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Guerre en Syrie : Qui combat qui ? Qui soutient qui ? Qui contrôle quoi ?

La dernière puissance à s'impliquer militairement est la Turquie qui a envoyé ses troupes pour déloger l'EI d'une localité à sa frontière et stopper la progression des forces kurdes.

La Turquie a envoyé vendredi quatre nouveaux chars dans la localité syrienne de Jarablos, libérée cette semaine par les rebelles soutenus par Ankara. AFP / BULENT KILIC

Déclenché le 15 mars 2011, le conflit en Syrie n'a cessé de se complexifier et de s'internationaliser avec l'entrée en jeu de groupes jihadistes et de pays étrangers. La dernière puissance à s'y impliquer militairement est la Turquie qui a envoyé ses troupes pour déloger le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d'une localité à sa frontière et stopper la progression des forces autonomistes kurdes.

 

QUI COMBAT QUI?

Régime contre rebelles :
C'est le principal front. L'armée (300.000 hommes) et ses alliés combattent une myriade de groupes rebelles alliés à des jihadistes syriens et étrangers.
La plus importante alliance anti-régime est l'Armée de la conquête. Elle rassemble des islamistes, comme Ahrar el-Cham ou Faylaq el-Cham et des jihadistes notamment le Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani et qui a renoncé à son rattachement à el-Qaëda).
Les adversaires cherchent avant tout à s'emparer d'Alep (nord), deuxième ville du pays. Le régime veut reprendre aussi la Ghouta orientale, près de Damas, largement aux mains de Jaich el-Islam.

Régime contre EI :
Le régime a chassé fin mars l'EI de la cité antique de Palmyre (centre), mais n'a pu le déloger de Tabqa, dans la province de Raqqa (nord).

Régime contre Kurdes :
L'aviation syrienne a frappé les Kurdes pour la première fois à la mi-août. Elle a visé Hassaké (nord-est) mais les forces kurdes se sont emparées de 90% de la cité.

Kurdes contre EI :
Depuis janvier 2015, les Kurdes ont chassé le groupe d'Abou Bakr al-Baghdadi des villes clés de Kobané et Manbij dans la province d'Alep, de Tall Abyad dans la province de Raqqa et de localités de la province de Hassaké.
Les Kurdes ont établi dès 2012 une semi-autonomie dans le nord et le nord-est, où ils ont leur propre police (Assayech). Le principal parti kurde est le PYD (Parti de l'Union démocratique) avec sa branche armée, les YPG (Unités de protection du peuple kurde).
Les YPG dominent les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance antijihadiste créée en octobre 2015 et qui comprend aussi des combattants arabes.

EI contre rebelles :
Les rebelles ont été les premiers à combattre l'EI avant d'être défaits par les ultraradicaux. Ces derniers menacent toujours leur fief de Marea, dans la province d'Alep.
Une poignée de groupes rebelles soutenus par Ankara ont participé mercredi à l'opération turque pour déloger l'EI de Jarablos (nord).


(Lire aussi : Syrie : Erdogan fait d'une pierre quatre coups)

 

 

QUI SOUTIENT QUI?


RÉGIME
L'armée est appuyée par 200.000 supplétifs, notamment les Forces de défense nationale. A eux s'ajoutent le Hezbollah libanais (entre 5.000 et 8.000 hommes) et des combattants iraniens, irakiens et afghans.
La Russie a lancé une campagne aérienne fin septembre qui a permis aux troupes d'Assad de repousser les rebelles dans les provinces d'Alep, Lattaquié (ouest), Damas et Deraa (sud) et l'EI à Palmyre.
L'Iran, principal allié régional, a envoyé des milliers de combattants et fournit une aide économique.

REBELLES
Les rebelles dits modérés sont soutenus par les Occidentaux, notamment les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Les rebelles islamistes sont aidés par la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar.

KURDES
Les Kurdes sont épaulés par la coalition internationale dirigée par Washington depuis 2014 dans leur lutte contre l'EI.

JIHADISTES
Aucun pays ne soutient ouvertement le Front Fateh el-Cham et l'EI, groupes rivaux classés comme organisations "terroristes" par l'Onu. L'EI a pu s'auto-financer grâce à sa conquête de territoires riches en pétrole, en produits agricoles et en vestiges archéologiques.

 


Des soldats syriens à l'entrée de la ville assiégée de Daraya, le 26 août 2016. REUTERS/Omar Sanadiki

 

QUI CONTRÔLE QUOI?


RÉGIME (près de 35% du territoire)
M. Assad a perdu la majorité du territoire mais garde les zones stratégiques: Damas, Homs et Hama (centre), le littoral et une partie d'Alep où vivent près de 60% de la population.

EI (près de 35%)
Malgré ses défaites depuis 2015, le groupe jihadiste domine l'est du pays, avec Deir ez-Zor frontalière de l'Irak, la majeure partie de la province de Raqqa (nord), et une présence dans les régions d'Alep, comme la ville d'al-Bab, de Hama, de Damas, Homs et dans le sud.

KURDES (18%)
Depuis 2014, les autonomistes ont conquis un vaste territoire dans les provinces de Hassaké, d'Alep et de Raqqa. Ils contrôlent les trois quarts de la frontière syro-turque.

Rebelles et Fateh el-Cham (12%)
Les rebelles ont reculé au nord d''Alep mais ont marqué des points fin août au sud.
L'Armée de la conquête domine l'ensemble de la province d'Idleb (nord-ouest).


(Lire aussi : La bataille de Hassaké : causes et conséquences)

 

 

QUEL EST OBJECTIF DES BELLIGÉRANTS?


RÉGIME
Bachar el-Assad, qui refuse de quitter le pouvoir, veut "reconquérir" toute la Syrie.

REBELLES
Leur objectif est de renverser le clan Assad au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle. Fateh el-Cham, lui, aspire à un Emirat islamique.

KURDES
Les Kurdes ont auto-proclamé en mars une région fédérale et aspirent à une autonomie à l'instar du Kurdistan irakien.

EI
Ce groupe, le plus redouté au monde en raison de ses atrocités, veut préserver son "califat" proclamé en 2014 à cheval sur la Syrie et l'Irak.

ETATS-UNIS
Après avoir appelé au départ M. Assad, Washington se concentre sur la lutte anti-EI en s'appuyant notamment sur les forces kurdes, ce qui a envenimé ses relations avec la Turquie, son allié au sein de l'Otan.

RUSSIE
Moscou refuse le départ de M. Assad par la force. Il veut une victoire diplomatique en menant à bien avec Washington des négociations entre régime et opposition, actuellement au point mort.

IRAN
L'Iran chiite veut jouer un rôle dans le monde arabe en s'appuyant sur un arc comprenant la Syrie, l'Irak et le Hezbollah.

TURQUIE
Ankara, qui considère le PYD et les YPG comme "terroristes", veut empêcher les Kurdes de relier leur territoire du nord-ouest au nord-est.

 

 


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Déclenché le 15 mars 2011, le conflit en Syrie n'a cessé de se complexifier et de s'internationaliser avec l'entrée en jeu de groupes jihadistes et de pays étrangers. La dernière puissance à s'y impliquer militairement est la Turquie qui a envoyé ses troupes pour déloger le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d'une localité à sa frontière et stopper la progression des forces...

commentaires (2)

Et voilà ce qu'on dît se reflète dans cette analyse et pour laquelle je suis souvent censuré ? Où se trouve le bensoudie dans tout ça ?????. Nulle part étant donné qu'elle n'est la que pour appliquer les politiques de ses maîtres us/sionises ...

FRIK-A-FRAK

15 h 39, le 26 août 2016

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Commentaires (2)

  • Et voilà ce qu'on dît se reflète dans cette analyse et pour laquelle je suis souvent censuré ? Où se trouve le bensoudie dans tout ça ?????. Nulle part étant donné qu'elle n'est la que pour appliquer les politiques de ses maîtres us/sionises ...

    FRIK-A-FRAK

    15 h 39, le 26 août 2016

  • Et la France de Normal 1er ... ? si l'AFP a ce genre "d'oubli" ce n'est pas bon signe......!

    M.V.

    14 h 02, le 26 août 2016

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