
Des véhicules de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Unifil) à Alma el-Chaab, près de la frontière sud du Liban avec Israël, le 26 octobre 2023. Photo AFP
Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheál Martin, en visite au Liban, a exprimé lundi son inquiétude face à la lenteur des procédures pénales engagées contre plusieurs membres du Hezbollah, accusés du meurtre d'un Casque bleu irlandais en 2022 au Liban-Sud, selon un article de l’agence américaine d’information Associated Press (AP). Le ministre irlandais des Affaires étrangères et de la Défense, s'est déclaré « très, très préoccupé » par cette affaire, selon l'agence et des médias irlandais.
M. Martin s'est entretenu dans la matinée avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib et un représentant du ministère libanais de la Défense. Il s'est aussi rendu au Liban-Sud où il a rencontré le contingent irlandais de la Force intérimaire des Nations unies (Finul).
« Nous voulons que justice soit faite » et que les assassins soient « traduits en justice », a déclaré M. Martin devant la presse à l'issue de cette réunion. « Nous comprenons la séparation des pouvoirs. Mais nous sommes préoccupés par la lenteur du procès. Et le peuple irlandais veut que justice soit faite ».
En juin 2023, à l'issue d'une enquête qui a duré six mois, le tribunal militaire libanais avait accusé cinq membres du Hezbollah d’avoir tué le soldat irlandais Sean Rooney, 24 ans.
Le 14 décembre 2022, le soldat Rooney avait été tué et trois autres Casques bleus irlandais blessés lorsque leur véhicule avait été attaqué dans le sud du Liban, où le Hezbollah est implanté. Une dizaine de jours plus tard, la formation chiite avait remis aux autorités un homme soupçonné d'être le « principal » auteur de l'agression, Mohammed Ayad. Le Hezbollah a toutefois nié à plusieurs reprises tout rôle dans l'assassinat.
Libéré pour raison « de santé »
Arrêté, le suspect Mohammed Ayad a toutefois été libéré sous caution en novembre 2023, les autorités invoquant « une détérioration de son état de santé ». Les quatre autres inculpés – A.K., A.S., H.S. et M.S. - sont toujours en fuite. Ils sont tous passibles de la peine capitale, selon l’acte d’accusation.
La nuit du crime, Sean Rooney et plusieurs autres soldats irlandais de la Finul se rendaient de leur base dans le sud du Liban à l'aéroport de Beyrouth. Deux véhicules de l'ONU ont apparemment fait un détour par le village de Aaqibiyé, qui ne fait pas partie de la zone couverte par le mandat des forces de maintien de la paix.
L'acte d'accusation a conclu qu'il s'agissait d'une attaque ciblée. Le véhicule des Casques bleus aurait pris un mauvais virage et aurait été encerclé par des véhicules et des hommes armés alors qu'il tentait de regagner la route principale.
La Finul, composée de quelque 10 000 Casques bleus, est déployée depuis 1978 pour faire tampon entre le Liban et Israël, qui restent techniquement en état de guerre. Des incidents ont opposé par le passé des patrouilles des Casques bleus à des partisans du Hezbollah qui, sur cette dernière attaque, a collaboré à l'enquête et présenté ses condoléances à la Finul.
Les plus commentés
Frangié : Le régime Assad était une dictature, mais il protégeait les minorités
Tempête sur une scène à Saïda : quand une prière devient scandale
Bagarres dans des bureaux de vote dans le nord du Liban, des suspects arrêtés au Akkar