Salam : "Faciliter l'application du plan Chehayeb afin de désamorcer la bombe de la contestation populaire"

Le Premier ministre libanais Tammam Salam a appelé les Libanais à accepter le plan de gestion des déchets, proposé par le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, afin de mettre un terme à la contestation populaire dans la rue, qu'il a qualifiée de "bombe".

"J'appelle les Libanais à coopérer afin de faciliter l'application du plan Chehayeb pour la gestion des déchets, en vue de désamorcer la bombe de la contestation populaire", a insisté le chef du gouvernement sur les ondes de La Voix du Liban (93.3), en marge de son déplacement à New York, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le plan Chehayeb prévoit, entre autres, la réouverture de la décharge de Naamé (au sud de Beyrouth) pour une durée de sept jours afin d'y déposer les déchets qui s'empilent dans les rues depuis le 17 juillet dernier. Le réaménagement du dépotoir de Srar, au Akkar, afin d'en faire une décharge sanitaire, est également prévu. La décharge de Bourj Hammoud, en banlieue de Beyrouth, devrait parallèlement être réaménagée afin d'accueillir des ordures ménagères. Le centre de tri de Saïda devra enfin lui aussi accueillir une certaine quantité de détritus. Le tout est prévu pour une durée maximale de 18 mois afin de paver la voie à la décentralisation au profit d'une gestion des déchets par les municipalités. Mais de nombreux habitants et activistes se sont opposés au plan en question.

(Pour mémoire: Plan Chehayeb : le marathon des réunions se poursuit)

Dans ce contexte, le ministre libanais de l'Intérieur Nouhad Machnouk a confié au quotidien al-Moustaqbal, paru dimanche, qu'il n'y avait "pas de date précise" pour la mise en application du plan Chehayeb. "Les contacts se poursuivent avec les parties concernées, et rien ne sera fait sans l'accord des Libanais", a fait savoir M. Machnouk, qui affirme que "les échanges sont positifs mais n'ont pas encore pris fin".

Le quotidien an-Nahar croit lui savoir que le dossier des déchets sera en tête de l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres, après le retour de M. Salam. Aucune date précise pour la réunion du gouvernement n'a toutefois encore été avancée.

A cet effet, Tammam Salam a mis en garde contre "l'irresponsabilité du maintien du blocage au niveau de l'exécutif, cela ayant un impact plus nocif que la vacance à la présidence et la paralysie du Parlement". "L'ordre du jour du Conseil des ministres est aujourd'hui surchargé de dossiers urgents qui doivent être traités", a ajouté M. Salam, qui espère que le dialogue national en cours puisse avoir "des retombées positives sur le travail du gouvernement".

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Mise en garde contre "l'effondrement"

Le Premier ministre a par ailleurs mis en garde une nouvelle fois contre l'effondrement du pays. "La stabilité économique et sociale est toujours en danger, ce qui nécessite beaucoup d'efforts afin de la préserver, faute de quoi, le pays s'effondrera en raison des tiraillements politiques internes". De nombreux responsables d'organismes économiques libanais ont récemment mis en garde contre la paralysie du centre-ville du pays, en raison des manifestations récurrentes d'activistes qui accusent la classe dirigeante de corruption.

Sur le plan des réfugiés syriens au Liban, Tammam Salam a espéré "davantage d'éveil de la part des dirigeants des grandes puissances et des pays amis du Liban en vue de soutenir le pays, en raison du lourd fardeau qu'il porte". Les propos du chef du gouvernement libanais ont été bien accueillis par les États-Unis, Washington ayant annoncé une aide de 77 millions de dollars aux réfugiés syriens installés au Liban, s'il faut en croire des informations publiées par an-Nahar.

Ce don fait partie d'une aide totale de 490 millions de dollars au profit des réfugiés syriens. L'annonce a été faite durant une rencontre à New York entre Tammam Salam et la secrétaire d’État américaine adjointe pour les populations, les réfugiés et les migrants, Anne Richard.

Les détails de cette aide seront dévoilés en cours de semaine prochaine, en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'Onu. Mme Richard a annoncé que Washington allait bientôt accueillir 10.000 réfugiés syriens résidant actuellement en Jordanie, en Égypte et en Turquie, ainsi qu'un nombre indéterminé de réfugiés vivant au Liban.

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