Un rassemblement de druzes syriens. Photo d'archives AFP
Les autorités syriennes ont arrêté dimanche un membre du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, au lendemain d'un double attentat ayant fait 31 morts dans une zone druze en Syrie, a-t-on indiqué de source officielle.
L'homme arrêté, Al-Wafed Abou Tarabeh, a "avoué sa responsabilité dans les deux attentats à la voiture piégée de vendredi", a indiqué l'agence de presse Sana. Deux voitures piégées ont explosé dans la ville de Soueida, dans le sud du pays, provoquant notamment la mort du cheikh Wahid al-Balous, un dignitaire druze connu tout autant pour ses positions hostiles au régime qu'aux groupes jihadistes.
Abou Tarabeh, présenté comme étant un membre d'al-Nosra par la télévision, "a aussi reconnu sa participation dans les attaques contre les membres de la police et des services de sécurité" survenues samedi, a ajouté Sana.
L'attentat contre le cheikh, qui dirigeait une puissante milice druze, a déclenché la colère des habitants de Soueida, qui ont attaqué des bâtiments officiels en accusant le régime d'en être responsable. Au moins six membres du service de sécurité ont été tués samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La communauté druze est divisée depuis le début de la guerre en Syrie il y a plus de quatre ans entre partisans du régime ou des rebelles. Le cheikh Balous était une personnalité populaire de ce fief de la minorité druze qui représente environ 3% de la population syrienne.
Selon des experts, sa mort bénéficierait en premier lieu au gouvernement, mécontent de son opposition à l'envoi de recrues de l'armée syrienne originaires de Soueida pour combattre hors de la province, qui est sous le contrôle du régime et de milices druzes.
(Pour mémoire : Joumblatt exhorte les druzes de Syrie à s’éloigner d’Assad)
Joumblatt accuse indirectement le régime de mensonge
Réagissant à l'arrestation, le chef druze libanais Walid Joumblatt a indirectement accusé le régime syrien de Bachar el-Assad de mentir.
"Les mensonges finiront bien par être dévoilés. Abou Tarabeh est le Abou Adass druze", a écrit M. Joumblatt sur sa page Twitter.
Il faisait dans son message un rapprochement entre Abou Tarabeh et un jihadiste présumé du nom d'Abou Adass, qui avait revendiqué en 2005 l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Selon de nombreux experts et responsables politiques opposés au régime syrien, Abou Adass n'était qu'une création du régime de Bachar el-Assad afin de brouiller les pistes à l'époque.
Pour mémoire
À Soueida, un nouveau retrait des forces du régime ?
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