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À La Une - Liban

Vacance présidentielle et crise des réfugiés au centre des préoccupations de Raï à Noël

Le chef de l'Eglise maronite appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités et le Parlement à voter une nouvelle loi électorale pour les législatives.

Le patriarche maronite, Béchara Raï, présentant ses vœux de Noël, le 24 décembre 2015. Photo Ani

A la veille de Noël, le patriarche de l’Église maronite, Béchara Raï, a exprimé ses vœux aux Libanais, faisant part de son inquiétude face à la vacance à la présidence de la République et la crise des réfugiés syriens, ainsi que l'impact de cette dernière sur le Liban.

"Nous présentons nos vœux aujourd'hui aux musulmans et aux chrétiens, sachant que cette année, les fêtes de Noël et de la naissance du Prophète coïncident", a rappelé le patriarche Raï, lors d'une allocution retransmise en direct. "Nous présentons nos vœux également à ceux qui souffrent des conflits en Syrie, en Irak et en Terre sainte", a-t-il ajouté.

Face au terrorisme qui sévit dans la région, le cardinal a martelé : "Nous sommes déterminés à porter notre message face au terrorisme et au takfirisme".

Sur le plan interne, le chef de l’Église maronite a souhaité "que les blocs politiques offrent aux Libanais l'élection d'un président de la République". La magistrature suprême est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. La dernière séance électorale au Parlement ayant à nouveau échoué faute de quorum, un nouveau scrutin a été fixé au 7 janvier.

"Le patriarcat a mis entre les mains des décideurs politiques trois documents en vue d'édifier un État de droit, moderne, qui respecte l'égalité entre tous ses citoyens par la démocratie", a rappelé le prélat, avant de regretter le peu d'attention accordée par les dirigeants à ces documents.

 

(Lire aussi : Renzi appelle à la résolution du dossier des réfugiés syriens)

 

"Pourquoi évoquer un accord global?"

"Il faut élire un président immédiatement, et cela ne relève pas seulement des chrétiens. Il est le chef de l’État, pas le représentant d'une communauté", a martelé Mgr Raï. "Nous appelons les responsables à se pencher sérieusement sur la récente initiative qui est sérieuse", a-t-il estimé, en allusion à la candidature du chef du Courant Marada, Sleiman Frangié. Après avoir mis un terme à l'immobilisme au niveau de la présidentielle, cette candidature, qui a échoué à obtenir l'accord des responsables chrétiens et du Hezbollah, n'a pas réussi à mettre un terme à la vacance.

"Les blocs parlementaires et politiques doivent l'examiner et prendre la décision de se rendre au Parlement afin d'élire un président. Pourquoi évoquer un accord global et le lier à l'élection présidentielle ?", s'est interrogé le prélat.

Il a ensuite appelé le Parlement à élaborer une nouvelle loi électorale. "Cette loi doit assurer une juste représentativité, une transparence des élections (...) et mettre un terme aux députés imposés à leurs communautés respectives, par la force de blocs confessionnels", a-t-il fait remarquer. "Enfin, le gouvernement doit assumer ses responsabilité, en conformité avec la Constitution. Mais ce gouvernement fait face à de nombreuses difficultés en raison de la vacance à la présidence. Toutefois, il doit assumer ses fonctions au niveau de la question des réfugiés, et le poids que cela implique sur le pays", a insisté Mgr Raï.

 

(Lire aussi : Le Liban ne se conformera pas à la clause onusienne prévoyant « un retour volontaire » des réfugiés syriens)

 

"Nous n'acceptons pas le terme +de leur plein gré+"

A cet effet, il a souligné : "Nous sommes solidaires, au niveau humanitaire, avec nos frères réfugiés, mais nous craignons que, s'ils restent au Liban pour une période prolongée, ils soient exploités en vue de créer le chaos et secouer l'édifice de l’État".

Commentant la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu sur la crise syrienne, le chef de l’Église maronite a salué cette décision. Toutefois, il a fait savoir que le retour des réfugiés doit être obligatoire. "Nous n'acceptons pas le terme +de leur plein gré+, car ces réfugiés doivent regagner leur pays.

La disposition dont il s'agit stipule qu'il importe au plus haut point au Conseil de sécurité de l'Onu de créer des conditions permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de retourner "de leur plein gré" et en toute sécurité dans leur région d'origine, et aux régions touchées de se relever, conformément au droit international, notamment aux dispositions de la convention et du protocole relatifs au statut des réfugiés, et en tenant compte des intérêts des pays qui accueillent des réfugiés. Le terme "de leur plein gré" a été rejeté par le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui a adressé deux lettres de protestation aux Nations Unies.

 

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A la veille de Noël, le patriarche de l’Église maronite, Béchara Raï, a exprimé ses vœux aux Libanais, faisant part de son inquiétude face à la vacance à la présidence de la République et la crise des réfugiés syriens, ainsi que l'impact de cette dernière sur le Liban.
"Nous présentons nos vœux aujourd'hui aux musulmans et aux chrétiens, sachant que cette année,...

commentaires (2)

ET QUE PEUT-IL FAIRE... SI CE N'EST ÉMETTRE DES PAROLES SUJETTES À ÉQUIVOQUE...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 54, le 24 décembre 2015

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Commentaires (2)

  • ET QUE PEUT-IL FAIRE... SI CE N'EST ÉMETTRE DES PAROLES SUJETTES À ÉQUIVOQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 54, le 24 décembre 2015

  • "Ma bouche est pleine d'eau", dit-on en libanais. !في فمي ماء

    Halim Abou Chacra

    11 h 30, le 24 décembre 2015

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