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Culture - Lancement

« Plus forte la musique ? Oui, plus forte que les tentatives de repliement et de l’exclusion de l’autre »

L'ambassadeur de France a présenté hier la programmation de la 16e édition de la fête de la Musique, organisée par l'Institut français du Liban, en collaboration avec Solidere et le ministère de la Culture avec le partenariat du ministère du Tourisme et de plusieurs ambassades.

Les participants à la conférence de presse du lancement de la fête de la Musique 2016. Photo Michel Sayegh

La fête de la Musique se rapproche à grandes enjambées. Elle sera célébrée dans les rues de Beyrouth. Mais pas seulement. À Jounieh, Saïda, Tripoli, Batroun et Zahlé, la musique affirmera aussi son droit le plus universel : celui qui rassemble, fait sourire, chanter et swinguer les passants au gré des rythmes et des instruments. Le mot d'ordre, pour l'année 2016 ? « La musique, plus fort ! »

Le 21 juin, la 16e édition libanaise se tiendra donc dans les rues de Beyrouth : de Hamra aux jardins de Geitawi, elles accueilleront une centaine d'artistes venus des quatre coins du Liban... et du dehors. L'esquisse de cette journée laisse apercevoir, à travers les mots choisis du ministre de la Culture, Rony Araigi, une programmation diversifiée, gratuite et ouverte à tous : « Cet évènement annuel est l'occasion d'insuffler un vent de joie et de jeunesse dans le centre-ville de Beyrouth en réaffirmant haut et fort qu'il appartient à tous les Libanais et que ces espaces sont autant de lieux pour la libre expression artistique et démocratique ».

Rony Araiji s'exprimait hier lors du lancement qui a eu lieu au Yacht Club de Zaytounay Bay, en présence du représentant du ministre du Tourisme Richard Pharaon, des ambassadeurs de France, Emmanuel Bonne, de Suisse, François Barras, du Brésil, Jorge Kadri, d'Uruguay, Marta Inés Pizzanelli, du représentant de l'ambassadeur d'Italie, du PDG de Solidere Mounir Douaidy et du PDG de la banque du Liban et d'Outre-Mer, Saad el Azhari.

L'évènement a bénéficié de soutiens financiers, dont celui de la Blom Bank, saluée par l'ambassadeur de France. On entend déjà les premières notes de la programmation s'envoler de la bouche d'Emmanuel Bonne à travers Beyrouth, une « capitale de culture et de musique, grande ville de dialogue et de fête ».

 

(Lire aussi : Le Festival international de Baalbeck : 60 ans contre vents et marées)

 

Parcours de musiques
À partir de 17h, les églises de la ville donneront le coup d'envoi de l'évènement, sous les mains agiles de musiciens inspirés venus de Suisse, d'Italie, d'Uruguay et du Brésil, quatre pays partenaires de l'évènement.

La programmation 2016 présente une centaine d'artistes internationaux ainsi que de jeunes talents libanais. Ils se retrouveront autour d'une dizaine de scènes dispersées dans la ville. Baden Baden, un « groupe phare de la pop hexagonal », se produira au côté d'Oumi et des sonorités rock de Madinat ou Tanjaret daghet aux Thermes romaines.

Beirut Souks et Zaitunay Bay seront davantage branchés pop, rock ; du côté de Foch-Allenby, le jazz, le tango ou la samba résonneront dans le quartier. La programmation de Saifi Village s'habille de notes indie rock et electro. Du côté de Makr Mikhaël, les adeptes de Radio Beyrouth trouveront une scène installée pour l'occasion. À quelques pas de là, à Gemmayze, les DJs donneront le rythme rue du Liban. Des sons jazz, pop, rock, blues, folk, tango ou orientaux représentatifs, selon les propos du ministre de la Culture, de la « mosaïque de religions, de cultures et de musiques », qui dessine le Liban.

Un invité surprise s'est glissé dans la programmation. Le président de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, initiateur de la fête de la Musique en 1982, viendra se joindre aux festivités : une manière de rendre hommage au pays « pour son dynamisme et ce goût libanais pour la fête » et d'illustrer le caractère universel de cette journée qui « proclame que la beauté est plus forte que les armes, que la musique est la langue commune de l'humanité », comme l'a si bien noté le ministre Araiji. L'année dernière, 80 000 personnes s'étaient retrouvées pour cette journée qui célèbre aujourd'hui ses 35 ans dans une centaine de pays. Près de 700 villes du monde laisseront parler la musique le 21 juin.

 

(Lire aussi : Byblos est une fête « d’effervescence et d’espoir »)

 

Ils ont dit

Rony Araiji : « La diversité des représentations proposées dans le cadre de cette fête démontre les liens forts et les ponts qui existent entre l'Orient et l'Occident. Et déjouent toutes les théories de choc des civilisations au profit de la rencontre et des échanges sous le signe de la musique. »
« Plus forte la musique ? Oui, plus forte que les tentatives de repliement et de l'exclusion de l'autre. »
– Emmanuel Bonne : « Cette programmation est spontanée et gratuite. Plusieurs dizaines de milliers de personnes contribuent à cet évènement à Beyrouth. »
– Mounir Doueidy : « Pour la 16e année, nous nous réunissons pour réaffirmer le rôle de Beyrouth comme cœur battant de la culture, en dépit de toutes les difficultés politiques ou économiques... La musique n'est pas un luxe, elle est une composante essentielle de la société. »
– Saad el-Azhari : « La musique a toujours été, et sera encore pour longtemps, on l'espère, un langage universel. Cette fête est l'occasion de montrer le visage civilisé et cultivé du Liban, loin des querelles politiques. »
– François Barras : « La Suisse présente Marc Perrenoud, un pianiste qui adore le Liban à tel point que son dernier album s'intitule Hamra. »
– Jorge Kadri : « Le Liban a une tradition respectée des festivals. La fête de la Musique est sans aucun doute la plus démocratique. »
– Marta Inés Pizzanelli : « Cette année, l'Uruguay est représenté par Eduardo Fleitas Amir, un ténor d'origine libanaise, ravi de fouler le sol de ses ancêtres. »
– Richard Pharaon : « Le ministère du Tourisme ne s'intéresse pas uniquement aux festivals de la musique, il s'intéresse également à la promotion du tourisme religieux et du tourisme rural, comme le prouvent les deux évènements majeurs qui ont marqué le week-end dernier : l'inscription du site de Maghdoucheh sur la carte du tourisme religieux international, grâce à la persévérance du ministre du Tourisme Michel Pharaon. Et la conférence internationale sur la route de la Phénicie qui a réuni des experts internationaux dans le domaine. »

 

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