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Liban - Polémique

Guerre des accusations entre Joumblatt, Machnouk et la municipalité de Beyrouth

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, s'est associé à la campagne menée sur les réseaux sociaux contre les FSI, consécutivement au démantèlement, jeudi dernier, d'un réseau de trafic humain et de prostitution à Jounieh. Sur son compte Twitter, il a pointé du doigt la police des mœurs, poussant le ministère de l'Intérieur à ordonner une enquête.
Le département de Nouhad Machnouk a dans le même temps contre-attaqué, fustigeant une campagne de dénigrement et mettant en garde contre la poursuite de « la diffamation » dont il dit faire l'objet. « C'est le hasard qui a permis le démantèlement du réseau de prostitution, grâce à un officier à la conscience libre. Ce réseau opère depuis plusieurs années avec la complicité de hauts responsables au sein de la police des mœurs », écrit M. Joumblatt sur son compte Twitter, en dénonçant une corruption qui mine selon lui l'État.
« Savez-vous qu'un juge parmi les faucons a demandé à un de ses collègues de ralentir ses investigations dans l'affaire du réseau illégal d'Internet ? Le contraire m'aurait étonné, puisque de hauts responsables de sécurité, des personnalités médiatiques et des fonctionnaires sont impliqués » dans ce scandale, a-t-il ajouté, en dénonçant « les loups du pouvoir qui s'arrachent chacun sa part ».
M. Joumblatt devait ensuite revenir à la charge contre la municipalité de Beyrouth, en s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles elle a « adjugé à hauteur de 50 millions de dollars à une société en faillite et suivant un contrat de gré à gré le projet d'installation de caméras de surveillance normales dans la capitale ».
Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et le président de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad, n'ont pas tardé à réagir aux propos du chef du PSP. M. Machnouk s'est empressé de charger l'inspecteur général au sein des Forces de sécurité intérieure, le général Joseph Kallas, de mener une enquête interne auprès de la police des mœurs, sur base des accusations avancées par M. Joumblatt. Il a promis d'annoncer les résultats de l'enquête dès que celle-ci prendra fin.

Dénigrement et diffamation
Un peu plus tard, son bureau de presse faisait paraître un communiqué au ton virulent, dénonçant « une campagne méthodique de dénigrement et de diffamation infondée » contre son ministère « présenté comme s'il était impliqué dans l'affaire du réseau de trafic humain ». Selon le texte, l'objectif de ces accusations est « de détourner l'attention des coupables véritables ». « Il s'agit aussi peut-être d'une réaction vindicative au cours des enquêtes menées par la direction générale des FSI au sujet d'affaires de corruption », toujours selon le bureau de presse du ministre qui relève que « les accusations mesquines et mensongères, et les campagnes de dénigrement et de diffamation personnels ont atteint un point tel que le ministère de l'Intérieur a décidé de considérer leur poursuite sur les réseaux sociaux comme un acte pénal sanctionné par la loi et d'en saisir le parquet ».
La direction générale des FSI a parallèlement fait paraître un communiqué dans lequel elle a également réagi aux campagnes menées contre ce service sur les réseaux sociaux pour « porter atteinte à sa crédibilité et mettre en doute la transparence de ses activités ainsi que la procédure d'enquête dans l'affaire du démantèlement du réseau de trafic humain ». La direction des FSI a ainsi démenti en vrac « les informations relayées sur les réseaux sociaux », en affirmant qu'elle « effectue son devoir » et que ses investigations « répondent aux seuls critères du respect des lois sous la supervision des autorités judiciaires compétentes ». Elle a « défié quiconque de mettre en doute la régularité des investigations menées et promis de les poursuivre jusqu'à ce que tous les coupables soient identifiés et arrêtés aussi haut placés soient-ils ». La direction des FSI a en outre rejeté les accusations selon lesquelles certains de ses membres auraient facilité la fuite d'une personne impliquée dans cette affaire. « C'est de la diffamation infondée », selon le communiqué.

Informations erronées
À son tour, le président de la municipalité de Beyrouth a expliqué que les tweets de Walid Joumblatt contiennent des « informations erronées », précisant que le projet en question a été confié il y a un an et demi à une société privée, la Guardia System, pour un coût qui n'a pas dépassé les 36 millions de dollars en comptant la TVA. Le contrat avec la société avait été approuvé par le ministère de l'Intérieur et par la Cour des comptes, selon Bilal Hamad.

Le chef du PSP, Walid Joumblatt, s'est associé à la campagne menée sur les réseaux sociaux contre les FSI, consécutivement au démantèlement, jeudi dernier, d'un réseau de trafic humain et de prostitution à Jounieh. Sur son compte Twitter, il a pointé du doigt la police des mœurs, poussant le ministère de l'Intérieur à ordonner une enquête.Le département de Nouhad...

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des chiffoniers qui se disputent le magot

George Khoury

09 h 16, le 06 avril 2016

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  • des chiffoniers qui se disputent le magot

    George Khoury

    09 h 16, le 06 avril 2016

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