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Lifestyle - Papilles

Clément et Marc Tannouri, les « Chasseurs de saveurs » de Zahlé

Marc et Clément Tannouri. Photo DR.

« Lyon est la capitale mondiale de la gastronomie », affirme avec un grand sourire et un brin de fierté dans la voix Marc Tannouri. Le jeune homme de 23 ans, natif de la ville, donne d'emblée le ton. Lui et son frère aîné Clément, qui s'est fait connaître en tant que photographe pour ses prises de vues aériennes du Liban avec, à son actif, quatre ouvrages, viennent d'ouvrir une cuisine à Zahlé, leur village natal. Leur compagnie, qu'ils ont baptisée « Chasseurs de Saveurs », rappelle délibérément le label « Chasseur d'instants » sous lequel se présente Clément, qui a plusieurs cordes à son arc mais qui consacre actuellement la majorité de son temps à la cuisine. C'est lui, bien-sûr, qui se charge de prendre les photos avant de les poster sur les réseaux sociaux, soignant ainsi le goût et la forme.
La famille Tannouri a déménagé en France, à Lyon exactement, quand Clément était enfant. Marc est né treize ans plus tard au bon endroit : « la capitale mondiale de la gastronomie ». Sa scolarité achevée, il rejoint sans hésiter l'institut Paul Bocuse et opte pour une spécialisation en art culinaire. Au bout de trois ans, il effectue des stages et travaille dans plusieurs restaurants étoilés Michelin, à Megève, en Alsace et à Vienne.
« Le milieu est très dur et pas seulement sur le plan physique. Et puis j'avais envie de m'établir à mon compte », confie-t-il.
Entre-temps Clément, qui a entamé une carrière au Liban après un diplôme de marketing en France, s'intéresse de nouveau à la cuisine et suit à son tour une formation à l'institut Paul Bocuse à Lyon avec le pâtissier Jérôme Langillier. « La cuisine, nous sommes tombés dedans quand nous étions petits. C'est une affaire de famille. Nous aimons tous la bonne chère », lance le photographe reconverti.
Les deux frères ont le même plat préféré : « Un bon carré de viande, à la bonne température et à la bonne cuisson », dit Marc. « Avec la bonne sauce », renchérit Clément qui confie que, tout jeune, il jouait au critique gastronome en faisait des commentaires sur les sauces, même celles des restaurants qu'il fréquentait en famille.
Ils aiment particulièrement les plats de leur grand-mère maternelle : le poulet au riz pour Marc et un plat ancien baptisé Sitt el-Ins pour Clément. « C'était celui du samedi. On mélangeait le reste de la moujaddara du vendredi avec du kechek cuit », explique-t-il.
C'est à l'occasion du retour de Marc au Liban, il y a un an, que les deux frères commencent le travail à Zahlé. Clément avait peu à peu mis en place un atelier, achetant le matériel nécessaire, préparant le « terrain ». Depuis, ils confectionnent ensemble des viennoiseries, des pâtisseries et des amuse-bouches. Marc concocte aussi des plats traditionnels français.
Le duo est actif sur les médias sociaux et c'est aussi le bouche-à-oreille qui aide à les faire connaître.
« Zahlé, capitale de la Békaa, a préservé de vieilles traditions. Nous travaillons beaucoup pour les fêtes, mais pas seulement Noël et Pâques. Il y a aussi les saints à célébrer : saints Élie, Georges, Michel. Toute famille qui a un membre qui porte le nom du saint patron commande ce qu'on appelle des diafet composées notamment de diverses pâtisseries à offrir aux personnes qui viennent pour les vœux », explique Clément. Depuis peu, les « Chasseurs de saveurs » ont commencé à prendre en charge dîners et brunchs. Leurs viennoiseries sont désormais vendues tous les dimanches matin à la laiterie de Taanayel. Ils viennent d'acheter un camion frigorifique et livreront trois fois par semaine leurs produits dans des points de vente à Beyrouth et au Mont-Liban. Avec une délicieuse complicité.

 

 

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