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Liban - Cimenterie Fattouche

Le ministre de la Santé prend fait et cause pour les habitants de Aïn Dara

« Inutile de conduire jusqu'au bout ces convocations policières au service de ceux qui croient pouvoir asservir l'État », lance Bou Faour.

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, n’a pas mâché ses mots. Photo Ani

Réagissant aux plaintes exprimées par les membres d'une délégation d'habitants de Aïn Dara, dans le caza de Aley, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a reproché à l'industriel Pierre Fattouche « l'abus de recours en justice » contre ceux qui s'opposent à son projet d'installation d'une mégacimenterie dans les carrières du village.
Le ministre a révélé, par contre, que le ministère de la Santé avait objecté à l'autorisation d'exploitation d'une cimenterie à Aïn Dara émanant du ministère de l'Industrie, parallèlement à un recours en invalidation introduit par la municipalité et les activistes du village, pour les mêmes raisons, devant le Conseil d'État.
La délégation comprenait le président de la municipalité du village Élias Haydamous, son moukhtar, des édiles venus de municipalités voisines et des activistes du village. Dans une déclaration faite à l'issue de la visite, M. Bou Faour s'est félicité du choix pacifique d'un recours en justice que la population de Aïn Dara a adopté. En revanche, le ministre a ironisé sur « la célérité » avec laquelle la police judiciaire a répondu aux plaintes pour diffamation lancées par Pierre Fattouche à l'encontre de 25 personnes, dont le président de la municipalité et le moukhtar.

 

(Lire aussi : Pierre Fattouche : Des rumeurs infondées)

 

Justice et puissance de l'argent
« J'espère que cette célérité est la preuve d'un zèle pour la justice et non pour satisfaire une puissance de l'argent », a affirmé le ministre, en allusion à « l'abus d'ester en justice » que la loi réprime. Pour le ministre, « il est inadmissible d'humilier les citoyens, et des élus locaux de surcroît, pour des remarques relevant du droit d'expression formulées sur Facebook. À ce compte-là, a-t-il plaisanté, c'est la moitié du peuple libanais qui devra comparaître devant la police. Cette époque est révolue et personne ne fera reculer les aiguilles de la montre, même si de petites natures restent sensibles aux puissances de l'argent. »
« Les habitants de Aïn Dara ont décidé de coopérer avec la justice, s'est félicité M. Bou Faour, mais je ne vois pas la nécessité de conduire jusqu'au bout toutes ces convocations policières, au service de ceux qui croient pouvoir intimider la population et prouver qu'ils sont en mesure d'asservir l'État. » Et d'ajouter : « Nous n'accepterons pas non plus que l'on tente de considérer, par des moyens détournés, que la municipalité est notifiée de la décision d'édification de l'usine. Pour la municipalité, en effet, cette décision a été renvoyée en bonne et due forme ; de ce fait, elle ne se considère liée par aucune notification ni aucune procédure administrative. »
Le ministre a mis en garde contre une décision d'aller de l'avant dans les travaux, sans égard pour l'action en justice entamée, et avant que le jugement final ne soit pris. Des mouvements de camions hier l'ont laissé craindre, a-t-il averti. Enfin, après avoir affirmé avoir compris que la campagne d'objection ira crescendo, mais dans le cadre de ce que la loi autorise, M. Bou Faour a formulé l'espoir que Aïn Dara saura rejeter le projet de mégacimenterie comme la ville de Zahlé avait réussi à le faire.

 

(Lire aussi : Antoine Haddad et son frère Abdallah comparaissent devant la police judiciaire)

 

Les vents dominants
Pour sa part, M. Haydamous devait intervenir pour souligner, une fois de plus, les dangers environnementaux de l'installation d'une cimenterie à 1 500 mètres d'altitude, assurant que la fumée de ses cheminées, emportée par les vents dominants, empoisonnera Beyrouth, la Békaa, sans épargner la cédraie protégée du Chouf.
Notons qu'une délégation conduite par la Fédération des municipalités du jurd de Aley et de moukhtars de la région, accompagnée par Ziad Chaaya, le responsable du PSP pour la région, a rendu visite au ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, pour lui exprimer son opposition catégorique à « l'usine de la mort ».


 

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commentaires (2)

ON SE RAPPELLE COMMENT LA CIMENTERIE DE SIBLINE FUT ERIGEE... MAIS CE N,EST PAS UNE RAISON POUR PERMETTRE UN AUTRE CRIME...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 19, le 14 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • ON SE RAPPELLE COMMENT LA CIMENTERIE DE SIBLINE FUT ERIGEE... MAIS CE N,EST PAS UNE RAISON POUR PERMETTRE UN AUTRE CRIME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 19, le 14 juillet 2016

  • sans vouloir aucunement defendre le projet de cimenterie a Ain Dara, il serait utile , enrichissant d'avoir une idee PRECISE sur les cimenteries de Sibline, s'agissant de ses efets sur l'environnement !

    Gaby SIOUFI

    09 h 55, le 14 juillet 2016

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