Une photo du petit Kevin Metlej publiée sur la page Facebook de son père, Jihad, qui écrit chaque jour une prière à l’intention de son « petit ange ».
Le juge Gergi Khoury, chargé de l'affaire de la mort par noyade du petit Kevin Metlej, le 1er août, dans une piscine du complexe balnéaire « Sawary » à Batroun, lors d'une activité organisée dans le cadre d'une colonie de vacances, a ordonné hier la remise en liberté des cinq suspects arrêtés dans le cadre de ce dossier contre une caution de 300 000 livres. Lundi, la famille de Kevin Metlej avait retiré sa plainte dans cette affaire.
Il s'agit du responsable des maîtres-nageurs du « Sawary », des trois maîtres-nageurs en charge de la piscine ainsi que de la responsable de la colonie de vacances.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, le père du petit Kevin, Jihad Metlej, s'est expliqué hier sur les raisons qui l'ont motivé. « Je suis chrétien et je prie nuit et jour à l'intention de ma famille. Ma foi tourne autour du pardon et autour de la vie éternelle : Kevin a rejoint la vie éternelle un peu plus tôt que prévu, c'est la volonté de Dieu, ainsi soit-il. Qui suis-je pour juger la négligence des autres ou celle de leurs employeurs ? La justice céleste sera plus juste », a-t-il lancé.
Jihad Metlej est endeuillé mais plein d'espoir « grâce à la foi et à la prière ». Pour lui, les personnes arrêtées sont responsables « indirectement » de la mort de son fils, cet « ange au ciel », mais elles ne sont pas les seules.
« Le responsable des maîtres-nageurs est un monsieur d'un certain âge que je connais depuis que j'étais enfant. Les maîtres-nageurs eux-mêmes sont de jeunes universitaires, et s'ils ne sont pas compétents pour la mission qui leur est confiée, ce n'est pas de leur faute mais celle de leurs employeurs qui n'appliquent pas les règlements imposés par les autorités quant au recrutement des maîtres-nageurs. Quant à la responsable de la colonie, c'est une jeune maman, alors comment vais-je supporter que d'autres parents et d'autres enfants souffrent de la séparation de leurs proches ? » s'est-il interrogé.
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Tout ce que Jihad espère actuellement, c'est que « Kevin repose en paix » et que sa propre « conscience en tant que chrétien reste intacte ». Désormais, le père éploré tente de tirer les leçons du drame afin « qu'il ne passe pas inaperçu » et qu'il ne se répète plus. Son souhait est de pouvoir équiper tous les enfants âgés de 3 à 5 ans participant aux colonies de vacances de gilets de sauvetage sur lesquels serait écrit « Watch Me » (Surveille-moi), à l'adresse des maîtres-nageurs.
Mais il a relevé des problèmes techniques et surtout financiers qui risqueraient d'entraver la réalisation de son projet, qu'il entend mener seul. Il a par ailleurs souhaité que le ministère du Tourisme donne suite à sa décision prise la semaine dernière de former une commission qui s'assure que les colonies de vacances soient réglementaires et qu'elles opèrent selon des normes de sécurité précises.
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On ne peut que saluer la noblesse d' esprit de Jihad Metlej un homme de foi.
22 h 08, le 12 août 2016