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Liban - Liban-France

Hollande entend bien souligner, à Beyrouth, la vacance présidentielle

François Hollande et l’ancien président de la République Michel Sleiman, à Baabda, lors de sa visite officielle en 2012. Photo archives / Bertrand Langlois / AFP

Une « visite de travail », et non « d'État », pour marquer la vacance présidentielle

 

Nada MERHI

C'est demain samedi que le président français François Hollande entamera sa tournée régionale par une première visite de vingt-quatre heures à Beyrouth, qui le conduira ensuite en Égypte puis en Jordanie. Il s'agit là d'une « visite de travail » et non pas « d'État », soulignent les services de l'Élysée. Une source digne de foi à Beyrouth précise que cette nuance d'ordre protocolaire est due au fait que le président Hollande tient à prendre en considération la vacance présidentielle en s'abstenant de donner à son passage à Beyrouth le caractère de « visite d'État » en l'absence d'un président de la République.

Le président français ne manquera pas d'ailleurs d'y insister lors de son séjour au Liban. Selon la source précitée, le programme de M. Hollande (voir par ailleurs) « a été construit » de manière à mettre en évidence la vacance présidentielle. Ainsi, il n'y aura pas « un accueil officiel à l'aéroport » ni « un dîner d'État », comme c'était le cas lors de sa précédente visite au Liban, le 4 novembre 2012. D'ailleurs, selon cette même source, le président Hollande « ne manquera pas de signaler qu'il souhaiterait retourner à Baabda ».
Le chef de l'État français exprimera toutefois son « amitié » et sa « solidarité » avec le Liban, en faisant parvenir trois messages essentiels : le soutien humanitaire et financier au pays du Cèdre face aux conséquences de la crise syrienne ; le soutien au Liban « dans les domaines de la sécurité, de la défense et de la lutte contre le terrorisme »; ainsi que l'assistance pour trouver des solutions aux problèmes politiques institutionnels.


(Lire aussi : Tout ne sera pas rose dans le spectacle qui attend Hollande)

 

« Nécessaire » compromis
Sur le premier point, selon cette même source interrogée à Beyrouth, la France « annoncera de nouvelles mesures dans ce domaine ». Pour Paris, « l'aide apportée aux réfugiés syriens sous-entend aussi une aide parallèle aux communautés qui les accueillent ». L'objectif est « de gérer une situation difficile, mais temporaire », puisque les réfugiés rentreront dans leur pays lorsque la situation le permettra. Dans ce cadre, la France souhaite « saisir la chance de vraies négociations en Syrie afin de progresser vers un accord politique qui permette le retour des réfugiés ».
En ce qui concerne l'assistance aux forces armées, et compte tenu de la suspension de l'aide saoudienne sur ce plan, la France souligne que « les armes produites à la demande du client saoudien doivent rester disponibles pour l'armée libanaise ». Paris poursuivra dans ce cadre « ses programmes de coopération bilatérale » avec l'institution militaire.

Quid de la vacance présidentielle ? D'après la source susmentionnée, la démarche française ne portera pas uniquement sur cette question, mais sur la nécessité « du retour au fonctionnement normal des institutions », et ce « pour protéger » le pays qui ne doit pas se contenter de « survivre », à un moment où la situation au Liban n'est pas « gelée », mais « se détériore ». La solution doit être « interlibanaise » et un « compromis » dans ce sens est nécessaire, selon cette source, qui affirme que dans le cas du Liban, ce compromis est possible et constituera « le signal d'un début de désescalade » dans la région. C'est d'ailleurs le message qu'adressera le président Hollande à ses interlocuteurs libanais.
En tout état de cause, la source précitée affirme que cette visite française d'amitié et de solidarité marquera le début d'une nouvelle phase diplomatique en termes de soutien apporté par Paris au pays du Cèdre...

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Hollande proposerait l'élection d'un chef de l'État apolitique


PARIS, d'Élie MASBOUNGI

Alors que les services de l'Élysée diffusaient le programme officiel du voyage de François Hollande au Moyen-Orient (Liban, Jordanie et Égypte), où il sera accompagné des ministres de la Défense et de la Culture, une source présidentielle communiquait, de Paris, à un nombre limité de médias les grandes lignes des entretiens du chef de l'État français à Beyrouth, Amman et au Caire ainsi que les moments jugés importants de ce périple.
En ce qui concerne le Liban (où le séjour du président Hollande est qualifié de « visite de travail » ) et au-delà du programme détaillé du voyage (lire par ailleurs), cette source a souligné que les thèmes principaux des échanges franco-libanais seraient au nombre de trois. Un : la situation humanitaire et l'aide de la France et de la communauté internationale au Liban pour la gestion de l'afflux de réfugiés syriens. Deux : les retombées de la crise syrienne et la nécessité de maintenir le pays du Cèdre à l'abri des dangers régionaux. Trois : le blocage politique au niveau des institutions libanaises, notamment la vacance présidentielle, et l'urgente nécessité d'y mettre fin. Tout cela avec un fil rouge : un soutien plus ferme de la France au Liban pour qu'il puisse se relever et reprendre sa place sur l'échiquier régional et mondial.

Pour ce qui est de l'élection d'un nouveau président de la République, un scrutin qui va d'ajournement en ajournement depuis près de deux ans, la source élyséenne a réaffirmé l'attitude de la France qui consiste à ne pas déborder du cadre de la « facilitation » pour verser dans l'ingérence. Tout en conseillant aux Libanais de choisir un candidat consensuel.
Au cours de ses nombreux entretiens qu'il aura à Beyrouth avec des responsables de tous bords et de tous les milieux (gouvernement, partis politiques, société civile, chefs religieux, etc.), le président Hollande pourrait laisser entendre qu'à défaut d'un candidat consensuel issu des cercles politiques, les Libanais pourraient porter leurs regards sur des personnalités apolitiques, inspirant confiance et qui ne provoqueraient pas de veto. Le consensus possible étant de ne pas choisir nécessairement une personnalité politique. Un familier de l'Élysée a fait comprendre que M. Hollande « ne rencontrera pas les candidats déclarés (à la première magistrature) en tant que tels, mais au même titre que les dirigeants prévus au programme officiel ».

(Voir ici : Le programme officiel de la visite du président français)

 

Défis internes et externes
Le Liban comme les deux autres pays que visitera François Hollande font face à des défis venant de l'intérieur et de l'extérieur, a indiqué cette source. L'Élysée mesure l'étendue du problème qui se pose au Liban du fait de la présence de plus d'un million de réfugiés syriens, aggravé par la présence de réfugiés palestiniens, ce qui porte le nombre total des personnes accueillies à plus du tiers de la population libanaise. Le soutien de la France se concrétiserait par des aides françaises directes et une assistance multiforme par l'entremise des acteurs humanitaires et des organisations internationales opérant sur place. Ce soutien français concret devra tenir compte des populations non libanaises installées dans les camps aussi bien que celles qui vivent dans diverses régions du pays, dans les grandes villes et à la campagne.

En outre, M. Hollande discutera avec ses interlocuteurs de coopération militaire et économique, d'échanges culturels, d'éducation et de développement sous ses diverses formes.
Enfin, il ne manquera aucune occasion de conseiller aux Libanais de se mobiliser et d'unir leurs efforts pour sauver leur pays, sans attendre une solution imposée de l'extérieur ou inspirée par les axes et courants politiques régionaux. Tel est le message de la France au Liban ainsi qu'il sera transmis par François Hollande à tous les Libanais. Avec un précieux conseil : celui d'agir dans les meilleurs délais pour éviter d'éventuelles secousses.

 

Pour mémoire
Ayrault et Kaag réaffirment le soutien de la France et de la communauté internationale au Liban

Le groupe parlementaire d’amitié France-Liban en avant-première de la visite de François Hollande

Hollande à Beyrouth le 16 avril pour une visite axée sur trois volets

Une « visite de travail », et non « d'État », pour marquer la vacance présidentielle
 
Nada MERHI
C'est demain samedi que le président français François Hollande entamera sa tournée régionale par une première visite de vingt-quatre heures à Beyrouth, qui le conduira ensuite en Égypte puis en Jordanie. Il s'agit là d'une « visite de travail » et non pas « d'État »,...
commentaires (6)

Que vaut-il mieux: Pas de président ou un François Hollande? Après tout, peut-être n'avons-nous pas la plus mauvaise part!

Yves Prevost

07 h 23, le 16 avril 2016

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Commentaires (6)

  • Que vaut-il mieux: Pas de président ou un François Hollande? Après tout, peut-être n'avons-nous pas la plus mauvaise part!

    Yves Prevost

    07 h 23, le 16 avril 2016

  • Cela va faire grincer des dents , mais au Liban tout est possible , des sources officieuses disent que hollandouille chercherait à contacter les dirigeants du hezb résistant. Cela se fera t-il pas ? Scarlett, elle , elle saura .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 22, le 15 avril 2016

  • IL VIENT LIVRER LES ARMES SOPHISTIQUÉES PROMISES. C'EST MICHEL SLEIMAIN NOTRE CHURCHILL LIBANAIS QUI VA LE RECEVOIR EN PREMIER POUR LE REMERCIER. IL A CRU TRÈS FORT MICHO, IL NOUS A ANNONCÉ FIÈREMENT EN 2012 CETTE BONNE NOUVELLE ET CONTINUE À Y CROIRE.

    Gebran Eid

    12 h 47, le 15 avril 2016

  • PRESIDENT HOLLANDE VOUS ETES-VOUS NANTI D,UN FIL D,ARIANE POUR POUVOIR NAVIGUER ET RETROUVER VOTRE CHEMIN DE RETOUR DANS LES DEDALES DES GROTTES DES MINOTAURES LIBANAIS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 21, le 15 avril 2016

  • Cet article est un piètre copie des discours de Normal 1er : promesses, aides qui ne viennent jamais... Que peut faire Normal 1er pour aider le Liban ? RIEN ! Avec quelles ressources financières ? Ce sont 2 103,2 milliards d'euros de dette que la France traine et augmente depuis 2012.. soit près de 31 000 € à rembourser pour chaque homme, femme et enfant habitant la France. Et c'est terrible à dire, mais ce n'est pas le plus grave : ce qui est en train de couler la France aussi sûrement qu'un boulet entraîne un corps sous les eaux, ce sont les intérêts sur cette dette. L'aide de France, souvent promise par Normal 1er (les armes , par exemple), n'ait jamais parvenue jusqu'au rivage du Liban. Que vient-il faire au Liban ? Une simple promenade touristique !!!! Et dans les autres pays de la région ? La France n'arrive à rembourser sa dette colossale, quelle aide Normal 1er peut apporter aux autres pays arabes ou il n'a aucune influence positive? Il veut aller à Baabda pendant son séjour .... c'est une blague ou quoi ? Si les libanais avaient suivi les acrobaties verbales de son intervention télévisée, cet article dans l'OLJ aurait une autre intonation

    FAKHOURI

    10 h 53, le 15 avril 2016

  • Que normal 1er , s'occupe de sa gouvernance désastreuse en France ...nous n'avons pas besoins des conseils ni de leçons de morale d'un capitaine de pédalo socialiste ,avec 85 % d'insatisfaits dans les sondages ...

    M.V.

    07 h 00, le 15 avril 2016

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