La naturalisation des réfugiés syriens relève de votre seule autorité, mais nous ne pouvons les laisser rentrer dans leur pays tant que celui-ci est en guerre. C'est en substance la réponse apportée par le secrétaire général de l'Onu au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui avait exprimé les préoccupations du Liban de voir l'organisation internationale exiger que le retour des réfugiés soit « volontaire », créant ainsi une ambiguïté sur la durée de ce séjour.
« Le rétablissement de la paix en Syrie permettra aux Nations unies de contribuer à l'établissement des circonstances qui permettront le retour volontaire des réfugiés dans la sécurité et la dignité. Et dans ce cas, le retour dans leurs foyers constitue pour la majorité des réfugiés la solution idéale », a affirmé le secrétaire général de l'Onu dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères.
« Le caractère volontaire du retour est indispensable, a précisé le secrétaire général. La situation des réfugiés exige une protection internationale, puisqu'ils ne peuvent jouir de la protection de leur pays. Partant, leur retour est conditionné par un changement radical de la situation en Syrie, et ce jour-là, les Nations unies déploieront tous les efforts possibles pour appuyer ce retour. »
M. Ban a souligné qu'il avait pris note des « remarques » formulées par M. Bassil sur le texte de la résolution 2254, assurant que « la question de l'implantation ou de la naturalisation des réfugiés dans les pays hôtes relève exclusivement de ces pays ». Et d'approuver les affirmations de M. Bassil sur le rôle irremplaçable que les réfugiés doivent jouer, une fois la paix revenue, dans la reconstruction de leur pays.
« Les Nations unies continueront d'agir fermement pour parvenir à un règlement du conflit et alléger le fardeau que supportent certains pays, dont le Liban. De même, l'Onu cherchera continuellement à obtenir un plus grand appui financier au Liban », a-t-il assuré, et si possible que les réfugiés « soient officiellement accueillis dans d'autres pays ou même naturalisés ».
Le secrétaire général a par ailleurs exprimé « la profonde satisfaction de l'Onu face à l'accueil si généreux réservé par le Liban à plus d'un million de réfugiés syriens enregistrés », en assurant que la communauté internationale « continuera d'aider le gouvernement libanais dans son effort pour assumer cette responsabilité extraordinaire, et qu'elle coopère à cette fin avec la Banque mondiale et d'autres partenaires afin d'accroître les moyens d'accueil des pays hôtes, et d'amortir le choc infligé à l'économie et au tissu social ».
Les Libanais du Golfe
Par, ailleurs, M. Bassil a accueilli une délégation du « Conseil des travailleurs libanais » aux Émirats arabes unis, conduite par Soufian Sobhi Saleh.
Ce dernier a déclaré à l'issue de la réunion : « Nous avons fait entendre la voix des Libanais travaillant dans le Golfe en général et aux Émirats arabes unis en particulier. »
« La situation s'aggrave, a-t-il ajouté. Et elle ne peut être laissée telle quelle. Il faut aujourd'hui rétablir les relations entre le Liban et les États du Golfe, et réduire les tensions.
Comme tout le monde sait, il y a environ un demi-million de Libanais qui travaillent dans le Golfe, et leur virements, qui se montent à près de 9 milliards de dollars par an, sont un des piliers de l'économie libanaise. On ne peut l'ignorer. »
Par ailleurs, M. Bassil s'est entretenu hier avec la représentante du secrétaire général de l'Onu au Liban, Sigrid Kaag, et avec la présidente de Médecins sans frontières.
Avant d'ajouter : "Franchement ! Chéhhadînes wé m'chârtînes ces Véritables imbéciles"....
11 h 39, le 05 mars 2016