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À La Une - Revue de presse

Condamnation définitive de Samaha : ce qu'en dit la presse libanaise

Certains journaux saluent la décision du tribunal militaire, d'autres dénoncent une politisation de l'affaire.

L'ancien ministre libanais, Michel Samaha. Photo d'archives AFP

La Cour de cassation du tribunal militaire a prononcé hier sa sentence définitive contre Michel Samaha, le condamnant à treize ans de travaux forcés et à la déchéance de ses droits civiques.

L'ancien ministre a été jugé coupable de quatre chefs d'accusation : la détention et le transport d'explosifs dans le but de perpétrer des actes terroristes, la formation d'un groupe chargé de perpétrer des crimes contre la population et la sécurité de l'État, la tentative d'assassiner des hommes politiques et des hommes de religion dans le but d'inciter à la discorde dans la région du Akkar et la détention d'armes à feu et de munitions sans permis.

Voici comment ont réagi samedi les principaux quotidiens libanais : 

Pour al-Moustaqbal, l'organe de presse du Courant du Futur, hostile au régime syrien et à Michel Samaha, c'est l'ancien Premier ministre Saad Hariri qui a "permis au navire national d'arriver à bon port dans le dossier Samaha, loin des surenchères et des actions politiques irresponsables". "Ce qu'a commencé le martyr Wissam Hassan (l'ex-chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure, assassiné en 2012), (...) le président Hariri l'a achevé avec calme et sagesse, en rectifiant le premier jugement clément rendu par le tribunal militaire à l'encontre de l'agent de Bachar el-Assad (le président syrien)", poursuit le journal.

 

(Lire aussi : Les travaux forcés n’existent plus dans la pratique...)

 

"Un cas isolé"

Pour Nathalie Iklimos du quotidien al-Joumhouria, une fois n'est pas coutume : la sentence rendue par le tribunal militaire "ne signifie pas que le problème a été réglé. C'est uniquement le cheminement d'un cas isolé, d'un jugement rendu en un temps record, comparé aux souffrances des Libanais qui pâtissent de la lenteur et la négligence de la justice".

Le journaliste Ali Hamadé estime, lui, dans les colonnes d'an-Nahar, que Michel Samaha "mérite plus que 13 ans de prison". Mais il reconnaît que la sentence "est raisonnable". Il estime que "la position unifiée des forces de la coalition du 14 Mars, ainsi que celle du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, a empêché Michel Samaha d'échapper à la justice et le Hezbollah de faire pression sur le tribunal militaire".

 

(Repère : Travaux forcés : En quoi consiste cette peine au Liban ?)

 

"La justice dépend de la politique"

Pour Radwan Mourtada d'al-Akhbar, quotidien pro-Hezbollah, la décision "semble avoir été influencée par la pression politique et celle du recours à la rue". Tout en reconnaissant que Michel Samaha a commis "un crime terroriste", le journaliste affirme sans ambages : "La justice dépend de la politique. Les juges sont des employés qui craignent la hausse de ton". Radwan Mourtada s'interroge : "Qui croire des deux juges (de première et dernière instance) ? Lequel des deux ment ?".

La sentence de la Cour de cassation militaire vendredi est plus grave que celle qui avait été rendue en mai 2015 de la chambre permanente du tribunal militaire, laquelle avait condamné M. Samaha à quatre ans et demi de prison, pour "tentative de perpétrer des actes terroristes et appartenance à un groupe armé". Devant la colère provoquée alors par ce jugement jugé "trop clément", le procureur général près le tribunal militaire avait demandé la réouverture du procès devant la Cour de cassation, plaidant pour l'aggravation des chefs d'accusation et des peines qui leur sont assorties.

Lina Fakhreddine, dans les colonnes d'as-Safir, dénonce ce qu'elle juge être un revirement de la part des détracteurs du tribunal militaire. "Certains s'insurgent pour que soit abolie la Cour militaire, mais après l'annonce d'une sentence de 13 ans de prison, ces mêmes personnes félicitent le tribunal militaire et vantent les mérites du troisième pouvoir". La journaliste estime que "le parfum de la politique est partout, du début jusqu'à la fin".

 

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commentaires (4)

La Justice,La verite Mrs avant les discutions....

Soeur Yvette

17 h 56, le 09 avril 2016

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Commentaires (4)

  • La Justice,La verite Mrs avant les discutions....

    Soeur Yvette

    17 h 56, le 09 avril 2016

  • Ce qu'elle en dit ? Mais, tout simplement ce que lui prescrivent d'en dire ses "Monnayeurs"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 01, le 09 avril 2016

  • c'est un jugement bien clément pour cet homme qui trahit son pays et tente de faire assassiner des libanais pour le compte des syriens comme la famille EL ASSAD qui a saccagé le Liban pendant plus de 15 ans Le parquet devrait faire appel sur ce jugement

    FAKHOURI

    14 h 49, le 09 avril 2016

  • CERTAINES CRITIQUES DE JOURNALISTES FONT RIRE... LA POLITIQUE EST BIEN SUR DERRIERE MAIS QUEL EN EST LE COTE... UN SEUL... CELUI QU,ILS APPUIENT... CAR LES PETITS CRIMINELS DE L,AUTRE COTE SONT DETENUS POUR PLUS D,UNE DECENNIE SANS MEME AVOIR ETE JUGES... LE TRANSPORTEUR L,A ENCORE ECHAPPE BELLE AVEC CE JUGEMENT CLEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 50, le 09 avril 2016

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