Le Super Tuesday a enfin eu lieu. Les démocrates ont voté d'une manière organisée et les républicains ont voté dans la division.
Le lendemain, l'atmosphère à Washington était surréaliste. La candidate démocrate, Hillary Clinton, a presque sécurisé sa nomination en remportant sept des douze États qui étaient appelés à se prononcer mardi. Avec le triomphe de Donald Trump, qui est également arrivé en tête dans sept États, les républicains sont de plus en plus divisés. C'est l'existence même du Parti républicain, qui avait tout fait pour contrer la percée du milliardaire, qui apparaît aujourd'hui menacée. Le parti s'est d'ailleurs vu attribuer un nouveau surnom : le « parti de Trump ».
Après les résultats de ce Super Tuesday, la course à la Maison-Blanche est réellement lancée. Et le probable futur affrontement entre Hillary Clinton et Donald Trump fait déjà couler beaucoup d'encre. À présent, donc, les Américains doivent décider quel genre de personne ils voudraient placer à la Maison-Blanche. La hantise des républicains et d'autres Américains de voir M. Trump accéder au pouvoir n'est pas nouvelle. Elle s'est manifestée lorsque Ronald Reagan avait annoncé sa candidature. Mais la focalisation sur « le Donald », comme l'appellent les Américains, semble cacher la vraie nature du problème : n'est-ce pas le Parti républicain lui-même qui a viré vers le conservatisme absolu, le racisme et la xénophobie ? D'aucun regrettent par exemple que le Grand Old Party (GOP) à l'histoire glorieuse considère que Marco Rubio est le meilleur remplaçant du Donald. Ce même Marco Rubio qui, au cours du dernier débat républicain, avait dit avoir vu M. Trump uriner dans ses pantalons.
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« Plutôt Hillary que Trump »
L'historien Richard Norton Smith fait remarquer que depuis la dernière grande division des républicains, en 1964, « l'histoire se répète. Le parti (républicain) a changé aussi profondément que faire se peut en politique, devenant effectivement deux partis ». On craint que ces fissures culturelles et idéologiques durent des générations.
Par ailleurs, certains stratèges pensent qu'une victoire de M. Trump aux primaires républicaines est une garantie de voir Hillary Clinton accéder à la Maison-Blanche. Pour le démocrate David Axelrod, « les républicains sont en pleine guerre civile. Fondamentalement parce que chez eux la confiance ne règne pas. Et il est difficile de voir comment ils vont recoller les morceaux, une fois la campagne terminée ». Et d'ajouter : « Les démocrates peuvent avoir de bruyantes querelles, mais ils sont unis par certains thèmes. »
Après ce Super Tuesday, le GOP a donc pris un nouveau visage et, actuellement, certains de ses membres préfèrent voir Hillary Clinton gagner plutôt que M. Trump. En novembre, si le statu quo d'aujourd'hui persiste, Donald Trump risque, pour sa part, de perdre, face à Hillary Clinton, car il devrait affronter une adversaire autrement plus expérimentée que ses actuels rivaux, surnommés les « Cuban Boys »,Ted Cruz Marco Rubio.
Après sa victoire de mardi, M. Trump a été jusqu'à une mise en garde adressée au GOP, contre le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui l'avait critiqué. Il a déclaré : « Ou on va s'entendre, ou il va payer un prix fort. »
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commentaires (3)
PUISQU,ILS SONT ALLES DEJA A LA LUNE... UN AUTRE LUNATIQUE !
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 59, le 03 mars 2016