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À La Une - Conflit

La priorité en Syrie reste la lutte anti-EI, affirme le chef de la diplomatie saoudienne

Adel al-Jubeir a réaffirmé que Bachar el-Assad n'avait "pas d'avenir".

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, lors d'une interview accordée à l'AFP, le 18 février 2016. AFP / FAYEZ NURELDINE

La priorité de toute intervention terrestre qui serait lancée en Syrie doit être la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a déclaré jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir , tout en réaffirmant que le président Bachar el-Assad n'avait "pas d'avenir".

A propos de la Syrie, il a rappelé que l'Arabie saoudite avait "exprimé sa disposition à envoyer des forces spéciales dans le cadre de la coalition (internationale) dans le but d'éliminer Daech (acronyme arabe de l'EI). C'est là la mission et là la responsabilité".
A plusieurs reprises ce mois-ci, l'Arabie s'est déclarée disposée à participer à une intervention terrestre si la coalition anti-EI, commandée par Washington, en décidait ainsi.

M. Jubeir, 54 ans, a souligné qu'il ne pouvait "pas spéculer" sur une éventuelle transformation des opérations anti-EI à plus long terme en actions militaires pour chasser le régime de M. Assad.
"Ce serait une chose sur laquelle la coalition internationale devrait prendre une décision. Pour l'heure, l'objectif d'une quelconque force terrestre ou de forces spéciales serait de combattre Daech au sol afin de lui prendre du territoire", a précisé le ministre saoudien qui s'est exprimé en anglais et en arabe pendant cette interview.

Le Pentagne a confirmé mardi que l'Arabie saoudite avait repris sa place dans la campagne de frappes aériennes menée par les Etats-Unis contre l'EI. Le royaume faisait déjà partie de la coalition qui combat depuis plus de 18 mois le groupe jihadiste en Syrie et en Irak, mais il avait considérablement réduit son engagement en mars 2015 en raison de son intervention au Yémen voisin.

 

(Lire aussi : À Alep, quatre acteurs... et un arbitre)

 

'Ca ne marchera pas'
M. Jubeir a par ailleurs ridiculisé les déclarations du président Assad qui avait affirmé la semaine dernière, dans un entretien à l'AFP, son objectif de reprendre militairement toute la Syrie.
"Bachar el-Assad a dit beaucoup de choses depuis le début de la crise. Beaucoup de ses propos se sont avérés irréalistes. En fait, c'est une personne qui a causé la mort de plus de 300.000 innocents, fait 12 millions de déplacés et détruit son pays (...) C'est clair que Bachar al-Assad n'a pas d'avenir en Syrie", selon lui.

Comme on lui demandait si l'engagement des Etats-Unis envers ses alliés et l'opposition syrienne était au niveau de celui de la Russie vis-à-vis de M. Assad, le ministre saoudien a pris bien soin d'éviter de critiquer l'administration américaine.
Washington est "très sérieux dans son soutien à l'opposition syrienne et dans le combat contre Daech", a-t-il dit. Mais "je pense que chaque pays peut faire davantage".

Pour M. Jubeir, "il devient de plus en plus clair que l'implication russe en Syrie vise à renforcer Bachar el-Assad mais ça ne marchera pas".
Il a également critiqué les "interférences" de l'Iran, autre allié de Damas avec lequel Ryad a rompu ses relations diplomatiques le mois dernier. "Si l'Iran veut avoir de bonnes relations avec l'Arabie saoudite, il doit changer d'attitude et de politique. De simples mots ne feront pas l'affaire".

 

(Lire aussi : Les enjeux d’une éventuelle intervention militaire turco-saoudienne en Syrie)

 

'Pas abandonné' par Washington
M. Jubeir a affirmé que le royaume saoudien ne se sentait "absolument pas" abandonné par son "allié historique", les Etats-Unis, depuis l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, qui a été l'occasion d'un début de rapprochement entre l'administration Obama et la République islamique.

"Pendant plus de sept décennies, l'Amérique a été notre plus gros partenaire commercial, le plus gros investisseur dans le royaume et la principale source pour nos équipements de défense", a rappelé le ministre saoudien, sans "douter" de l'engagement de Washington "pour la sécurité du royaume". "Je ne vois pas une quelconque réduction de cette relation. Plus le temps passe, plus je vois un renforcement", a-t-il précisé.

M. Jubeir a enfin nié que son pays soit "enlisé" au Yémen où il intervient militairement depuis mars 2015 à la tête d'une coalition arabo-sunnite pour chasser des rebelles chiites pro-iraniens qui contrôlent notamment la capitale Sanaa.
"C'est juste une question de temps avant que la coalition au Yémen réussisse à rétablir le gouvernement légitime du Yémen pour qu'il contrôle tout le territoire national", a-t-il conclu.

 

 

 

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La priorité de toute intervention terrestre qui serait lancée en Syrie doit être la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a déclaré jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir , tout en réaffirmant que le président Bachar el-Assad n'avait "pas d'avenir".A propos de la Syrie, il a rappelé que l'Arabie saoudite avait "exprimé sa disposition à envoyer des...

commentaires (2)

Lâh, äâïyné, lâh ! La priorité en Syrie reste la lutte anti-aSSaSSin aSSadique.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 01, le 19 février 2016

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Commentaires (2)

  • Lâh, äâïyné, lâh ! La priorité en Syrie reste la lutte anti-aSSaSSin aSSadique.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 01, le 19 février 2016

  • CLAIR ET NET... AUCUN DICTATEUR N,A PU SURVIVRE AUX MASSACRES COMMIS CONTRE SON PEUPLE... C,EST UNE REGLE GENERALE QUI NE SUPPORTE AUCUNE EXCEPTION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 16, le 18 février 2016

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