Des dizaines de citoyens ont manifesté samedi à Beyrouth pour dénoncer la privatisation du littoral. L'appel a été lancé par différents mouvements contestataires de la société civile, dont "Le changement arrive" et "Le mouvement du 29 août".
Vers 15h, les manifestants ont investi de manière pacifique les quais du complexe de Zeitunay Bay, à Beyrouth, et ont organisé un pique-nique aux abords de la mer. Certains ont même profité d'une baignade pour échapper à la chaleur.
"Cette mer nous appartient", "A qui sont tous ces yachts ?", peut-on lire sur une banderole brandie par les activistes sur place. "Ces propriétés appartiennent au peuple. Les plus démunis ont le droit de profiter de la mer", a lancé l'un des manifestants.
(Pour mémoire : Qu'il fait bon de profiter des espaces publics à Beyrouth...)
Quelques heures plus tard, les activistes se sont dirigés vers la côte de Raouché, connue sous le nom de Dalyeh, où des promoteurs envisagent de construire un projet touristique de luxe. Ils ont annoncé la "libération" de la plage après avoir réussi à couper les fils barbelés autour des lieux.
"Personne ne peut empêcher les citoyens de pénétrer dans un lieu public", a affirmé à l'Agence nationale d'information (Ani) l'avocat Nizar Saghiyé, directeur exécutif de Legal Agenda.
Parallèlement, la crise des déchets semblait toujours être dans l'impasse samedi. La Commission chargée du suivi du mouvement du 29 août a rejeté, lors d'une conférence de presse, le plan de gestion des ordures ménagères présenté par le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, et approuvé par le gouvernement.
Les manifestants pénétrant à Daliyeh. Photo ANI
Selon le collectif, les "points positifs du plan ne visent qu'à tromper l'opinion publique". M. Chehayeb a proposé un plan qui prévoit, entre autres, la réouverture de la décharge de Naamé (au sud de Beyrouth) et de deux autres dans le Akkar et la Békaa, et ce pour une durée déterminée, pouvant aller au maximum jusqu'à 18 mois. Le but final du plan est de déléguer la gestion des ordures aux municipalités, dans le cadre de la décentralisation.
La commission dénonce ainsi le retour aux décharges et l'absence de mention spécifique du tri, estimant que ces décharges "visent les zones les plus démunies, en échange de pots-de-vin". Le collectif appelle également à la proclamation d'un état d'urgence environnemental.
Pour sa part, le ministre de l'Agriculture a défendu son plan de gestion des déchets, affirmant qu'il est "impossible" de transporter les ordures à l'étranger en raison des "règlementations internationales portant sur leur gestion". M. Chehayeb a affirmé avoir contacté des pays européens et la Turquie à ce sujet, mais sans résultat. "Nous devons gérer cette crise par nous-mêmes", a-t-il dit. "Nous sommes prêts à discuter dès demain matin avec les mouvements de la société civile pour trouver une solution, à condition que les négociations soient basées sur la science".
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Je ne cesserai jamais de m'étonner de ceux qui approuvent ces mouvements du peuple à juste titre et en même temps leur soutien aux régimes incompétents et corrompus du passé. Savent ils seulement qu'on a fait qu'heriter de toute cette merde d'un fugitif en terre du désert démocratique de la démocratie du désert ? ?? Sont ils ïnconscients ou consentants? ou les 2 ?
12 h 18, le 13 septembre 2015