La gestion de Zahrani et de Deir Ammar confiée à Primesouth

L'appel d'offres pour l'attribution du contrat quinquennal d'opération et de maintenance des centrales électriques de Zahrani (au sud de Saïda) et de Deir Ammar (à Beddaoui, Liban-Nord) a été remporté par la société américaine Primesouth, spécialisée dans la gestion d'infrastructures énergétiques, a confirmé hier à L'Orient-Le Jour une source à la direction d'Électricité du Liban (EDL). « Comme le ministère des Finances et le conseil d'administration d'EDL qui ont également opté pour la candidature de Primesouth au début du mois, le ministère de l'Énergie a choisi de privilégier l'offre la plus avantageuse économiquement », a résumé cette source.

Lors de l'ouverture des plis, le 19 novembre dernier, qui concluait cet appel d'offres lancé le 20 mars 2015, Primesouth avait fait une proposition de 339 millions de dollars, tandis qu'HPI, l'autre société américaine encore en lice, réclamait 347 millions de dollars. Le dossier présenté par la société indienne KSSR avait été lui jugé non conforme avec les exigences techniques contenues dans le cahier des charges.
Primesouth succède ainsi à la société malaisienne YTL Power qui avait remporté en janvier 2011 le précédent appel d'offres pour assurer la maintenance des deux sites concernés et dont le contrat arrive à expiration le 15 février. Le report de la procédure à quatre reprises afin de permettre aux candidats d'ajuster leurs offres aux exigences contenues dans le cahier des charges n'aura finalement pas eu de conséquences notables sur le calendrier de la procédure.

(Lire aussi : Électricité : une année sombre malgré quelques éclaircies)

Escalade des prix
Mises en service en 1998, les centrales thermiques de Zahrani et de Deir Ammar sont les deux dernières unités de production de ce type installées par EDL. Fonctionnant au gaz, elles sont dotées d'une capacité totale avoisinant les 900 mégawatts (MW), ce qui représente un peu plus de 40 % de la production nationale. Le contrat d'opération et de maintenance de ces deux sites avait été attribué à YTL avec l'obligation d'augmenter les capacités de production totale des deux sites de 55 MW. Des obligations que YTL avait proposé de s'acquitter en échange d'une enveloppe de 250 millions de dollars, soit presque 90 millions de dollars de moins que l'offre présentée en 2015 par Primesouth.

Une escalade des prix vertigineuse qui a fait grincer des dents le directeur général des investissements au ministère de l'Énergie et de l'Eau, Ghassan Beydoun. Selon un article paru dans l'édition d'hier du quotidien al-Akhbar, ce dernier aurait recommandé, en vain, au ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, de rejeter la candidature de Primesouth. Si le ministère de l'Énergie n'était pas joignable pour répondre sur ce point, la source à la direction d'EDL a toutefois confirmé cette version en rappelant néanmoins « qu'elle était uniquement tenue par la décision finale du ministère ».

Dans un courriel envoyé à L'Orient-Le Jour, l'établissement public justifie également le montant de l'offre de Primesouth en énumérant la liste des travaux supplémentaires imposés par le cahier des charges à la société américaine, dont « la réhabilitation des chaudières sur les deux sites, achat de pales de turbine... » L'offre de Primesouth comprendrait également « une augmentation de la masse salariale des employés nationaux et étrangers travaillant sur les deux sites » et des frais liés « à la mise en place de mesures de sécurité supplémentaires » pour assurer le fonctionnement normal de centrales jugées « vieillissantes ».
Reste à savoir si cette hausse substantielle de la facture pour le contribuable se traduira en définitive par une diminution concrète des heures de rationnement en électricité qu'il continue de subir...

Pour mémoire
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