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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Sommet Arménie-Azerbaïdjan sous médiation internationale après les violences au Karabakh

La Russie, les États-Unis et la France tentaient hier une médiation pour convaincre les présidents arménien et azerbaïdjanais de consolider la fragile trêve en place dans la région disputée du Nagorny-Karabakh. Pool/Leonhard Foeger/AFP

La Russie, les États-Unis et la France tentaient hier une médiation pour convaincre les présidents arménien et azerbaïdjanais de consolider la fragile trêve en place dans la région disputée du Nagorny-Karabakh, déstabilisée le mois dernier par des affrontement meurtriers.
Les deux chefs d'État ne se sont pas encore rencontrés depuis que le conflit au Karabakh, vieux d'un quart de siècle, a été marqué par un regain de violences qui a fait au moins 110 morts en avril, des civils et des militaires de ces deux ex-républiques soviétiques du sud du Caucase. Les présidents arménien Serge Sarkissian et azerbaïdjanais Ilham Aliev devaient normalement se retrouver en soirée dans un hôtel de Vienne en présence du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, du secrétaire d'État américain John Kerry et du secrétaire d'État français aux Affaires européennes Harlem Désir. Mais à l'heure de mettre sous presse, aucune information concernant une possible rencontre n'était sortie.
Le chef de la diplomatie américaine a préalablement rencontré chacun des deux présidents individuellement. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à l'origine de la réunion d'hier, a souligné « l'urgence de réduire les tensions le long de la ligne de démarcation ».
Les combats d'avril ont été les pires affrontements depuis un premier cessez-le-feu conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais.
Moscou a dit espérer que cette rencontre permette non seulement de « stabiliser » la situation mais aussi de relancer les négociations concernant le statut du Nagorny-Karabakh, une région en majorité peuplée d'Arméniens qui a fait sécession mais qui est toujours reconnue internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Un haut diplomate américain a également fait preuve hier d'optimisme, estimant qu'il s'agissait d'« un conflit qu'on peut régler » et dont le dénouement peut être « gagnant-gagnant pour les deux parties ». Il a également souligné la communauté de vues entre Washington et Moscou sur le dossier du Nagorny-Karabakh. « Pour l'instant, le principal objectif des médiateurs est simplement d'apaiser les tensions sur la ligne de front », a expliqué à l'AFP Hrant Melik-Shahnazaryan, politologue travaillant en Arménie. « La signature d'un quelconque accord est très peu probable », ajoute l'expert.

« Euphorie patriotique »
Depuis que des séparatistes arméniens ont pris le contrôle du Nagorny-Karabakh et malgré le cessez-le-feu de 1994, le conflit n'a jamais été réglé et des heurts ont régulièrement lieu sur la ligne de démarcation.
Tandis que les pourparlers menés par la Russie, les États-Unis et la France s'enlisaient ces dernières années, les deux belligérants se sont massivement réarmés, notamment l'Azerbaïdjan riche en ressources énergétiques.
Bien que Bakou et Erevan se rejettent mutuellement la responsabilité de la flambée de violences d'avril, nombre d'experts estiment que l'attaque est venue d'Azerbaïdjan, plongé en crise économique à cause de la dégringolade des prix du pétrole.
Les forces azerbaïdjanaises ont pris le contrôle de plusieurs positions stratégiques et ont conservé certaines d'entre elles en dépit d'une contre-offensive arménienne, déplaçant la ligne de front pour la première fois depuis 1994.
« Il y a eu une vague d'euphorie patriotique dans tout le pays (l'Azerbaïdjan) qui détourne de manière bien commode l'attention de la crise économique et sociale », a observé Thomas de Waal, du centre de réflexion Carnegie, dans une tribune publiée par le site internet Politico. Pour cet expert, les deux présidents, qui se rencontrent, « veulent des choses très différentes » : « Les Azerbaïdjanais veulent de nouvelles négociations et utiliser leur force militaire comme moyen de pression. Les Arméniens (...) sont réticents à accepter quoi que ce soit qui pourrait ressembler à une soumission à la pression militaire azerbaïdjanaise et ont demandé des "garanties de sécurité". » La Russie, qui vend des armes aux deux pays mais a conclu un traité militaire avec l'Arménie, est considérée comme un acteur central pour mettre fin à un conflit dont certains craignent une extension régionale. La Turquie, en froid avec Moscou depuis que son aviation a abattu un avion de chasse russe à la frontière syrienne l'année dernière, s'est engagée à soutenir son allié azerbaïdjanais. « Si la rencontre à Vienne ne donne aucun résultat, la probabilité que les affrontement d'avril se répètent augmente », s'inquiète Elkhan Sahinoglu, du centre de réflexion Atlas à Bakou.

(Source : AFP)

La Russie, les États-Unis et la France tentaient hier une médiation pour convaincre les présidents arménien et azerbaïdjanais de consolider la fragile trêve en place dans la région disputée du Nagorny-Karabakh, déstabilisée le mois dernier par des affrontement meurtriers.Les deux chefs d'État ne se sont pas encore rencontrés depuis que le conflit au Karabakh, vieux d'un quart de...

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