Derbas à « L’OLJ » : « La Conférence de Londres a reçu notre feuille de route et nous répondra bientôt »

Le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas a indiqué hier à L'Orient-Le Jour que le Liban attendait une réponse à son programme de gestion de la crise des réfugiés syriens, présenté lors de la Conférence de Londres début février. « La Conférence de Londres a reçu notre feuille de route et nous répondra bientôt. Nous pensons que la réponse sera positive », a-t-il dit.
M. Derbas, qui s'est réuni hier avec le coordonnateur spécial adjoint des Nations unies pour le Liban, Philippe Lazzarini, ainsi qu'avec des représentants des pays donateurs, a passé en revue les projets mis en place au Liban par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La réunion, qui a eu lieu au ministère des Affaires sociales, a été qualifiée d' « utile » par M. Derbas et a porté sur les projets déjà mis en place par l'Onu ainsi que sur les besoins du Liban pour les années à venir.
« Nous sommes passés d'une situation d'urgence à une situation qui dure, a indiqué M. Derbas lors de la rencontre. Les sociétés qui manquent de ressources, comme la société libanaise, ne peuvent pas supporter le fait que la crise syrienne puisse encore durer des années. La capacité du Liban à gérer les conséquences de cette crise ne peut dépasser, au mieux, quelques mois », a-t-il averti.
« Les dernières statistiques montrent que le nombre des réfugiés a presque atteint l'équivalent de la moitié de la population libanaise. La densité de la population est de 570 personnes par km2, et c'est une des plus fortes densités au monde. Les infrastructures du Liban, qui devaient servir pour 20 ans, ont déjà été usées en deux ans de crise », a-t-il dénoncé.
Deux cent cinquante-trois projets ont été mis en place par l'Onu en 2015, selon un communiqué du Pnud. Soixante-quatorze municipalités parmi les plus touchées par la crise des réfugiés ont pu en bénéficier alors que 131 de ces projets sont toujours en cours d'exécution.
« Les projets reliés au développement de l'infrastructure représentent 80 % de la totalité des projets présentés. Seulement 20 % des projets s'intéressent au renforcement des moyens de subsistance. Nous demandons à ce que plus de programmes soient consacrés au développement de ces moyens-là », a déclaré M. Derbas à L'Orient-Le Jour. Il a également indiqué avoir demandé, lors de la réunion, la somme de 300 000 dollars pour mettre en place de petits projets.
M. Derbas a par ailleurs assuré que « les dons seront gérés selon le programme mis en place par le gouvernement libanais », contrairement à des informations qui prétendaient que les pays donateurs dirigeraient la gestion des fonds.