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À La Une - Conflit

Pas de largages d'aides imminents de l'Onu en Syrie malgré les pressions

En Irak, les forces gouvernementales soutenues notamment par l'aviation de l'allié américain se heurtent à la résistance de l'EI à Fallouja.

Un attentat suicide a fait deux morts à Lattaquié, un fief du régime, selon l'agence de presse officielle Sana. Photo de la moto utilisée dans cette attaque. AFP PHOTO / SANA

Les Nations unies ont écarté jeudi le largage dans l'immédiat d'aides internationales vitales dans les localités assiégées de Syrie, malgré les demandes pressantes de Londres et Paris pour prêter d'urgence secours aux habitants affamés dans le pays en guerre.

Selon l'Onu, près de 600.000 personnes vivent dans 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement par les troupes du régime du président Bachar el-Assad, et près de quatre millions dans des zones difficiles d'accès.
Face au désastre humanitaire provoqué par le conflit qui a fait également 280.000 morts depuis plus de cinq ans et jeté hors de leurs foyers des millions de personnes, le Conseil de sécurité de l'Onu doit tenir vendredi une réunion d'urgence axée sur les aides.

Mais l'envoyé spécial adjoint de l'Onu pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy, a affirmé à Genève que les largages n'étaient pas "imminents" car le Programme alimentaire mondial "finalise les plans" en vue de cette opération qui s'annonce compliquée.

 

(Lire aussi : Daraya la martyre verra-t-elle enfin le bout du tunnel ?)

 

Comme ces largages devront se faire par avion depuis de très hautes altitudes ou par hélicoptère dans les zones urbaines densément peuplées, l'Onu a besoin du feu vert du régime car les appareils devront emprunter les voies aériennes habituellement utilisées par les avions commerciaux, a-t-il dit. Ce qui n'est pas un fait acquis.

L'ambassadeur britannique à l'Onu Matthew Rycroft a demandé la réunion d'urgence du Conseil pour évoquer les possibilités d'accès aux villes assiégées et demander que ces largages, décidés par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG), aient lieu comme prévu.
Son collègue français François Delattre a estimé que ces secours devraient être livrés d'urgence pour toutes les zones "où les populations civiles, y compris les enfants, risquent de mourir de faim".

En mai, les 20 pays du Groupe international de soutien à la Syrie avaient fixé le 1er juin comme dernier délai pour que des convois puissent avoir accès aux villes assiégées, sans quoi l'Onu procèderait aux largages.

 

(Lire aussi : Symbole de la rébellion, Daraya se prépare à une nouvelle bataille)

 

'Besoin de tout'
Or mercredi, à la faveur d'une trêve de 48 heures expirant jeudi avant l'aube, le régime a autorisé pour la première fois l'entrée d'aides à Daraya, ville rebelle située à 10 km de Damas et assiégée depuis 2012.
Mais cette aide n'incluait pas de nourriture, au grand désespoir des habitants affamés dans la ville détruite, l'une des premières à s'être soulevées contre le régime en 2011. Près de 10.000 personnes y vivent actuellement.

"Il est choquant et complètement inacceptable que les camions ne soient pas autorisés à transporter de la nourriture", a déploré l'ONG Save the Children en Syrie.
"Daraya a besoin de tout; nourriture, médicaments, produits sanitaires, carburants ....", a indiqué le militant antirégime Chadi Matar dans la ville. "On ne vend plus de produits à Daraya. Il n'y a que des opérations de troc entre habitants", ajoute-t-il. "Certaines denrées rentrent par le biais de la contrebande car quelques personnes risquent leur vie pour sortir de la ville".

La guerre en Syrie, qui met aux prises divers acteurs locaux, régionaux et internationaux, a permis la montée en puissance des groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Front al-Nosra (el-Qaëda en Syrie).

 

(Lire aussi : Le martyre de Daraya sous les barils d'explosifs : la vidéo choc d'Amnesty international)

 

Opérations à Minbej
Sur le front, les Forces démocratique syriennes (FDS), alliance dominée par les Kurdes, concentraient leurs opérations sur la province septentrionale d'Alep où elles veulent s'emparer de la ville de Minbej, à une quarantaine de km au sud de la frontière turque.

Les FDS, soutenues par des frappes intenses de la coalition internationale dirigée par Washington, ont avancé et se trouvent à 10 km de Minbej, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les combats sont féroces" dans la ville qui sert de principale voie de ravitaillement depuis la Turquie pour Raqqa, capitale de facto des jihadistes en Syrie, selon l'ONG.
Plus à l'ouest, un attentat suicide a fait deux morts à Lattaquié, un fief du régime, selon l'agence de presse officielle Sana.

De l'autre côté de la frontière, en Irak, les forces gouvernementales soutenues notamment par l'aviation de l'allié américain se heurtent à la résistance de l'EI à Fallouja, à 50 km à l'ouest de Bagdad. Quelque 50.000 civils sont bloqués dans ce fief jihadiste totalement assiégé et leur présence ralentit les opérations de reconquête, selon le pouvoir.

L'EI a profité de la guerre civile en Syrie et de l'instabilité en Irak pour s'y implanter, la communauté internationale cherchant à mettre hors de danger de nuire ce groupe responsable de terribles exactions dans les régions conquises et d'attentats meurtriers dans le monde.

 

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