« Le Hezbollah ne bloque pas, mais prend son temps », affirme Hariri

Journée chargée hier pour le chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui a présidé la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire, pour la première fois depuis longtemps, et qui a reçu une foule de personnalités politiques et diplomatiques à la Maison du Centre.
Il a notamment reçu l'ancien président Michel Sleiman qu'il a retenu à déjeuner. Dans une conversation à bâtons rompus plus tard avec la presse, le chef du courant du Futur a plaidé en faveur de l'organisation de la présidentielle « qui doit permettre au pays de se remettre sur pied ». Rappelant que trois candidats sont en lice, il a estimé que rien ne devrait empêcher les députés de se rendre au Parlement pour choisir l'un deux. « Que le meilleur gagne. Nous le féliciterons qui qu'il soit », a-t-il ajouté.
Prié de commenter la position du Hezbollah qu'il avait violemment attaqué, dans son discours au Biel, dimanche, Saad Hariri a répondu : « Nous ne devons pas dire que le Hezbollah ne veut pas de l'élection d'un président. À mon avis, le Hezb patiente et prend son temps. » Il a indiqué, en réponse à une autre question, qu'il ne prendra pas part à la quinzième séance de dialogue, ce soir à Aïn el-Tiné, entre son parti et celui de Hassan Nasrallah. « C'est Fouad Siniora qui y participera », a-t-il dit.
Le chef du courant du Futur a qualifié de « bonne » la réconciliation entre l'ancien leader du CPL, Michel Aoun, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et précisé que ce dernier « est libre, tout comme nous, de soutenir la candidature d'une personne de son choix à la tête de l'État ».
Il s'est entretenu successivement avec les ministres Waël Bou Faour, Michel Pharaon et Boutros Harb, ainsi qu'avec les ambassadeurs de Jordanie, Nabil Masarouh, d'Égypte, Mohammad Badreddine, et de Russie, Alexander Zasypkin, avant de présider, dans l'après-midi, la réunion de son bloc parlementaire.

Une nouvelle dynamique pour le 14 Mars
Donnant lecture du communiqué final, le député Ammar Houri a souligné que le retour de M. Hariri au Liban aidera à « rétablir l'unité du 14 Mars » et à « redonner la priorité au dossier de la présidentielle afin de mettre fin à cette dangereuse vacance qui se répercute à tous les niveaux ».
« Il est vrai qu'il existe entre les composantes de la coalition des différences d'opinion sur certains problèmes et questions, mais le retour de Hariri a lancé une nouvelle dynamique qui va permettre de progresser sur la voie de la consolidation de l'unité des forces du 14 Mars. (...) Le bloc du Futur croit fermement qu'il est toujours possible pour les dirigeants, les partis et l'élite du 14 Mars de s'engager dans un processus de mobilisation sérieux et audacieux, à différents niveaux politiques et organisationnels, pour affronter le nouveau projet de tutelle qui est sur le point d'engloutir le Liban », selon M. Houri.
Le bloc du Futur a ensuite repris à son compte l'appel lancé par Saad Hariri à tous les députés « pour qu'ils se rendent au Parlement afin d'exercer leur droit et le devoir constitutionnel qu'est l'élection d'un chef de l'État ».
Il a jugé ensuite « urgent de rétablir le respect du texte et de l'esprit de l'accord de Taëf et du pacte national, ainsi que des fondements constitutionnels auxquels les Libanais sont attachés ».
Le bloc du Futur a par ailleurs salué « les efforts de l'Arabie saoudite dans son combat contre le terrorisme ». Il a également demandé la tenue d'une réunion de la Ligue arabe pour « œuvrer ensemble à la réalisation d'une paix arabe et protéger le peuple syrien ».