Raï réitère son opposition au "retour volontaire" des réfugiés et déplacés

A l'occasion de la fête de Pâques, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s'est dit opposé au "retour volontaire" des réfugiés et déplacés syriens et palestiniens qui se trouvent au Liban, craignant leur implantation dans le pays, alors que leur nombre au Liban constitue désormais près du tiers de la population locale.

"Nous prions pour les groupes politiques et parlementaires afin qu'ils puissent élire un président de la République", a affirmé le chef de l’Église maronite, lors de la messe du dimanche de Pâques, au siège patriarcal de Bkerké. Le pays est sans président depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale ayant à nouveau échoué faute de quorum, un nouveau scrutin est prévu le 18 avril. La vacance à la présidence "détruit petit à petit l'unité du pays", a ainsi dit Mgr Raï.

Et de poursuivre : "L'absence d'un chef de l’État facilite le projet d’implantation des réfugiés et déplacés, c'est ce que m'a confié le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, lors de notre entretien (vendredi), et nous avons demandé à la communauté internationale, par le biais de M. Ban, qu'elle assure le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays, de même pour les déplacés syriens et irakiens", a ajouté le chef de l’Église maronite".

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Durant cet entretien, le patriarche maronite avait refusé le terme de "réfugiés", demandant à ce qu'il soit remplacé par "déplacés" s'agissant des Syriens et des Palestiniens que le Liban accueille depuis des années. Le cardinal a justifié ceci par le fait que le statut du déplacé implique un retour dans le pays d'origine, contrairement à celui de réfugié. Il a dans ce cadre insisté auprès de M. Ban sur l'importance du retour de tous les déplacés, syriens et palestiniens, dans leur pays respectif.

"Les réfugiés et déplacés (syriens, irakiens et palestiniens) présents au Liban vivent dans la privation et la misère, alors qu'ils constituent la moitié de la population du pays, a relevé Mgr Raï. Ils font l'objet d'exploitation politique et confessionnelle, surtout de la part des organisations terroristes", a également affirmé le prélat. "C'est pourquoi le Liban officiel refuse que leur retour chez eux soit +volontaire+, comme précisé dans la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité", a martelé Mgr Raï.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'oppose lui aussi au retour volontaire des réfugiés syriens. Début mars, M. Ban lui avait répondu que "le caractère volontaire du retour est indispensable", mais il lui avait assuré que "la question de l'implantation ou de la naturalisation des réfugiés dans les pays hôtes relève exclusivement de ces pays".

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