Importante opération de l’armée contre l’EI

L'armée libanaise a mené hier une importante opération contre des terroristes du groupe État islamique (EI) à Ersal, près de la frontière avec la Syrie, a affirmé un porte-parole militaire. Six jihadistes ont été tués, dont un leader local, et 16 personnes ont été arrêtées au cours de cette opération menée à l'aube, selon l'armée.
« Il s'agit de la plus importante opération de l'armée libanaise contre Daech (acronyme de l'EI en arabe) dans la région de Ersal, de par son envergure et le nombre de personnes tuées et capturées », a précisé un militaire sous le couvert de l'anonymat.
Une unité est intervenue « après avoir surveillé un groupe terroriste affilié à Daech qui planifiait d'attaquer des postes de l'armée et d'enlever des citoyens dans la région de Ersal », selon l'armée.
La région de Ersal est limitrophe de la Syrie en guerre et la frontière poreuse permet aux éléments armés de se déplacer d'un côté à l'autre à travers des passages illégaux.
Un chef local de l'EI, Ahmad Noun, qui était l'une des « personnes le plus recherchées par l'armée », figure parmi les individus capturés, a indiqué le porte-parole. Le responsable tué, Anas Zaarour, était responsable de la position attaquée à Wadi el-Araneb.
Cette opération de la troupe intervient alors que les combats se sont intensifiés ces derniers jours entre l'EI et le Front al-Nosra dans le jurd de Ersal. Vendredi dernier, cinq combattants d'al-Nosra et six autres ont ainsi été faits prisonniers lors de combats contre des jihadistes de Daech entre les secteurs de Malaha et de Kherbet Hammam, dans le jurd de Ersal, selon la chaîne du Hezbollah, al-Manar. Les combattants de l'EI se sont par la suite emparés d'un poste du Front al-Nosra. L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) avait précisé de son côté que plusieurs combattants de l'EI ont été tués, dont un responsable qui se fait appeler Abou Maria. Deux jours plus tôt, le groupe État islamique s'était emparé d'un autre poste du Front al-Nosra dans la région de Wadi el-Khayl, dans le jurd de Ersal. Cette avancée mettait alors le groupe jihadiste en face de l'armée libanaise qui avait envoyé des renforts dans la région.
Plus tôt dans la journée, des combats avaient opposé l'EI et le Front al-Nosra dans le jurd de Ersal et dans la région d'al-Jarajir, dans le Qalamoun, une région montagneuse à la lisière du Liban.
Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, avait affirmé, après avoir été reçu par le mufti de la République, Abdellatif Deriane, que ce dernier insiste pour que nul ne porte atteinte au village de Ersal, après la recrudescence des affrontements entre les jihadistes et l'armée.
« Nous nous sommes mis d'accord pour effectuer des contacts élargis avec les habitants de Ersal, le commandement de l'armée et la présidence du Conseil, afin de protéger les habitants et ne pas leur faire assumer la responsabilité de la situation », a-t-il encore dit. Et de souligner que « Ersal est certes occupé, mais qu'il sera libéré par ses habitants et non pas par une action militaire qui mettrait la population en grand danger ».

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