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À La Une - Syrie

La trêve menacée par une escalade des violences près d'Alep

L'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lui fait part d'une certaine frustration au sujet des difficultés d'accès humanitaire.

Les combats qui vont crescendo sur plusieurs fronts près de la ville d'Alep dans le nord de la Syrie menaçaient jeudi le fragile cessez-le-feu. AFP / Abd Doumany

Les combats qui vont crescendo sur plusieurs fronts près de la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie menaçaient jeudi le fragile cessez-le-feu dans ce pays en guerre et la reprise à Genève des négociations de paix intersyriennes.

La province septentrionale d'Alep est le théâtre de combats de plus en plus violents entre la pluralité d'acteurs disséminés sur ce territoire frontalier de la Turquie, stratégique pour tous les belligérants et notamment pour les groupes rebelles et jihadistes qui se ravitaillent en Turquie.

Près de la capitale provinciale Alep, les forces prorégime affrontent sur plusieurs fronts des jihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, alliés à des rebelles. Avec l'appui aérien russe, elles mènent notamment une offensive au nord de la ville selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
D'après son directeur Rami Abdel Rahmane, les affrontements les plus intenses se concentrent autour du secteur de Handarat le long d'une route que le régime du président Bachar el-Assad cherche à couper afin "d'assiéger complètement les quartiers est" d'Alep.
L'ancienne capitale économique de Syrie est en effet divisée en deux depuis 2012: l'ouest tenu par le régime, l'est par des rebelles.

D'après un correspondant de l'AFP dans la partie rebelle d'Alep, des raids aériens pouvaient être entendus depuis la ville mais aucun n'a frappé la cité. Selon lui, la peur d'un siège total du régime se répand dans la population.

 

(Lire aussi : La bataille d’Alep se prépare, selon des sources du Hezb)

 

'Vives inquiétudes'
Les rebelles et Al-Nosra, une organisation exclue de la trêve, affrontent en outre des forces prorégime dans le sud d'Alep, où plus de 100 combattants -soldats, miliciens prorégime, jihadistes et rebelles- ont été tués depuis dimanche, selon l'OSDH.

Initiateurs avec Moscou de la trêve entre régime et rebelles qui a permis depuis fin février une diminution des violences, les Etats-Unis se sont dit jeudi "très préoccupés" par une "offensive" du régime syrien "près d'Alep" avec le soutien de l'aviation russe.
A Washington, un haut responsable américain a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que son pays était "très préoccupé par les informations concernant une offensive du régime syrien près d'Alep et selon lesquelles des frappes russes soutiennent cette offensive" et avait exprimé ses "vives inquiétudes" à la Russie.

Au sujet des combats impliquant les forces prorégime à Alep, le président russe Vladimir Poutine a assuré que ces dernières ne cherchaient pas à gagner du terrain mais que "l'opposition (armée) tentaient de reprendre le terrain perdu" dans cette province avant que la trêve soit décrétée.
"La soi-disante opposition armée existe (à Alep) aux côtés d'Al-Nosra, une organisation internationalement reconnue comme terroriste. Distinguer l'une de l'autre est très difficile", a aussi estimé M. Poutine, qui a dit "suivre de près" la montée des violences dans la région d'Alep.

 

(Lire aussi : Jour d'élection en Syrie, plus divisée que jamais)

 

'Déçu, frustré'
La bande frontalière dans le nord de cette province est par ailleurs le lieu d'affrontements entre des rebelles et des jihadistes de l'EI, eux aussi exclus de la trêve.
Après une récente progression des rebelles dans ce secteur, l'EI a repris la main et s'est emparé de "six villages" près de la Turquie, dont le plus important, Hiwar Kallis, est situé à seulement un kilomètre de la frontière, selon l'OSDH.
D'après cette organisation, qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie, des raids aériens vraisemblablement menés par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis ont visé des positions de l'EI dans le secteur.

L'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lui fait part d'une certaine frustration au sujet des difficultés d'accès humanitaire en Syrie, ravagée par cinq années d'un conflit qui a fait plus de 270.000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié de la population.
Interrogé par l'AFP, un responsable humanitaire de l'Onu se disait jeudi "extrêmement inquiet" de la situation globale dans la province d'Alep, où "il y a eu une augmentation significative des cas de violences qui continuent d'aggraver la situation humanitaire".

A Genève, où des représentants du régime et de l'opposition doivent reprendre leur discussions indirectes sous l'égide de l'Onu, Staffan de Mistura a indiqué que Damas mettait des restrictions à la livraison d'aide dans des localités assiégées de Syrie, malgré des résolutions du Conseil de sécurité sur l'accès à ces zones.
Il a indiqué que Douma, Daraya et Harasta, trois localités assiégées par le régime, n'avaient toujours pas pu être atteintes par des convois humanitaires.

Les discussions de Genève ont repris mercredi avec l'objectif de rapprocher les positions --diamétralement opposées-- du régime et de l'opposition sur un scénario de transition politique en Syrie, avec l'avenir du président Bachar el-Assad en toile de fond.

 

 

 

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