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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Le Liban ne se conformera pas à la clause onusienne prévoyant « un retour volontaire » des réfugiés syriens

Le Liban se félicite de la résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'Onu pour un règlement politique en Syrie. Mais une de ses clauses l'inquiète vivement.
Vendredi, le Conseil de sécurité de l'Onu, réuni au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays membres, a adopté une résolution sur la Syrie prévoyant une solution politique censée mettre fin à la guerre dans ce pays. Le Liban y était représenté par le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, qui a exprimé de fortes réserves sur une des clauses du document se rapportant au « retour des réfugiés syriens chez eux, de leur plein gré », une fois les hostilités terminées dans leur pays. La résolution appelle entre autres à la création « des conditions permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de retourner de leur plein gré et en toute sécurité dans leur région d'origine, conformément au droit international ». M. Bassil, qui a fait part de ses réserves au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avant son retour samedi à Beyrouth, redoute particulièrement que cette clause ne pave la voie à l'implantation des réfugiés syriens au Liban, d'autant que la communauté internationale avait à maintes reprises fait savoir qu'elle juge que les personnes déplacées doivent pouvoir se fondre dans l'environnement qui les accueille en attendant qu'elles puissent rentrer chez elles.
Le chef de la diplomatie s'était efforcé, mais en vain, d'obtenir une suppression de la phrase « de leur plein gré » et de plaider pour l'adoption de l'article adopté sur le même sujet durant la Conférence de Vienne 2 et qui appelait également à « la création des conditions permettant aux réfugiés de retourner » en toute sécurité « dans leur région d'origine, conformément au droit international et aux intérêts des États qui les accueillent ». Le secrétaire d'État américain, John Kerry, qui présidait la réunion, avait minimisé l'importance des réserves de son homologue libanais, en faisant remarquer que la terminologie « de leur plein gré » fait partie du lexique des Nations unies. Ne représentant pas un pays membre du Conseil de sécurité, M. Bassil n'était pas en mesure d'imposer son point de vue, d'autant qu'aucun des deux pays qui accueillent, avec le Liban, le plus grand nombre de réfugiés syriens, à savoir la Turquie et la Jordanie, n'avait protesté contre cette formule.
Durant son entretien avec Ban Ki-moon, Gebran Bassil a fait savoir à son interlocuteur que le Liban ne se conformera qu'au volet en rapport avec l'accueil humanitaire et le soutien apportés aux réfugiés syriens, avant de rappeler que la Constitution libanaise interdit l'implantation de populations déplacées.
De retour à Beyrouth, le chef de la diplomatie a fait paraître un communiqué dans lequel il a officiellement fait part des réserves libanaises par rapport à la mention faite au retour des réfugiés syriens « de leur plein gré » chez eux, en expliquant que l'insistance sur ce point confirme les craintes libanaises d'un maintien des Syriens dans le pays.
Il a aussi annoncé que le Liban ne s'y conformera pas, en estimant qu'un « retour des populations déplacées en toute sécurité chez elles représente la seule solution durable à la crise des réfugiés ».

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