment à Alep (nord).

 

(Lire aussi : Au Moyen-Orient, la lutte contre l’EI peut attendre)

 

'Nouvelle phase'
"Les chars turcs ont avancé aujourd'hui jusqu'aux abords de la localité d'al-Amarné dans la province d'Alep, au sud de la frontière, et des combats ont alors éclaté entre eux et des combattants appuyés par les forces kurdes", a dit à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Un responsable de l'administration semi-autonome kurde en Syrie a confirmé à l'AFP ces accrochages.
Al-Amarné se situe à 8 km au sud de Jarablos, où les rebelles s'affairaient samedi à désamorcer les engins explosifs laissés par l'EI.

Toujours au sud de cette ville, l'armée turque a détruit samedi un poste de commandement de "groupes terroristes", a signalé Anadolu. Cette agence n'a pas précisé quels groupes étaient visés dans ces frappes, mais des rebelles soutenant les Kurdes en Syrie ont affirmé avoir été pris pour cible par l'aviation turque.

"Des avions turcs ont bombardé nos positions ce matin dans le sud de Jarablos et dans le village de Til-Emarne où vivent des civils", a annoncé dans un communiqué le Conseil militaire de Jarablos, lié au Forces démocratiques syriennes (FDS) pro-Kurdes. "Avec cette agression, une nouvelle phase du conflit va s'ouvrir dans la région", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt samedi, l'armée turque avait envoyé six nouveaux blindés en Syrie, a constaté un photographe de l'AFP dans le village de Karkamis, à la frontière turque. Après trois jours d'opérations, elle dispose désormais de 50 chars et de 380 soldats dans ce pays, selon le quotidien Hürriyet.

Pour la Turquie, en conflit avec les Kurdes sur son propre territoire, cette offensive vise entre autres à empêcher les Kurdes syriens de former une ceinture continue le long de sa frontière. Les forces de sécurité turques subissent des attaques quasi-quotidiennes de la part du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), dont la dernière en date a provoqué la mort d'au moins 11 policiers vendredi à Cizre (sud-est), près de la frontière syrienne.

 

(Lire aussi : Syrie : Erdogan fait d'une pierre quatre coups)

 

Au moins 15 morts à Alep
Par ailleurs, des barils d'explosifs ont de nouveau été largués par les forces gouvernementales sur un quartier d'Alep aux mains des insurgés, faisant au moins 15 morts et plusieurs blessés parmi les civils, selon l'OSDH.

La deuxième ville de Syrie, où 1,5 million de personnes sont prises au piège, est l'un des principaux points de désaccord entre les Etats-Unis et Moscou qui ont fait état vendredi à Genève de progrès pour parvenir à un cessez-le-feu. Mais les modalités d'un accord pour tenter de mettre fin au conflit doivent encore être définies.

 

 

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