Cela a tout l'air d'une sorte de prélude diplomatique à la visite du président français François Hollande, attendu samedi à Beyrouth, tant par le « timing » que par le contenu : il s'agit de l'entretien hier au Quai d'Orsay du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault, avec Sigrid Kaag, coordinatrice spéciale de l'Onu pour le Liban.
Un communiqué publié par le service de presse du Quai indique que M. Ayrault a réaffirmé le soutien de la France au Liban et à ses institutions, et en particulier aux forces armées, « face aux défis intérieurs et régionaux majeurs auxquels est confronté le pays ».
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« Avec le groupe international de soutien au Liban et la communauté internationale, la France appelle les principaux acteurs politiques libanais à dépasser leurs divisions pour permettre au plus vite l'élection d'un président de la République et le fonctionnement normal des institutions », ajoute le communiqué.
Toujours selon le texte, diffusé dans le cadre du point de presse électronique quotidien du Quai d'Orsay, le ministre a évoqué avec son invitée la « coopération étroite entre la France et les Nations unies, notamment au sein de la Force intérimaire de l'Onu (Finul), ainsi que l'aide de la communauté internationale au Liban qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens ».
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Selon un responsable proche de l'Élysée et du Quai d'Orsay, cette rencontre entre Jean-Marc Ayrault et une haute représentante de l'Onu au Liban n'est pas chose courante, d'autant qu'elle intervient à trois jours du voyage du chef de l'État français à Beyrouth. On peut en conclure, a ajouté ce responsable, que les questions évoquées constitueront des sujets principaux à l'ordre du jour des réunions du président Hollande avec les responsables libanais. Avec, en plus, la question du blocage de l'élection présidentielle et les retombées du conflit syrien au Liban.
Sur le point précis de la vacance au sommet de l'État, la France s'interdira bien entendu d'exprimer un avis sur le profil du futur président. Elle encouragerait cependant le choix d'un candidat consensuel, ce qui n'a pas été facile à trouver parmi les candidats actuels.
Dans cet ordre d'idées, un diplomate arabe en poste à Paris est allé jusqu'à dire que lors de ses entretiens à Beyrouth, François Hollande pourrait laisser entendre que si cette impasse devait perdurer, il serait logique de chercher une personnalité apolitique qui pourrait obtenir, sinon un soutien unanime, du moins une absence de veto de la part des forces politiques qui s'affrontent dans cette bataille déterminante pour la survie du pays du Cèdre.
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commentaires (3)
Il ne manquait plus au Grand-Liban que ce duo : Kâäëék et Äâïyrôh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 45, le 14 avril 2016