
Le chirurgien palestino-britannique Ghassan Abou Sitta, à Londres (Royaume-Uni), le 7 janvier 2024. Photo HENRY NICHOLLS / AFP
Le m recteur de l'université de Glasgow, Ghassan Abu Sittah, qui devait raconter au Sénat son expérience de médecin à Gaza depuis l'offensive israélienne, a décollé de Roissy pour rentrer à Londres samedi soir sans avoir pu entrer en France en raison d'une interdiction de l'espace Schengen émise par Berlin.
« Je suis à l'aéroport Charles De Gaulle. Ils m'empêchent d'entrer en France. Je suis censé prendre la parole au Sénat français aujourd'hui » samedi, avait-il déploré sur X samedi en fin de matinée. « Ils disent que les Allemands ont interdit mon entrée en Europe pendant un an », avait-il ajouté.
Une source policière a confirmé à l'AFP qu'une « fiche d'interdiction de l'espace Schengen » émise par l'Allemagne empêchait son entrée à Paris.
Il est finalement reparti à Londres en fin d'après-midi, a indiqué une autre source policière.
Mi-avril, le Dr Abou Sitta s'était vu interdire d'entrée en Allemagne, tout comme l'ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. Tous deux devaient participer à un « Congrès palestinien » à Berlin auquel la police allemande avait mis un terme une heure après son démarrage.
Questionnées au sujet de M. Varoufakis, des autorités allemandes avaient justifié cette mesure par leur volonté « d'empêcher toute propagande antisémite et anti-israélienne ».
Dans une vidéo diffusée le jour-même sur X, le Dr Abou Sitta avait alors mentionné être interdit de territoire allemand « tout le mois d'avril ». Il avait également dénoncé « la répression de la liberté d'expression en Allemagne », un pays selon lui « complice (de l'armée israélienne, NDLR) en faisant taire les témoins du génocide » à Gaza.
Selon une source gouvernementale française, si une personne est signalée pour « non admission » dans le système d'information Schengen par un pays membre, elle n'est pas autorisée à entrer dans l'ensemble des pays de l'espace Schengen.
Le Dr Ghassan Abou Sitta, qui a passé 43 jours à soigner à Gaza, notamment à l'hôpital al-Chifa, devait participer à un colloque au Sénat, organisé par la sénatrice écologiste Raymonde Poncet Monge. « Scandaleux, @GhassanAbuSitt1 chirurgien plasticien et reconstructeur intervenu à #Gaza est empêché de participer à un colloque au @senat », a réagi Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, sur X. « Nous sommes en discussions avec le cabinet de Gérald Darmanin et celui de Stéphane Séjourné », les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères, a-t-il affirmé, estimant néanmoins qu'il serait « vraisemblablement » renvoyé en Grande-Bretagne alors qu'il dispose d'un billet retour pour samedi soir.
Le Sénat, en tant qu'institution n'est pas à l'origine de l'événement mais les groupes politiques sont libres d'organiser les colloques de leur choix.
Les forces israéliennes se sont retirées début avril de l'hôpital al-Chifa, dans lequel elles ont affirmé avoir lutté contre des combattants palestiniens lors d'une opération de deux semaines. Une mission dirigée par l'OMS avait fait état le 6 avril d'un hôpital réduit à une « coquille vide » parsemée de dépouilles humaines.
C’est absolument scandaleux. La France pays de droit de l’homme ??? ça ne veut plus rien dire du tout ???? comme disait Charles Aznavour. Tous les pays européens sont tous devenus des serpillères aux commandes des Israéliens et des Américains. On parle de pays démocratiques ???? Ça veut dire quoi la démocratie et les libertés d’expression ??
09 h 39, le 06 mai 2024