Un réseau de fraude aux examens officiels démantelé

Le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, a annoncé hier dans une conférence de presse qu'un « très important réseau de fraude dans les examens officiels a été démantelé, grâce à une opération menée par le ministère qui a fait la lumière sur l'une des plus grandes affaires de corruption dans le secteur de l'éducation ». « Cette opération a été menée en partenariat avec les forces de l'ordre qui sont parvenues à dévoiler ces réseaux qui comprennent notamment des intermédiaires, des écoles, des étudiants et des parents d'élèves », a-t-il poursuivi.
Plusieurs mesures prises par le ministère ont également facilité le démantèlement du réseau. Par exemple, le fait de réduire le nombre des élèves dans les centres d'examens.

Ce réseau a été démantelé suite à l'arrestation d'un candidat qui présentait l'examen du brevet. Il avait été repéré par un policier. Ce dernier a été vu une semaine plus tard lors des examens du baccalauréat. Il s'est avéré que ce candidat était en fait un étudiant suivant brillamment des cours à l'université. Venant d'un milieu pauvre, il encaissait plus de 1 000 dollars pour remplacer un élève aux examens officiels.
Ce remplacement se faisait grâce à des intermédiaires qui pouvaient, grâce à un réseau dans diverses administrations, fournir des papiers officiels – cartes d'identité et autres – permettant à cet étudiant (et certainement à d'autres) de présenter les examens officiels à la place d'élèves pas assurés de réussir leurs épreuves du brevet ou du baccalauréat. Ces réseaux ont engrangé des dizaines de milliers de dollars à travers cette forme de fraude aux examens officiels.

(Pour mémoire : Un brevet de mauvaise conduite ?)

École publique pour tous les enfants syriens ?
Par ailleurs, M. Bou Saab a présidé une réunion ayant rassemblé une cinquantaine d'ONG libanaises et étrangères qui s'occupent des réfugiés syriens, et cela en présence de Sonia Khoury, directrice du projet Race prévoyant un accès gratuit à l'éducation dans les écoles publiques pour tous les enfants qui se trouvent sur le territoire libanais.
Le ministre, qui compte avec le HCR et l'Unicef mettre un terme à la présence des ONG libanaises dans les camps de réfugiés syriens, a présenté la nouvelle stratégie pour que le projet Race réussisse, et cela en fermant toutes les écoles informelles qui ne suivent pas le programme libanais. Il a précisé que « le Centre de recherche et de développement pédagogiques vient de mettre en place un programme que les écoles informelles, destinées aux Syriens, devraient suivre ». « Les ONG, a-t-il dit, peuvent se charger du transport des élèves jusqu'aux écoles publiques et elles peuvent aussi nous aider à intégrer le plus important nombre de réfugiés dans ces établissements. »

Il convient de préciser que, grâce au programme Race, 160 000 enfants syriens ont intégré l'école publique. Il en reste 450 000 autres hors des établissements scolaires de l'État. Parmi eux, les plus chanceux bénéficient de l'aide de diverses ONG, qui leur donnent des cours informels et des activités d'éveil à l'intérieur des camps ou qui leur font suivre le programme scolaire syrien.
Le Liban, avec ses moyens limités sur les plans financier, administratif et de l'infrastructure, pourra-t-il intégrer, comme le préconise M. Bou Saab, tous les enfants syriens à l'école publique ?

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