Vacance présidentielle : l’Onu « profondément préoccupée »

Le représentant spécial de l'Onu pour le Moyen-Orient, Nikolaï Mladenov, a exprimé hier devant le Conseil de sécurité, réuni pour débattre de la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, sa « profonde préoccupation face à la vacance présidentielle » au Liban. Il a relevé « un signe positif au Liban » avec la reprise des séances du Conseil des ministres le 28 janvier et le 2 février pour « approuver quelques décrets. » « Cependant, je reste profondément préoccupé par la vacance présidentielle qui nuit à la capacité du Liban à relever les nombreux défis auxquels le pays est confronté. Au nom du secrétaire général, j'invite les membres du Parlement libanais à se réunir d'urgence pour élire un président. »

L'émissaire bulgare a par ailleurs souligné que la récente conférence du Groupe international de soutien pour la Syrie, qui s'est tenue le 4 février à Londres, a abouti à des engagements importants de l'appui international pour renforcer la stabilité du Liban face à la crise des réfugiés. L'Organisation des Nations unies continuera de travailler en étroite collaboration avec le Liban pour surveiller et mettre en œuvre les engagements sur la base de la déclaration d'intentions du gouvernement libanais.
En ce qui concerne la Finul, à la première réunion tripartite depuis les incidents survenus les 20 décembre et 4 janvier, Israël et le Liban sont convenus de la nécessité de maintenir le calme et la stabilité et d'assurer la sécurité le long de la ligne bleue. « Les violations israéliennes de l'espace aérien libanais ont toutefois continué sur une base presque quotidienne », a-t-il conclu.

(Lire aussi : La guerre psychologique entre le Hezbollah et ses adversaires)

Réaction israélienne au discours de Nasrallah
Par ailleurs, le représentant permanent d'Israël auprès de l'Onu, Danny Danon, a réagi violemment aux menaces lancées mardi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Dans un effort pour dissuader Israël d'attaquer le Liban, ce dernier avait évoqué mardi la possibilité d'une frappe sur les entrepôts d'ammoniaque dans une ville au nord de Haïfa, qui aurait un impact similaire à une attaque nucléaire « catastrophique » contre l'État hébreu.

« Le renforcement militaire et les menaces meurtrières du Hezbollah sont inacceptables. Je vous demande de condamner publiquement cette déclaration dangereuse et agressive », écrit l'ambassadeur Danon dans une lettre qu'il a adressée hier au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. « Quand une organisation terroriste menace publiquement les civils d'un autre pays, le silence n'est pas une option », poursuit-il.
Dans sa lettre, l'ambassadeur Danon détaille la forte implication du parti de Dieu dans la guerre civile syrienne et son renforcement militaire au sud du Liban, qui constitue selon lui une violation claire de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. « Le Hezbollah utilise le sud du Liban comme un camp militaire », observe-t-il, avant d'ajouter : « Attaquer des civils israéliens en se mêlant à la population civile libanaise est un double crime de guerre. »
L'ambassadeur israélien exige également que « le gouvernement du Liban soit à la hauteur de ses engagements et mette pleinement en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité ».

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