Entre Joumblatt et Machnouk, la polémique se poursuit sur Twitter

La polémique opposant le chef druze libanais Walid Joumblatt au ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, s'est poursuivie mardi, notamment sur Twitter, où les deux hommes, dont les tiraillements portent notamment sur la question du poste de commandant de la police judiciaire et sur la corruption présumée au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), se sont violemment affrontés.

Passe d'armes sur Twitter
Dans la soirée, Walid Joumblatt a lancé un mot-clé nébuleux, disant "Intérieur : les voleurs, chassez-les du temple", sans plus de précision. Ce tweet, accompagné d'une photo, est la seule déclaration de la journée du leader druze, d'habitude très prolixe sur le réseau social, sur ce sujet.

#الداخلية_اللصوص_اطردوهم_من_الهيكل pic.twitter.com/IIZUkgQmJs

— Walid Joumblatt (@walidjoumblatt) April 19, 2016

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, un proche de M. Joumblatt, s'en est de son côté pris à Nohad Machnouk.
"Le ministre de l'Intérieur joue à la sainte-nitouche aussi bien dans le dossier des plaques d'immatriculation que sur les caméras de Beyrouth", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion de la commission parlementaire des Télécoms.
Il y a plusieurs jours, M. Joumblatt avait critiqué la municipalité de Beyrouth, en s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles elle a "adjugé à hauteur de 50 millions de dollars à une société en faillite et suivant un contrat de gré à gré le projet d'installation de caméras de surveillance normales dans la capitale". 

Plus de mouvement a été enregistré dans la journée sur le compte Twitter de M. Machnouk, reprenant des articles de presse sur la polémique.
Plus tôt, le ministre avait partagé sur Twitter le lien vers un article du quotidien al-Charq avec ces mots : "Voici Walid Joumblatt, l'une des plus importantes figures de la corruption dans l'histoire du Liban". Un tweet qui a été retiré depuis.

La veille, M. Joumblatt avait accusé un conseiller du ministre de l'Intérieur de mener une campagne contre l'actuel chef de la police judiciaire, Naji Masri, de confession druze. M. Machnouk a démenti ces allégations.

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"Des petits calculs factieux"
La veille, M. Bou Faour aurait fait allusion lors d'une réunion du Conseil des ministres, "sans le nommer", dira-t-il ensuite, à "la corruption du ministre Nohad Machnouk (absent de la réunion), qui dépense les sommes allouées aux services de sécurité relevant de lui (les FSI notamment) pour des séjours dans des hôtels cinq étoiles et au profit de journalistes".

Mardi, le bloc parlementaire du Futur a dénoncé la "campagne" menée par le leader druze contre le ministre de l'Intérieur.
"La campagne organisée contre le ministre de l'Intérieur, et basée sur des petits calculs factieux, ne sert pas la logique de l'Etat et affaiblit les institutions", a indiqué le bloc du Futur dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire.

L'ancien ministre Wi'am Wahab, également de confession druze, a réagi sur Twitter à cette polémique.
"Soudainement, Nohad Machnouk est devenu un corrompu parce qu'il a refusé le départ de deux officiers druzes de son cabinet n'ayant pas fait allégeance à M. Joumblatt", écrit-il.

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