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Politique - Liban

Geagea : Les forces de sécurité peuvent expulser progressivement les Syriens en situation illégale

Le chef des FL ne veut pas que « la troupe entre en conflit avec les dirigeants du Hezbollah », ni que le parti chiite « prenne le contrôle de tout le Liban ».

Geagea : Les forces de sécurité peuvent expulser progressivement les Syriens en situation illégale

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo tirée du site des FL

Le chef des Forces libanaises (FL), le leader maronite Samir Geagea, a affirmé jeudi soir, dans un entretien à la chaîne locale LBCI, qu'il revenait aux autorités libanaises de prendre la responsabilité « d'expulser » tout ressortissant syrien au Liban qui n'est pas en règle, estimant que les forces de sécurité peuvent procéder à de telles déportations de manière progressive. 

La question de la présence des migrants et réfugiés syriens au Liban fait les gros titres depuis plusieurs semaines, après notamment l'assassinat d'un cadre des FL par un gang de mafieux syriens, selon l'enquête de l'armée libanaise. Depuis, les autorités se sont activées pour renforcer une série de mesures encadrant la présence syrienne et, notamment, la possibilité d'une déportation des migrants illégaux et la fin de l'octroi du statut de « réfugiés ».

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Dans ce cadre, M. Geagea a estimé que « la responsabilité » de ce dossier « incombe aux autorités libanaises », pour « expulser tout migrant illégal du Liban », disant ne pas avoir d'animosité envers « le peuple syrien ». « Mais c'est une chose de compatir à leurs souffrances et une autre de perdre notre pays », a-t-il lancé. Selon lui, il est possible que les forces de sécurité organisent de telles déportations « successivement, jour après jour ». Dans un communiqué publié vendredi, le chef des FL est revenu sur ce point. « Nous entendons parler de convois de retour volontaire en Syrie la semaine prochaine », a-t-il écrit. « Nous nous opposons à toute tentative d'absorber la colère populaire via des convois à la carte ne transportant que quelques centaines d'individus », a-t-il ajouté, appelant le gouvernement à gérer le dossier avec sérieux.

« Poudre aux yeux »

Le dirigeant chrétien a ajouté que si cela s'avérait nécessaire, il n'était pas opposé à ce que le Liban traite avec le régime syrien de Bachar el-Assad pour organiser « l'expulsion » des Syriens présents dans le pays, comme le demandent une majorité des forces politiques libanaises, estimant toutefois qu'une telle coordination ne serait que « poudre aux yeux ». « Les gouvernements successifs ont traité avec le régime syrien ces dernières années, des ministres se sont rendus à Damas, mais sans résultat », a-t-il dit.

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Depuis 2011, date marquant le début de la guerre en Syrie après des manifestations antipouvoir violemment réprimées, aucune personnalité politique de premier rang ne s’est rendue en Syrie, les contacts entre les deux pays se limitant aux responsables sécuritaires, ministres et députés. Si une frange de la classe politique libanaise appelle à la coopération avec le régime Assad, pour des raisons commerciales et liées notamment aux réfugiés et migrants syriens, une partie de l'opposition y est toujours hostile. « Nous soutenons, jusqu'à aujourd'hui, la vraie révolution syrienne, a ajouté M. Geagea. Mais cela ne signifie pas que nous acceptons les Syriens sur notre sol. »

Samir Geagea a par ailleurs expliqué que les FL ont envoyé un mémorandum au Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR), afin de lui rappeler l'entente conclue en 2003 entre cet organisme et la Sûreté générale, qui confirme que le Liban n'est pas un pays de refuge et que toute personne ayant le statut de réfugié n'est qu'en transit. « Nous avons enjoint le HCR de cesser ses violations » et de « retirer les cartes de réfugiés aux migrants », sans quoi les FL engageront des poursuites judiciaires. Le texte du mémorandum, que L’Orient-Le Jour a pu consulter, reproche au HCR de « faciliter l’intégration et l’implantation » des migrants et réfugiés au Liban. M. Geagea a en outre appelé le gouvernement sortant à demander au HCR de prendre des mesures pour retirer les cartes de réfugiés.

Mobilisation à Bruxelles

Le chef des FL a ajouté ne pas encore avoir tranché la participation du groupe parlementaire du parti à la séance parlementaire du 15 mai, prévue pour discuter d'un don européen d'un milliard d'euros, perçu par de nombreux officiels à Beyrouth comme une façon de « soudoyer » les autorités à accepter que les Syriens restent au Liban. Le bloc parlementaire de la République forte (FL), qui boycotte la quasi-totalité des séances législatives depuis le début du vide présidentiel en octobre 2022, se réunira deux jours avant la séance pour prendre une décision concernant sa participation, a indiqué M. Geagea, qui a toutefois soulevé l'importance de participer à la séance pour « s'exprimer clairement sur le sujet ». Il a ajouté que si l'aide européenne « s'inscrit dans le cadre du contrôle des frontières terrestres et maritimes par l'armée », les FL n'ont aucun problème et sont en faveur d'une telle initiative, mais que si elle est liée au « maintien au Liban » des migrants et réfugiés, le parti rejettera ce don. 

Lors de son interview, M. Geagea a annoncé qu'une « mobilisation populaire » se préparait à Bruxelles le 27 mai, lors d'un sommet de l'Union européenne (UE) sur la Syrie qui abordera la question des migrants et réfugiés au Liban. Ce sit-in devrait rassembler des membres de la diaspora libanaise en Belgique, afin d'appeler les 27 à « offrir des aides aux Syriens en Syrie et non au Liban », une revendication évoquée presque quotidiennement par les responsables politiques libanais afin d'encourager le départ de la population syrienne établie au Liban. Il a par ailleurs critiqué « l'absence de l'État » sur la présence syrienne au Liban au cours des dernières années et la « conviction de l'UE » que la question du retour relève d'une décision qui lui appartient.

L'armée au Liban-Sud ?

Le chef des Forces libanaises s'est en outre défendu d'avoir, dans les premières années de l'afflux de Syriens au Liban après le début de la guerre civile et la répression du régime, refusé que ce dossier ne soit pris en charge par les autorités et que des camps formels ne soient installés, en accusant le Hezbollah et ses alliés de « mensonges ». « Nous avions appelé à ne pas installer de camps de migrants au Liban, mais en territoire syrien, sous supervision internationale », a rappelé Samir Geagea, s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles son rival politique Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), n'avait à l'époque pas « pris les mesures appropriées », alors qu'il était au pouvoir, avec « le plus grand groupe parlementaire et des portefeuilles ministériels ». 

Se penchant sur les affrontements dans le sud du Liban entre le Hezbollah et l'armée israélienne, M. Geagea qui a, à de nombreuses reprises, appelé à un déploiement de l'armée libanaise au Sud, a affirmé « ne pas vouloir que la troupe entre en conflit avec les dirigeants du Hezbollah », mais ne pas vouloir, non plus, que le parti chiite « prenne le contrôle de tout le Liban ». « Le gouvernement doit dire publiquement qu'il n'a pas pris de décision » concernant les affrontements et qu'il n'en « est pas responsable ». « Tous les pays du monde ont exprimé leur soutien et leur aide pour nous aider à protéger notre territoire, à condition que le Hezbollah se retire de la frontière et que l'armée soit déployée à sa place », a-t-il indiqué, soulignant que cela est également la demande de « la majorité des Libanais ». 

Le chef des Forces libanaises (FL), le leader maronite Samir Geagea, a affirmé jeudi soir, dans un entretien à la chaîne locale LBCI, qu'il revenait aux autorités libanaises de prendre la responsabilité « d'expulser » tout ressortissant syrien au Liban qui n'est pas en règle, estimant que les forces de sécurité peuvent procéder à de telles déportations de manière...
commentaires (3)

Quelle force de sécurité? Celles qui sont payées par Berry avec notre argent à qui il fait croire que leurs salaires proviennent de sa fortune personnelle pour les embobiner et les soumettre à ses ordres, ou celles qui participent à matter les citoyens lorsqu’ils daignent réclamer leur dû à ces voleurs invétérés qui ont pris possession de notre argent, notre pays et notre dignité. Allons donc soyons réalistes. Ce pays est usurpé depuis des décennies et les citoyens exsangues jouent à l’autruche pour atténuer leur souffrance face à tant d’injustice en attendant un miracle.

Sissi zayyat

12 h 19, le 11 mai 2024

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Commentaires (3)

  • Quelle force de sécurité? Celles qui sont payées par Berry avec notre argent à qui il fait croire que leurs salaires proviennent de sa fortune personnelle pour les embobiner et les soumettre à ses ordres, ou celles qui participent à matter les citoyens lorsqu’ils daignent réclamer leur dû à ces voleurs invétérés qui ont pris possession de notre argent, notre pays et notre dignité. Allons donc soyons réalistes. Ce pays est usurpé depuis des décennies et les citoyens exsangues jouent à l’autruche pour atténuer leur souffrance face à tant d’injustice en attendant un miracle.

    Sissi zayyat

    12 h 19, le 11 mai 2024

  • Indépendamment de certaines accointances que l'on pourrait avoir avec ce parti, , il semble une nouvelle fois que ce bloc parlementaire faillira à ses devoirs en déclarant ne pas avoir tranché quant à la participation de son groupe à la réunion du 15 mai. Il applique une participation à la carte, la reconduction du général Aoun. En outre, il déclare avoir enjoint le HCR de cesser les violations autrement les FL engageront des poursuites judiciaires... En principe pour un litige donné la juridiction compétente étant celle du défendeur, quand on connait l'état de notre justice..

    C…

    17 h 38, le 10 mai 2024

  • Mr. Geagea le pays est déjà contrôlé par le Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    17 h 13, le 10 mai 2024

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