Le défenseur syrien des droits de l'Homme Mazen Darwish, emprisonné plus de trois ans par le régime de Damas, a accueilli vendredi avec scepticisme l'accord de Munich sur un arrêt des hostilités d'ici une semaine, soulignant qu'en cinq ans la communauté internationale avait été incapable d'arrêter la guerre.
"Il y a des efforts déployés par la communauté internationale mais la guerre se poursuit à chaque minute, à chaque seconde. La communauté internationale a démontré son échec depuis cinq ans, et les décisions de Munich arrivent tardivement", a déclaré M. Darwish lors d'une conférence de presse dans les locaux de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) à Paris. Journaliste, défenseur des droits de l'Homme, M. Darwish a passé trois ans et demi dans les geôles du régime syrien, où il a été torturé. Soutenu par des ONG, primé par l'Unesco, il a été libéré en août 2015, et a quitté la Syrie il y a deux mois.
Un accord russo-américain sur une "cessation des hostilités" dans un délai d'une semaine a été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'une conférence internationale à Munich. "Tous les efforts sont bienvenus. Nous avons attendu cinq ans, nous pouvons attendre une semaine de plus", a déclaré M. Darwish, soulignant toutefois que Moscou avait annoncé la poursuite de ses opérations de guerre contre les groupes "terroristes". "Ce qui se passe en Syrie est une catastrophe, il s'agit d'une troisième guerre mondiale. Il faut que cette guerre cesse immédiatement", a-t-il répété.
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L'arrêt des hostilités, s'il se réalise sur le terrain, est censé permettre la reprise de négociations intersyriennes pour enclencher un processus de transition politique et mettre fin à cinq ans de guerre qui ont fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés. "Il n'y a pas de vainqueur en Syrie, tout le monde est perdant et chacun devra faire des concessions", a jugé M. Darwish, tout en insistant: "Personne n'a le droit de mettre le peuple syrien face à l'alternative Bachar el-Assad ou l’État islamique (EI). Personne ne peut croire que ce régime peut apporter la paix, et sans justice, il n'y aura pas de paix en Syrie".
Les alliés russe et iranien du régime de Damas ne veulent pas entendre parler d'une mise à l'écart du président Bachar el-Assad, estimant qu'il revient au peuple syrien de décider de son sort.
Occidentaux et pays arabes, qui bombardent les jihadistes de l'EI en Syrie, estiment qu'Assad est le principal responsable de la guerre, mais restent flous sur le rôle qu'il pourrait avoir dans un processus de transition.
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commentaires (10)
merci Mr Darwiche continuer et ne vous occuper pas des personnes qui ne vous on jamais lu ou suivit !! pour ceux qui ont lu qlq uns de vos articles sont de tout cœur avec vous et savent que vous dites la pure verite
Bery tus
01 h 07, le 13 février 2016