Mgr Audi souligne l'impuissance « gênante » des députés libanais à élire un président

L'archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a dénoncé dimanche l'impuissance « gênante » des députés libanais à élire un président pour remplacer Michel Aoun qui a quitté ses fonctions fin octobre 2022.

« Il est embarrassant que les Libanais aient le sentiment que leurs députés sont impuissants et attendent l'aide de l'étranger », a notamment déclaré Mgr Audi lors de la messe des Pâques orthodoxes à la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, dans la capitale.

Le dignitaire religieux a souligné que le pays avait besoin de « députés qui accomplissent leur devoir sans se soucier de leurs intérêts personnels » et a considéré que « la première de ces responsabilités était de respecter les délais constitutionnels et d'élire un président ».

« Cela fait presque deux ans (...) qu'ils ne remplissent pas leurs devoirs comme si certains aimaient la vacance et qu'ils abandonnaient le devoir d'élire un président », a encore déclaré Mgr Audi. « Nous les voyons se réunir lorsqu'ils ont un intérêt, alors pourquoi n'élisent-ils pas un président et n'appliquent-ils pas la constitution qui devrait être la seule référence ? », a-t-il ajouté.

Le Liban connaît une vacance présidentielle depuis que le général Aoun a terminé son mandat en plein contexte de tensions politiques internes sur fond d'antagonismes régionaux. Ce n'est pas la première fois que ce genre d'épisode a lieu dans le pays qui ne s'est jamais vraiment remis de la guerre civile qu'il a connue de 1975 à 1990.

Le Parlement n'a pas réussi à élire un chef de l'État en raison de son incapacité à se mettre d'accord sur un nom. Selon le président du Parlement, Nabih Berry, un quorum de deux tiers est nécessaire, mais nombre de députés ne sont pas d'accord avec cette interprétation de la constitution.