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Lifestyle - Rencontre

Découvrir la patrie des aïeux et...leurs recettes

Entre kechek et kebbé, les racines culinaires retrouvées de la chef Suraia Abud qui sillonne le Liban à la recherche de ses saveurs.

Les vacances de Suraia Abud ? Une immersion culinaire complète au village de Aqoura.

Suraia Abud aura passé la quasi-totalité du mois d'août dans ce village pittoresque du jurd de Jbeil, à la recherche des recettes oubliées de la cuisine du terroir et d'un savoir-faire en voie de disparition. Basée à Madrid, la jeune chef se spécialise actuellement en anthropologie culinaire et c'est tout naturellement qu'elle s'est tournée vers la cuisine de ses aïeux. Accueillie dans une maison d'hôtes, elle a trouvé en la personne de Guita Germanos, gérante du lieu, un professeur attentionné.

« J'ai appris des plats typiques de Aqoura, j'ai même enregistré des histoires du village que Guita m'a racontées », raconte Suraia qui sait maintenant préparer le fameux kebbé aux pommes de terre et aux noix ou le tbaybisé, le kebbé de potiron aqourien. « J'aimerais également apprendre à cuisiner les plats qui contiennent du qawarma (viande confite), ainsi que les recettes que l'on prépare selon les ingrédients de la saison », ajoute-t-elle. « Mon coup de cœur culinaire a été le debs el-remmen (mélasse de grenade), j'ai appris à l'utiliser en cuisine. C'est un produit que j'aime beaucoup », confie-t-elle.

Au fil de ses visites au Liban, la jeune femme a tissé des liens avec des proches restés ici. Elle s'est même découvert un parent illustre, l'écrivain Maroun Abboud, son grand-oncle paternel, dont elle ignorait l'existence.

 

(Pour mémoire : ChefXChange, ou la très belle idée de Karl Naïm et Marc Washington)

 

La cuisine pour renouer avec ses origines
Durant ses précédents voyages, Suraia a remarqué que les mêmes plats ou produits sont préparés de façon différente selon les villages et les régions, comme le kechek, par exemple. « J'ai appris à faire du kechek et du concentré de tomate dans la Békaa aux côtés de fermiers et de producteurs que j'ai rencontrés il y a quelques années », confie-t-elle. « J'espère pouvoir revenir au Liban pour la saison du ramassage des herbes sauvages. Leur utilisation en cuisine m'intéresse beaucoup et c'est un savoir-faire que j'ai envie de perpétuer.

On perd de plus en plus la connexion avec la terre », souligne-t-elle. « Mon but est de suivre l'évolution de la société à travers la cuisine. Je veux savoir comment les gens pensent leur nourriture, ce que la nourriture représente pour eux et comment elle fait partie de leur identité. »


(Pour mémoire : Kafta & Hommos, dernière création de Karim Haïdar)

 

Suraia prévoit d'utiliser les histoires et recettes qu'elle aura récoltées au cours de ce voyage pour monter une exposition en Uruguay, dans le but de permettre aux quelque 40 000 Libanais qui s'y trouvent de renouer avec leur pays d'origine. « Les Libanais de la diaspora ont un très fort sentiment d'appartenance, mais ils n'osent pas venir ici. Certains n'ont même jamais visité le Liban. Ils pensent que c'est dangereux. Je veux leur montrer qu'il n'en est rien et que c'est un pays très riche », explique la jeune femme. « Je compte, bien évidemment, cuisiner libanais pour ma famille en Uruguay ! Je veux leur faire découvrir les recettes authentiques, car les plats libanais ne sont plus préparés par la diaspora dans le respect des recettes d'origine. »

 

Pour mémoire

Chef Antoine, héros des femmes au foyer

 

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