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Culture - Festival / Lancement

Attendre impatiemment Seal, Bassem Youssef et « The Merchants of Bollywood »...

Du 8 juillet au 9 août, le palais des émirs accueille 9 performances d'Orient et d'Occident.

Photo DR

C'est à la Salle de Verre du ministère du Tourisme que Nora Joumblatt a annoncé, hier, le programme du Festival de Beiteddine de l'été à venir. Trente et un ans d'existence pour ce grand festival porté à bout de bras par sa présidente et fondatrice Nora Joumblatt. Entourée des ministres de la Culture et du Tourisme, Rony Araïji et Michel Pharaon, de la directrice du ministère du Tourisme Nada Sardouk, ainsi que des représentants des deux principaux sponsors de l'événement, Maroun Asmar (BankMed) et Habib Khoury (Société générale), elle a réaffirmé son attachement à sa pérennité. Malgré tous les embrasements régionaux et les difficultés que le pays et les organisateurs affrontent. Pour preuve, une programmation concoctée avec détermination dans un esprit d'ouverture à des cultures et des traditions différentes. À commencer par The Merchants of Bollywood qui ouvrira les festivités, les 8 et 9 juillet, au palais des émirs. Une grosse production bollywoodienne qui a longuement tenu l'affiche des grandes scènes de musical à Londres et qui est présentée pour la première fois dans la région.
Fidèle à sa tradition de diversité des spectacles qu'il propose, l'édition 2016 du Festival de Beiteddine accueille donc aussi bien le ballet contemporain Preljocaj (Roméo et Juliette) qu'un ensemble de musiciens-chanteurs arabes (Charbel Rouhana, Lena Chamamyan et Nasser Shamama) dans une célébration de leur héritage culturel commun. Le fameux satiriste égyptien Bassem Youssef, mais également le roi de la soul britannique Seal. Et s'il invite pour la énième fois le crooner irakien Kazem el-Saher, le festival regarde aussi vers les horizons lointains, ceux de la musique latino notamment avec un double concert de flamenco et fado. Sans oublier la production qu'il réalise en hommage à Zaki Nassif, avec le concours de Guy Manoukian et d'artistes majeurs de la scène libanaise.
Enfin, parce que ce festival qui célèbre l'art sous toutes ses formes a aussi vocation à préserver l'héritage culturel, il consacre également une exposition à Palmyre, cité martyre. Laquelle reflétera, à travers des photos et documents, les récentes destructions du patrimoine syrien. L'accrochage, réalisé par Michel al-Makdessi et Leila Badr, sera accompagné de pièces archéologiques en provenance de Palmyre issues de la collection du musée de l'AUB.

 

Le top 3 de la rédaction

The Merchants of Bollywood. Quand Bollywood débarque à Beiteddine, le spectacle est immanquable ! Plus de 40 artistes sur scène, portés par la musique pétulante de Salim et Suleiman Merchant, transformeront le palais des émirs en palace du Rajasthan. Et puis, rien que les 1 200 costumes chatoyants et les 5 000 pièces de joaillerie étincelantes font de ce musical un show haut en couleur dans la plus pure tradition bollywoodienne.

Seal. Qualifié de « roi de la soul & pop british » , cet auteur-compositeur-interprète anglais a surtout régné sur les scènes américano-britanniques durant les années 90 à 2000. Avec son style unique, une fusion de soul, folk, pop, RnB et rock, et une présence indéniablement sexy (qui lui a valu, notamment, d'être l'époux de l'une des plus belles femmes du moment, la top model Heidi Klum), il a récolté plus de 4 Grammy Awards. À son actif : plus de 30 millions d'albums vendus et les succès planétaires de Kiss from a Rose ou du célébrissime Crazy, qu'il interprétera certainement ce 14 juillet à Beiteddine.

Bassem Youssef. Avec lui, « la satire est plus puissante qu'une épée ». Nommé par le Time Magazine parmi les « 100 personnalités les plus influentes dans le monde » , ce médecin égyptien, chirurgien cardiaque, reconverti en animateur de télévision par amour de la parodie mordante et désamour de la langue de bois, a connu un succès fou avec son programme satirique el-Bernameg, dans lequel il brocarde les politiques ou religieux de tout bord. Une émission au succès dangereux qu'il sera obligé d'interrompre en 2014. Mais dont il présentera une version spéciale à ses fans libanais le 3 août à Beiteddine. À ne pas rater !

Calendrier des concerts

- 8 et 9 juillet : The Merchants of Bollywood.
- 14 juillet : Seal.
- 19 et 20 juillet : Roméo et Juliette, par le ballet Preljocaj.
- 23 juillet : Yamal el-Cham, avec Nasser Shamma, Léna Chamamyan et Charbel Rouhana.
- 29 juillet : Ya Achikata el-wardi, de Guy Manoukian, avec Soumaya Baalbaki, Joseph Attié, Ziad Ahmadié et Ranine Chaar.
- 3 août : Bassem Youssef.
- 5 et 6 août : Kazem el-Saher.
- 9 août : double concert de flamenco et fado avec Buika et Carminho.

Trois questions à Nora Joumblatt

Quels sont l'esprit et les valeurs du Festival de Beiteddine ?
Beiteddine est un festival de souche libanaise, ayant une appartenance arabe et une ouverture sur les cultures du monde. Dans sa programmation, il est aussi diversifié que multiculturel ; nous nous efforçons de promouvoir les libertés et les valeurs humaines, ainsi que les droits d'expression, tout en offrant une plateforme tant aux artistes confirmés, de renommée mondiale, qu'aux artistes émergents d'ici et d'ailleurs.

Si vous deviez participer personnellement à l'un des spectacles que vous programmez cette année, ce serait lequel et pourquoi ?
Le spectacle Yamal el-Cham, pour cette lueur d'espoir et cet acte de foi qu'on tente de redonner aux peuples du monde arabe, pour notre patrimoine culturel et musical, menacé hélas de destruction en permanence... Pour cet hymne dédié à tous ceux et celles qui, de l'Égypte à l'Irak, en passant par la Palestine, la Syrie et le Liban, vivent sous le joug de l'oppression, mais qui continuent tout de même – au nom de la liberté – à résister, à réclamer, à vouloir... Et pour le génie de Nasser Shamma.

Concernant les subventions et les taxes de l'État, qu'avez-vous à dire aux responsables ?
Les taxes existantes sont déjà assez lourdes, sans rajouter la nouvelle taxe pour la caisse des artistes. Nous sommes, évidemment, pour soutenir cette caisse, mais il faudrait que l'État fasse la différence entre les festivals à but non lucratif et ceux à but commercial, entre le culturel et le divertissement. Les festivals, comme celui de Beiteddine, ont une assise et une pérennité, d'autant plus qu'ils mettent en valeur des sites du patrimoine, stimulant ainsi une dynamique touristique et économique dans plusieurs régions excentrées. Nous payons nos taxes à temps, alors que les subventions gouvernementales nous sont payées avec deux ans de retard. Je vous laisse imaginer les difficultés que nous rencontrons chaque année et qui résultent de ces manquements.

Ils ont dit

- Nora Joumblatt : « Alors que la région s'embrase, annoncer les célébrations du Festival de Beiteddine, c'est affirmer notre désir de vie, de liberté et de d'ouverture aux autres (...) Envers et contre tous les écueils, instabilité politique, crise économique, insécurité, nous continuerons parce que nous croyons profondément que c'est la volonté de vivre qui triomphera. »
- Rony Araiji : « Nous étions censés rester (en fonctions) quelques mois. C'est le troisième Festival de Beiteddine qu'on lance » , a-t-il jeté en boutade avant de prononcer son allocution de circonstance. « Le Festival de Beiteddine est un espace de rencontres des talents culturels et artistiques libanais et internationaux, mais aussi un lieu de retrouvailles festives entre toutes les composantes du pays du Cèdre (...)

- Michel Pharaon : «Combien avons-nous besoin en ces temps moroses, cette situation négative, de braquer les projecteurs sur toutes les énergies positives au Liban. De mettre en lumière son potentiel, son art de vivre, son histoire, son énergie, sa belle image... »

 

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