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Campus - Alba

Des sites mycéniens dans le viseur des étudiants

Les masters 1 de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle et de la section arts graphiques et publicité de l'École des arts décoratifs de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba) ont effectué, en avril, un voyage en Grèce, inscrit dans un projet photographique que l'université organise chaque année, en immersion dans un lieu différent.

Au cours de ce projet, outre l’expérience de vie qu’ils ont acquise, sur le plan académique les étudiants ont maîtrisé la prise de vue photographique aux niveaux technique et conceptuel.

En partant en Grèce, les masters 1 de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle et de la section arts graphiques et publicité de l'École des arts décoratifs de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba) ont effectué leur premier projet en dehors du Liban. Les étudiants ont ainsi visité trois sites archéologiques de l'époque mycénienne — Mycènes, le théâtre d'Épidaure et Tirynthe — grâce au soutien de l'ambassade du Liban à Athènes qui a assuré l'entrée gratuite aux sites ainsi que les autorisations de prises de vue auprès du ministère de la Culture grec. Ces sites ont été choisis pour « leur dimension historique, plus que pour l'endroit lui-même. Il s'agit de donner l'occasion aux étudiants d'aller au-delà de la simple photo de reportage. Il y a des histoires à raconter », explique Alain Brenas, directeur de la section arts graphiques et publicité et de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle à l'Alba.
Le projet a été préparé pendant deux mois, à travers une série de cours, à raison de quatre heures/semaine. Cette thématique a ainsi été traitée depuis la comédie jusqu'au drame, à travers la littérature, la mythologie, les films de fiction, les documentaires sur le théâtre grec, les œuvres photographiques sur les sites en question, etc. Ont été planifiées des rencontres avec des intervenants, libanais et européens, de différentes spécialisations, tels des historiens d'art, des archéologues, des photographes ou des cinéastes. Les étudiants ont, de même, effectué un travail de recherche approfondi. « Le but a été de les préparer à aller sur le site qui a une dimension bien plus grande que le côté touristique et d'avoir un regard différent de celui du touriste », insiste Alain Brenas. L'un des participants au voyage, Nicolas Fattouh, master 1 animation, confirme. « Alors que, d'habitude, on se met soi-même en avant-plan du site, j'ai appris à voir les lieux touristiques, la sculpture, l'architecture d'une manière différente. »
Par ailleurs, sortir du Liban, notamment de leur cadre quotidien, pendant huit jours a engagé les étudiants dans le lieu visité. « Être isolé de notre société nous a aidés à regarder objectivement et d'une façon artistique », affirme Taj Jammal, master 1 en multimédia. L'immersion dans le sujet est alors devenue plus forte.

Les photos des sites, autant d'histoires que de subjectivités
Le lieu est, en fait, la seule contrainte et le point de départ du projet. Jouissant d'une grande marge de liberté, les étudiants, arrivés sur le site, ont fait le repérage, procédé selon leurs propres impressions puis proposé la thématique de leur projet photographique. « C'est le lieu et la perception qu'ils en ont eus qui les a menés dans leur projet. Les intervenants les ont juste cadrés et aidés à aboutir dans leur proposition », souligne Brenas. Youmna Salhab, 4e année en publicité et graphisme, a ainsi été impressionnée par « ces lieux uniques, ces paysages qu'on ne voit nulle part ailleurs. Je me suis donc penchée sur l'architecture, la différence entre la ville d'aujourd'hui et l'ancienne ». De même, Nicolas a été frappé par l'aspect grandiose du site par rapport aux gens qui le visitaient, ce qui a inspiré son projet qu'il a intitulé « La civilisation des fourmis ». «J'y ai photographié les lieux en premier plan pour les mettre en valeur plus que les gens qui se promenaient et qui, du coup, semblaient comme des fourmis dans cet espace majestueux ». En regardant les monuments, Taj s'est laissé emporter par son imagination et a créé des histoires qui auraient pu s'y dérouler à cette époque. « Je prenais des photos pour essayer de symboliser ce que j'imaginais et de traduire les émotions que j'éprouvais », raconte-t-elle. Quant à Noémie Hnein, master 1 en illustration et bande dessinée, elle a été marquée par l'interdiction de poser comme les statues, à l'intérieur du musée d'Athènes, traduisant «le poids historique qui pèse sur les Grecs ». En réaction, elle a proposé à des touristes qu'elle a rencontrés dans les sites historiques de poser comme une statue qu'elle a prise en photo. «On a bravé l'interdit en dehors du musée ! J'ai aussi voulu laisser les gens s'amuser, surtout dans un contexte de crise », remarque-t-elle.
Au cours de ce projet, outre l'expérience de vie qu'ils ont acquise, sur le plan académique, les étudiants ont maîtrisé la prise de vue photographique aux niveaux technique et conceptuel. Ils ont aussi réfléchi et travaillé d'une façon différente, une façon non seulement relative à ce medium, mais aussi imposée par la nature de ce projet. « Ce qui est intéressant c'est qu'on a appris à penser et créer un projet à partir d'un lieu et non pas d'un "brief" comme on a l'habitude de le faire. On n'est plus devant un bureau avec un papier et un crayon, mais on vit le sujet, on interagit avec la langue et avec les habitants », confie Youmna.
Quant à l'exposition des photographies des étudiants, elle se déroulera en collaboration avec l'Institut Français, à Athènes, de même qu'à Beyrouth, en octobre.

En partant en Grèce, les masters 1 de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle et de la section arts graphiques et publicité de l'École des arts décoratifs de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba) ont effectué leur premier projet en dehors du Liban. Les étudiants ont ainsi visité trois sites archéologiques de l'époque mycénienne — Mycènes, le théâtre d'Épidaure...

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