Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a mis en garde samedi contre le risque d'implantation des réfugiés syriens sur le territoire libanais, accusant certains responsables de faciliter leur installation pour des raisons électorales.
Des responsables "silencieux"
"Si les autorités libanaises ne prennent pas les mesures unilatérales et souveraines, l'implantation des réfugiés syriens au Liban deviendra une réalité", a prévenu M. Bassil lors d'une conférence de presse.
"Les Libanais parlent aujourd'hui de l'implantation des réfugiés syriens comme s'il s'agissait de quelque chose de normal", a-t-il regretté, estimant que le Liban doit "exprimer son refus de voir les Syriens être expulsés de leur pays".
"Il y a des responsables libanais qui restent silencieux sur le non-retour des réfugiés syriens dans leur pays pour des raisons internes, communautaires et même pour des raisons liées aux élections en Syrie", a-t-il ajouté. "Le Liban n'est pas le pays de l'implantation et n'est pas à vendre", a-t-il lancé.
"Le Liban n'utilise pas la force, ne ferme pas ses frontières et n'utilise pas les réfugiés syriens comme un objet de chantage financier ou politique", a-t-il assuré, dénonçant "les pays qui ferment les frontières malgré la signature d'accords internationaux".
(Lire aussi : Ban au chevet des réfugiés palestiniens et syriens dans le Nord et la Békaa)
"L'afflux de réfugiés nourrit le terrorisme"
"L'afflux de réfugiés constitue un ingrédient-clé qui nourrit le terrorisme", a-t-il déclaré, soulignant que "ce qui s'est passé à Ersal, à Bruxelles et à Paris" en constituait "une preuve irréfutable".
Le chef de la diplomatie libanaise est également revenu sur la visite de deux jours au Liban de la délégation présidée par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
"Cette visite, et toutes les erreurs qui l'ont accompagnée, ne constitue qu'un grain de sable dans le cadre de l'approche qui doit être adoptée par la communauté internationale sur la question des réfugiés syriens au Liban, a-t-il estimé. Ils nous font des promesses d'aides concrètes et ils n'arrivent qu'avec des propositions de prêts", a-t-il dénoncé.
"La procrastination dans le dossier du retour des réfugiés est un crime", a-t-il insisté, rejetant les allégations selon lesquelles l'élection d'un nouveau président mettra fin à la crise des réfugiés "car le problème existait déjà avant 2014", date de la fin du mandat de l'ancien chef de l'Etat Michel Sleiman.
Réagissant aux propos de M. Bassil, le député du bloc du Futur Ammar Houri a affirmé samedi que l'implantation des réfugiés syriens au Liban est "inconcevable". "Le Premier ministre Tammam Salam s'est clairement exprimé sur cette question à plusieurs reprises, a-t-il dit. L'implantation des Syriens n'a pas été évoquée et ne le sera jamais. Tous les partis politiques s'opposent à un tel projet".
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commentaires (10)
Alors que ces réfugiés Syriens, "chrétiens", genre assyriens, arméniens, syriaques, chaldéens etc. et tout le toutim, risquent fort bien ; en plus ; de voter pour son Courant d'Air "style" boSSfèèèr si jamais ; en sus ; il les naturalise.... libanais(h) !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 23, le 28 mars 2016