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À La Une - conflit syrien

Obama et Poutine s'affrontent sur le rôle d'Assad

La rencontre entre les deux dirigeants, prévue en fin d'après-midi en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, s'annonce tendue.

Vladimir Poutine à droite (Photo Reuters) et Barack Obama à gauche (Photo AFP).

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont affrontés lundi à l'Onu sur la crise syrienne, affichant leur désaccord sur la place à réserver à Bachar el-Assad dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Pour le président américain, Assad est un "tyran" qui massacre des enfants innocents. Pour son homologue russe, il représente un gouvernement légitime avec lequel refuser de coopérer serait une "énorme erreur".

La rencontre entre les deux dirigeants, en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, s'annonce tendue. Et il semble peu probable qu'elle débouche sur des annonces concrètes pour mettre un terme à une guerre qui déchire la Syrie depuis quatre ans et demi et a déjà fait plus de 240.000 morts.
Les visages fermés des deux hommes lorsqu'ils ont échangé un bref toast lors d'une cérémonie en milieu de journée, en disaient long sur leur manque de complicité.

Face aux jihadistes de l'EI, M. Poutine a appelé à la tribune à une "large coalition antiterroriste", semblable à "celle contre Hitler" au cours de la Seconde guerre mondiale. "Nous devons reconnaître que personne d'autre que les forces armées du président (syrien) combattent réellement l'Etat islamique", a lancé le chef du Kremlin qui faisait son grand retour à l'Assemblée générale de l'Onu après dix ans d'absence.
Moscou a proposé lundi au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution soutenant une coalition politique et militaire internationale de lutte contre l'EI. Celle-ci devrait inclure également l'Iran et le régime syrien, a précisé devant des journalistes l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine.


Quelques minutes avant M. Poutine, et à la même tribune, M. Obama avait ouvertement évoqué la possibilité de travailler avec la Russie et l'Iran. Mais dans un discours centré sur la force de la diplomatie - exemples de l'Iran et de Cuba à l'appui - M. Obama avait aussi fixé des limites: "Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre". Et dans une référence claire à Moscou, il avait dénoncé la logique consistant à soutenir un "tyran" sous prétexte que l'alternative "serait pire".
Les Etats-Unis réclament depuis des années le départ du président syrien mais ont récemment assoupli leur position: il y a une semaine, le secrétaire d'Etat John Kerry concédait que le calendrier de la sortie de M. Assad était négociable.

Le président français François Hollande, qui a annoncé dimanche la première frappe de la France contre l'EI en Syrie, a lui aussi réaffirmé lundi, sans avancer de date, que la transition en Syrie passait par le départ du président syrien. "On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau", a-t-il lancé. "Assad est à l'origine du problème et il ne peut pas faire partie de la solution".

(Lire aussi : La Russie veut mettre les deux pieds en Syrie, centre de gravité du Proche-Orient)

 

Poutine et Rohani à l'unisson
Prise de court par l'offensive diplomatique russe, la Maison Blanche affirme qu'il serait irresponsable de ne pas tenter la carte du dialogue avec Vladimir Poutine, et revendique avec ce dernier une approche au cas par cas.
"Nous observons les actes, pas seulement les mots", a souligné Ben Rhodes, proche conseiller de M. Obama. "Sur l'Ukraine, les actes ont rarement suivi les mots. Mais sur le dossier nucléaire iranien, la Russie a tenu ses engagements et joué un rôle constructif".

Washington ainsi qu'une soixantaine de pays européens et arabes sunnites pilotent depuis un an une coalition militaire qui frappe des bastions de l'EI en Syrie et en Irak. Mais toutes ces opérations militaires n'ont pas empêché l'organisation jihadiste de consolider ses positions, ni ruiné son pouvoir d'attraction: près de 30.000 jihadistes étrangers se sont rendus en Syrie et en Irak depuis 2011, selon des responsables du renseignement américain cités par le New York Times.

Cette journée d'intense activité diplomatique à New York a aussi été marquée par le discours du président iranien Hassan Rohani à la tribune de l'Onu, son premier depuis la conclusion en juillet à Vienne d'un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Le président iranien, dont le pays soutient aussi le régime de Bachar el-Assad, n'a cependant pas mentionné une seule fois le nom de son allié à la tribune. Dimanche, il avait jugé que le régime de Damas devait rester en place: "Si on retire le gouvernement syrien de l'équation, les terroristes entreront dans Damas", a-t-il prédit.

Lors d'une rencontre en marge de l'assemblée générale, MM. Poutine et Rohani ont affiché leur bonne entente, en particulier sur le Moyen-Orient. "Les relations entre l'Iran et la Russie se sont améliorées et renforcées au cours des deux dernières années, a souligné le président iranien.

 

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commentaires (6)

Obama n'a pas le choix c'est l'initiative de Poutine qui permet à ce dernier d'augmenter sa capacité militaire en Syrie Obama suivra comme un "gentil" si on peut lui qualifier quelque chose de gentil !!! Dans la politique, c'est la foire au non sens Toutes ces discussions pour rien Comment la Russie et les USA vont s'allier contre Daech ? Faut pas rêver

FAKHOURI

19 h 56, le 28 septembre 2015

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Commentaires (6)

  • Obama n'a pas le choix c'est l'initiative de Poutine qui permet à ce dernier d'augmenter sa capacité militaire en Syrie Obama suivra comme un "gentil" si on peut lui qualifier quelque chose de gentil !!! Dans la politique, c'est la foire au non sens Toutes ces discussions pour rien Comment la Russie et les USA vont s'allier contre Daech ? Faut pas rêver

    FAKHOURI

    19 h 56, le 28 septembre 2015

  • Dimanche, le président iranien Hassan Rohani a lui aussi jugé que le régime de Damas devait rester en place pour combattre les jihadistes ultra-radicaux de l'État islamique (EI), présents en Syrie comme en Irak. "Si on retire le gouvernement syrien de l'équation, les terroristes entreront dans Damas", a-t-il prédit. Mais pardonnez mon ignorance alors pq ne pas justement faire une FORCE MILITAIRE POUR LA PAIX, faire changer assad et pour contrer toute avantage a daesh de prendre damas alors Mr LE PRESIDENT Rohani VOTRE COALITION (composer de vous bien sur russie, turquie, usa, europe) .. rentrerais dans damas a la place des daeshistes and then rendu plus fort car cela aurait pour tendance de donner confiance en votre coalition par le peuple et par les membres meme, continuerai avec le reste du pays et rebiss en irak that s it !!

    Bery tus

    19 h 55, le 28 septembre 2015

  • DU CHAC DE LA DÉMOCRATIE AVEC LA TYRANOCRATIE PEUT EN NAÎTRE LE TONNERRE DE L'ESCALADE DE LA GUERRE... COMME IL PEUT EN NAÎTRE L'ÉCLAIR DE L'ESPÉRANCE... SOUHAITONS LE DEUXIÈME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 35, le 28 septembre 2015

  • L'ignorant affirme, l'intelligent doute, le sage réfléchit....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 57, le 28 septembre 2015

  • "Nous observons les actes, pas seulement les mots", souligne Ben Rhodes, proche conseiller de M. Obama. Avis aux huluberlus , un des conseillers de Obama du nom de ben Rhodes , 5 autres gravitent autour de lui , donc ne tirez pas sur Obama qui ne fait qu'expedier les affaires courantes , tandis que Poutine NPM parle librement , sans contrainte ni sous aucun lobby , comme le font les iraniens NPR par rapport aux bensaouds . La est toute la difference pour ceux qui attendent de voir rire en dernier .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 38, le 28 septembre 2015

  • Il n'y aura pas de choc...! Obama n'a aucune marge de manœuvre ..? après les fiascos US en Irak ,Syrie, Lybie ....donc Poutine, en bon diplomate , fera tout pour sauver la face d'Obama...

    M.V.

    15 h 01, le 28 septembre 2015

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