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Les pourparlers internationaux sur la Syrie s'ouvrent à Vienne

Pour l'instant, il n'est pas question d'une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.

Les pourparlers internationaux pour tenter de trouver une solution politique au conflit en Syrie ont commencé jeudi à Vienne. AFP PHOTO / POOL / BRENDAN SMIALOWSKI

Les pourparlers internationaux pour tenter de trouver une solution politique au conflit en Syrie ont commencé jeudi à Vienne, avec une rencontre entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Les deux hommes, dont les pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques officielles mais qui se sont côtoyés au moment des négociations ayant abouti cet été à l'accord sur le nucléaire iranien, se sont rencontrés dans un grand hôtel de la capitale autrichienne, marquant une avancée notable dans la position américaine, qui jusqu'alors refusait à Téhéran une place à la table des négociations sur la Syrie.

En fin de journée (18h00 GMT), les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne vont à leur tour se réunir à Vienne avant des pourparlers vendredi élargis à d'autre diplomaties régionales et européennes afin d'évoquer les perspectives d'un règlement en Syrie, où la guerre civile a fait plus de 250.000 morts depuis 2011.

C'est la première fois que l'Iran sera représenté à une réunion internationale sur la Syrie. En 2012, ce pays n'avait pas participé à la conférence dite de Genève I, et son invitation à participer à Genève II en 2014 avait été retirée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en raison de l'opposition des États-Unis et de l'Arabie saoudite, a rappelé la porte-parole de la diplomatie iranienne.

 

(Repère : Qui sont les participants annoncés à la réunion de Vienne sur la Syrie ?)

 


"Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception, les principaux acteurs (dans le dossier), les membres du Conseil permanent (de sécurité de l'Onu), l'Iran, l'Égypte, les pays du Golfe, l'Irak", s'est félicité à Moscou, juste avant de partir pour Vienne, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il doit lui aussi s'entretenir jeudi avec M. Zarif.

"Cette conférence est bienvenue. Il est bon que nous nous rencontrions", a estimé jeudi son homologue français Laurent Fabius. "Il peut y avoir un accord sur une méthode mais un accord sur le fond, malheureusement, c'est encore prématuré. Il y aura certainement plusieurs sessions", a-t-il ajouté.
Pour l'instant, il n'est pas question d'une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.

L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite - les deux grandes puissances rivales de la région - s'opposent ouvertement sur la Syrie. Téhéran apporte un soutien financier et militaire direct au régime de Damas alors que l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles et participe aux frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
La Russie insiste depuis le début du conflit en Syrie sur la participation de l'Iran à un règlement politique. Mais les États-Unis s'y opposaient, avant d'infléchir leur position.

Le défi créé "n'est rien moins qu'une course pour sortir de l'Enfer", avait lancé M. Kerry avant son départ pour Vienne. Ces pourparlers représentent "l'occasion la plus prometteuse de (trouver) une ouverture politique".

(Repère : Quatre ans d'efforts pour tenter de régler le conflit syrien)


"Test" pour l'Iran
Aux chefs des diplomaties américaine, russe, saoudienne et turque se joindront vendredi leurs homologues libanais et égyptien. Les ministres français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, et allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, seront aussi présents.

Pour l'Arabie saoudite, ces pourparlers seront l'occasion de tester "le sérieux" de l'Iran et de la Russie en vue d'un règlement négocié.
"Le fait que les Saoudiens aient accepté la présence des Iraniens à Vienne est déjà significatif. C'est pour cela qu'on peut s'attendre à ce que ce ne soit pas une réunion pour rien", a confié à l'AFP Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut français des relations internationales (IFRI).

 

(Lire aussi : A Alep, des centaines de milliers d'habitants coupés du monde à cause de l'EI)


Le sort du président syrien continue de diviser Washington et Moscou.
Mais "la crise des réfugiés en Europe a convaincu tout le monde qu'on avait besoin d'une phase de transition, que l'autoritarisme de Bachar el-Assad était un moindre mal", estime M. Bitar.
Washington et ses partenaires soupçonnent la Russie, engagée depuis le 30 septembre dans des bombardements aériens intensifs en Syrie, de vouloir par ces raids sauver le chef de l'État syrien. Moscou affirme de son côté intervenir contre le "terrorisme".

Sur le terrain, les frappes russes, qui ont visé 14 provinces de Syrie, ont déjà fait près de 600 morts, en majorité des membres de groupes armés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

 

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