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Liban - Scandale

Salam lance une bataille contre les réseaux illégaux d’Internet

Harb promet que l'affaire ne sera ni classée, ni occultée, ni réglée à l'amiable.

Tammam Salam présidant hier la réunion consacrée au dossier de l’Internet illégal au Grand Sérail. Photo Dalati et Nohra

Le président du Conseil, Tammam Salam, a donné hier ses directives aux différents services sécuritaires et judiciaires pour lancer une bataille coordonnée contre les réseaux illégaux d'Internet. Il a tenu à cette fin au Grand Sérail une réunion consacrée à l'étude de ce dossier, en présence des ministres de la Défense et des Télécoms, Samir Mokbel et Boutros Harb, du procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud, du directeur général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad Kheir, du directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Ibrahim Basbous, du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Sakr Sakr, du procureur général financier, Ali Ibrahim, du directeur des services de renseignements de l'armée, le général Camille Daher, et du PDG d'Ogero, Abdel Menhem Youssef.

À l'issue de la réunion, Boutros Harb a indiqué que le Premier ministre avait mis l'accent sur la nécessité de poursuivre l'enquête pour faire la lumière sur cette affaire, savoir comment et dans quelles circonstances ces équipements sont entrés au Liban, et pourquoi et comment ils ont été installés.
« Tammam Salam a donné ses directives à l'ensemble des services et des ministères concernés afin qu'un suivi sérieux du dossier ait lieu dans un climat de coordination », a précisé M. Harb. M. Salam a ainsi exigé la formation d'une force organisée pour lutter contre les réseaux illégaux, a ajouté le ministre des Télécoms, indiquant que la justice prendrait les mesures nécessaires, notamment concernant les moyens de se saisir de ces équipements.
« Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire a d'ailleurs été chargé hier de mener une enquête sur l'éventualité d'une intrusion israélienne ou de la part d'un autre pays dans les communications nationales à travers ce réseau illégal », a-t-il noté.
« Pratiquement, nous avons réussi un grand exploit sur le plan sécuritaire en mettant fin à cette situation anormale, qui pourrait constituer un danger grave pour la sécurité nationale, la sûreté de l'information et la communication des gens », a poursuivi le ministre des Télécoms.
« Il s'agit d'un exploit, parce que nous avons découvert ces équipements et que nous les avons saisis. Plus important encore serait de suivre sérieusement l'affaire pour qu'elle ne se reproduise pas et pour repérer les stations que nous n'avons pas encore découvertes, si elles existent encore », a-t-il ajouté.

Selon M. Harb, pour consolider cet exploit, il convient de « poursuivre l'enquête concernant toute autre installation usant ce réseau illégal ou un autre ; s'assurer que d'autres sociétés ne sont pas impliquées illégalement dans cette affaire et, si c'est le cas, les poursuivre en justice et saisir leurs équipements sur l'ensemble du territoire libanais par le biais des forces de l'ordre ; poursuivre l'enquête judiciaire sur ces crimes, déterminer l'identité des criminels et les sanctionner, sans anticiper sur l'enquête et sans que chacun mène une enquête policière sur le mode du conflit médiatique actuel qui porte atteinte au prestige de l'État ».
« Le plus important est de savoir comment ces équipements sont entrés au Liban et qui a assuré une couverture à cela. L'identité de ceux qui se livrent à ces activités doit être dévoilée et ils doivent être déférés devant la justice. Ce dossier ne sera ni clôturé ni occulté, et il n'y aura aucun compromis », a promis le ministre des Télécoms.
Il a précisé que l'enquête n'en était encore qu'à ses débuts et que le procureur général avait « entendu les dépositions de cinq personnes qui prétendent qu'elles n'ont commis aucun crime ni aucune infraction ».
« Nous avons demandé à un responsable technique au ministère de se mettre à disposition de l'enquête », a ajouté Boutros Harb, en précisant que le Premier ministre avait promis qu'une nouvelle réunion sur le dossier aurait lieu très prochainement.

(Lire aussi : Un réseau de fibre optique a été installé dans plusieurs régions)

 

Berry
De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a mis l'accent hier sur la nécessité de suivre de manière minutieuse et dans ses moindres petits détails le scandale du réseau Internet illégal, qualifiant cette affaire d'« agression dangereuse au sujet de laquelle on ne saurait se taire ».
M. Berry, qui s'exprimait devant les députés qui lui ont rendu visite dans le cadre de ses audiences du mercredi à Aïn el-Tiné, a estimé qu'il convenait de suivre le dossier tant au niveau du danger sécuritaire qu'il représente que sur le plan du vol des deniers publics.
Le président de la Chambre a reçu, dans ce cadre, le président de la commission parlementaire des Télécoms, le député Hassan Fadlallah, qui l'a informé qu'une nouvelle réunion de la commission aura lieu mercredi prochain. Devant M. Fadlallah, M. Berry a souligné à nouveau la nécessité de suivre le dossier jusqu'au bout.

L'enquête
Sur le plan de l'enquête, le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, a indiqué à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) que l'enquête sur le dossier de l'Internet illégal se faisait à quatre niveaux différents.
Une première enquête a été ouverte au sujet de la « séquestration d'employés relevant de la société Ogero ainsi que de certains agents de la sécurité ». Une deuxième enquête porte sur « le noyautage de la connexion Internet par l'ennemi israélien ou autre ». La troisième concerne « la négligence des forces de sécurité concernées qui a permis l'installation d'appareils et de câbles pour l'utilisation de l'Internet à partir de la Turquie ou de Chypre ». La quatrième enquête porte sur « l'établissement illégal d'une liaison Internet à partir de la Turquie ou de Chypre sans permis ». « Plusieurs personnes ont déjà été entendues, un expert de la société Ogero le sera également », a affirmé Hammoud.
Quant au commissaire du gouvernement près le tribunal militiaire, Sakr Sakr, il a adressé hier des commissions rogatoires à la direction des services de renseignements de l'armée et des FSI, qui seront chargés d'enquêter sur les sociétés d'Internet illégales, les équipements électroniques et techniques massifs sur les pics des montagnes et les câbles maritimes installés, les moyens par lesquels ces équipements sont entrés au Liban et ont été mis en place et la possibilité de contacts avec Israël.

 

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Le président du Conseil, Tammam Salam, a donné hier ses directives aux différents services sécuritaires et judiciaires pour lancer une bataille coordonnée contre les réseaux illégaux d'Internet. Il a tenu à cette fin au Grand Sérail une réunion consacrée à l'étude de ce dossier, en présence des ministres de la Défense et des Télécoms, Samir Mokbel et Boutros Harb, du...

commentaires (4)

"Ce dossier ne sera ni clôturé ni occulté, et il n'y aura AUCUN compromis" Vraiment AUCUN? AUCUN réseau illégal ne sera toléré? Félicitons notre ministre pour son courage. Il en faut en effet pour oser affronter le tout-puissant Hezbollah!

Yves Prevost

06 h 11, le 25 mars 2016

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Commentaires (4)

  • "Ce dossier ne sera ni clôturé ni occulté, et il n'y aura AUCUN compromis" Vraiment AUCUN? AUCUN réseau illégal ne sera toléré? Félicitons notre ministre pour son courage. Il en faut en effet pour oser affronter le tout-puissant Hezbollah!

    Yves Prevost

    06 h 11, le 25 mars 2016

  • Tammam Salam présidant hier la réunion consacrée au dossier de l’Internet illégal au Grand Sérail AH L"ESPRIT DE SERIEUX,LES CRAYONS EN MAINS ET LES CARNETS DE NOTES DEVANT.TRES BELLE PHOTO DE "REUNION" FOLKLORIQUE ENTRE L'IMMONDE INTERNET LEGAL COMATEUX DE ABDEL MONEIIYIM ET L'INTERNET ILLEGAL EFFICACE ET BON MARCHEE ON PREEFERE NATURELLEMENT L'ILLEGAL.QUI EST PLUS LEGAL QUE L'INTERNET LEGAL D'OGERO SI ON PREND EN CONSIDERATION LE FAIT QUE LA LOI EST FAITE POUR SERVIR L'INTERET DES GENS ET FACILITER LEUR TRAVAIL ,AU CONTRAIRE DE LA LEGALITE D'OGERO QUI FAIT TOUT VENDRE SON INTERNET LE PLUS CHER ET LE PUS MINABLE DE LA RWEGION.ET EMPOISONNER LA VIE DES GENS. ET QU'ON NE NOUS RACONTES PAS DES HISTOIRES SUR LA MAIN D" "ISRAEL" POUE SUIVRE INTERTNETIQUEMENT LES DOSSIERS DU LIBAN EN SUSPENS :A L'ERE DU HACKING, DU PIRATAGE GENERALISEE,DES WIKILEAKS ET AUTRES SWISSLEAKS ,ISRAEL SE FOUT CARREMENT DE L'INTERNET ILLEGAL DU LIBAN. CE QUI POURRAIT L'INTERESSER IL PEUT LE RECUEILLIR FACAILEMENT DE L'INTERNET OFFICIEL. ET A QUAND LE PROCES DES RESPONSABLES BIENS ILLEGITIMES D'OGERO?

    Henrik Yowakim

    15 h 18, le 24 mars 2016

  • ET CEUX DES TÉLÉPHONES ET AUTRES INSTALLÉS SOUS LA BARBE MÊME DE L'ETAT ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 50, le 24 mars 2016

  • "...Ce dossier ne sera ni clôture ni occulté, et il n'y aura aucun compromis..." Nous enregistrons cette promesse, Monsieur le Ministre des Télécoms ! Et si nos autorités appliquaient ce principe à tous les scandales "en cours" actuellement dans notre pays ? Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 19, le 24 mars 2016

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