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À La Une - liban

Hollande aux enfants syriens : Rentrez chez vous pour être les artisans de la paix

Si les chrétiens partent "c'est l'ensemble du Moyen-Orient qui se trouve déséquilibré", affirme le président français lors d'une rencontre avec le patriarche maronite.

Le président français François Hollande rencontrant dimanche 17 avril 2016 une famille de réfugiés syriens dans le camp de Dalhamiyé, dans la Békaa. AFP / STEPHANE DE SAKUTIN

Le président français François Hollande a salué dimanche "la solidarité exceptionnelle" des Libanais envers les réfugiés syriens, en visitant un camp d'accueil au Liban, avant de s'envoler pour l'Egypte, deuxième étape de sa tournée au Moyen-Orient.

M. Hollande a rejoint en début d'après-midi en hélicoptère le campement de tentes informel de Dalhamiyé, dans la Békaa (est). Une centaine de familles, soit quelque 600 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, vivent dans ce campement de tentes blanches. "Bonjour monsieur le président François", lui ont lancé des enfants avant de lui offrir des dessins et de lui réciter un poème en arabe mettant en mots leur exil douloureux. Le président français s'est de son côté adressé aux enfants, insistant sur la nécessité de leur retour en Syrie. "Il faut que vous rentriez pour être les artisans de la paix", leur a-t-il lancé.

Selon des informations rapportées par l'envoyée de L'Orient-Le Jour sur place, Sandra Noujeim, M. Hollande a visité un centre d'animation créé pour le suivi psychologique des enfants des réfugiés abrités dans 33 tentes du campement. Il y a rencontré une jeune Syrienne de 23 ans, mère d'un enfant de 10 mois, qui loge avec ses beaux-parents. Sahar, une ancienne étudiante en économie, originaire de Bab Amr, travaille comme animatrice dans ce centre. Son mari vivait avec elle dans le camp avant de partir, il y a près de huit mois, par voie maritime, en Allemagne où il tente d'obtenir un permis de séjour. Elle a indiqué à l'envoyée de L'Orient-Le Jour qu'elle a demandé au président français de l'aider à ce que sa famille se réunisse à nouveau.

 

"Solidarité exceptionnelle"
M. Hollande s'est par la suite rendu au siège du Haut Commissariat pour les réfugiés à Zahlé, où il s'est réuni avec des réfugiés ainsi que des représentants du HCR, du Pnud (Programme des Nations Unies pour le développement), et d'ONG françaises et libanaises. Le chef de l'État y a rencontré deux familles qui doivent prochainement trouver asile en France, une manière d'illustrer la volonté de Paris d'accroître sa contribution, pour l'heure modeste, à l'accueil de réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Il s'agit d'un couple et de six enfants, originaires d'Alep et vivant depuis longtemps au Liban et d'un couple sans enfants qui se sont connus dans des camps de la Békaa, selon l'envoyée de L'Orient-Le Jour.

M. Hollande a assuré que la France va soutenir le Liban dans l'enseignement des enfants syriens et qu'elle va assumer sa part de responsabilité en recevant un plus grand nombre de réfugiés. "Nous accueillerons des réfugiés en France, 2.000 l'année prochaine, mais ce que veulent ces familles, ce n'est pas d'aller en Europe, c'est de pouvoir retourner le plus rapidement chez elles, a-t-il ajouté. C'est ce que souhaitent aussi les Libanais, qu'il n'y ait pas d'implantation durable" des réfugiés".

En attendant, le président français a félicité les Libanais pour la "solidarité exceptionnelle" dont ils font preuve alors que le pays du Cèdre accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit l'équivalent du quart de sa population.
A son arrivée samedi à Beyrouth, le président avait déjà annoncé que la France accueillerait 3.000 réfugiés supplémentaires en 2016 et 2017.

 

(Voir aussi : La visite de François Hollande au Liban en images)


"Une volonté sérieuse de sortir le Liban de sa crise"
Avant son déplacement dans la Békaa, le président français s’était entretenu avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Boutros Raï. Ils ont évoqué la situation des chrétiens d'Orient, minorités vulnérables dans une région ravagée par les guerres et marquée par la montée des mouvements jihadistes. "Doivent-ils rester parfois au risque de leur vie ou doivent-ils partir ? Mais s'ils partent c'est l'ensemble du Moyen-Orient qui se trouve déséquilibré", a notamment déclaré M. Hollande qui a également rencontré des chefs religieux musulmans et chrétiens.

"Nous avons senti chez M. Hollande une volonté sérieuse de sortir le Liban de sa crise", a plus tard indiqué le patriarche maronite lors de son homélie de dimanche. Il a annoncé avoir présenté au président français un mémorandum écrit sur la situation au Liban et dans le monde. "Nous devons profiter de ce grand attachement au bien du Liban, son État et son identité", a souligné le patriarche. 

Une cérémonie militaire lors de laquelle M. Hollande a déposé une gerbe au monument aux morts de la "Résidence" a par la suite été organisée, en présence d'un détachement de la Finul.


"Fédérer les dons" aux réfugiés
Samedi, à peine arrivé à Beyrouth, M. Hollande a promis le versement de 100 millions d'euros dans les trois prochaines années, dont 50 millions cette année, pour aider le Liban à faire face à l'afflux de réfugiés. Il a aussi annoncé une prochaine réunion du "groupe international de soutien au Liban pour fédérer tous les dons". Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault se rendra à cette fin le 27 mai à Beyrouth.

Le chef de l’État français s'est par ailleurs engagé à "une aide immédiate pour renforcer les capacités militaires du Liban" face à la menace jihadiste, en particulier du groupe État islamique (EI) qui a déjà revendiqué des attentats dans le pays. Cette aide intervient alors que l'Arabie saoudite a suspendu un don de 2,2 milliards d'euros aux autorités libanaises qui devait leur permettre d'acquérir des équipements militaires français.

M. Hollande a en outre multiplié les appels en faveur du règlement de la crise institutionnelle au Liban, sans président de la République depuis mai 2014. Il s'est entretenu notamment avec un des candidats à la présidence, le chef des Marada Sleimane Frangié samedi soir, et auparavant avec le Premier Tammam Salam qui a clairement sollicité le soutien de Paris pour sortir de cette crise.

"La France est une puissance amicale et désintéressée, c'est pour cela qu'on nous demande d'intervenir", a décrypté un proche de M. Hollande soulignant le rôle que Paris pourrait jouer auprès de l'Arabie saoudite et de l'Iran. La rivalité entre les deux grands acteurs sunnite et chiite de la région alimente la crise libanaise.

 

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commentaires (2)

Alors que ses agissement sur le plan intérieur tardent a porter leur fruits, et confirmer son engagement initial , la politique étrangère de François Hollande demeure audacieuse , pertinente et contraste avec la prudence attentive de ses alter ego européens. Cette aide pour l'armée et les réfugiés est providentielle car désintéressée et non conditionnée par des enjeux partisans qui pourraient accentuer le clivage entre communautés. Bien qu'il cherche à rassembler il ne peux s'empêcher toutefois de dénoncer le drame des chrétiens d'orient gravement menacés, cible de tous les obscurantismes, contraints à l'exil faute d'avenir dans leur monde originel... berceau de la chrétienté. Sa relation particulière avec les deux grand antagonismes chiite et sunnites : récente et dans l'expectative avec le premier stratégique et loyale avec le second lui permet une intermédiation précieuse pour le Liban. Mais les différent belligérants ont franchit plusieurs fois leur Rubicon pour réclamer à ce stade la paix des braves . Les Chrétiens d 'orient , eux ont tant souffert que leur regard s'est tourné vers l'occident, ils souhaitent se défaire cette nouvelle Dhimitude qu' il n'avaient pas connu depuis l'empire ottoman .

ANDRE HALLAK

00 h 44, le 18 avril 2016

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Commentaires (2)

  • Alors que ses agissement sur le plan intérieur tardent a porter leur fruits, et confirmer son engagement initial , la politique étrangère de François Hollande demeure audacieuse , pertinente et contraste avec la prudence attentive de ses alter ego européens. Cette aide pour l'armée et les réfugiés est providentielle car désintéressée et non conditionnée par des enjeux partisans qui pourraient accentuer le clivage entre communautés. Bien qu'il cherche à rassembler il ne peux s'empêcher toutefois de dénoncer le drame des chrétiens d'orient gravement menacés, cible de tous les obscurantismes, contraints à l'exil faute d'avenir dans leur monde originel... berceau de la chrétienté. Sa relation particulière avec les deux grand antagonismes chiite et sunnites : récente et dans l'expectative avec le premier stratégique et loyale avec le second lui permet une intermédiation précieuse pour le Liban. Mais les différent belligérants ont franchit plusieurs fois leur Rubicon pour réclamer à ce stade la paix des braves . Les Chrétiens d 'orient , eux ont tant souffert que leur regard s'est tourné vers l'occident, ils souhaitent se défaire cette nouvelle Dhimitude qu' il n'avaient pas connu depuis l'empire ottoman .

    ANDRE HALLAK

    00 h 44, le 18 avril 2016

  • Quel menteur ce F.Hollande ...aucune vergogne..! pendant la/les guerre (s) du Liban ...les socialistes français en général ont toujours "soutenu" les palestiniens ...! contre les combattants chrétiens ...! c'était particulièrement vrai à l'époque de son maître Mitterrand...de triste mémoire pour le pays....!

    M.V.

    12 h 49, le 17 avril 2016

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