Crise des déchets : après plusieurs reports, les résultats des appels d'offres enfin annoncés

Alors que les déchets ménagers inondent les rues du Liban depuis le 17 juillet, date de la fermeture de la décharge de Naamé, et après plusieurs reports, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a enfin annoncé lundi les résultats des appels d'offres pour la gestion des déchets des six régions du Liban, au cours d'une conférence de presse au siège du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). L'ouverture des plis a eu lieu en présence des ministres des Finances, Ali Hassan Khalil, et de l'Intérieur, Nohad Machnouk.

Pour la région de Beyrouth, c'est la compagnie libanaise Lavajet qui a emporté le contrat. Le groupe libano-italien Butec-Indevco a emporté, lui, le contrat pour la zone regroupant les cazas du Metn, du Kesrouan et de Jbeil. Pour la région Chouf-Aley-Baabda, l'appel d'offres a été remporté par « South for Construction » de l'entrepreneur libanais Riad el-Assaad. Dans le Nord, c'est le consortium Batco, basé au Liban et présent au sultanat d'Oman, au Nigeria, aux Émirats arabes unis et à Bahreïn, qui a remporté la mise. Dans la Békaa, la société Jihad el-Arab a été choisie, et au Liban-Sud, la société Charif Wehbé.

Le ministre de l'Environnement a assuré que ces offres respectent le cahier des charges du Conseil des ministres et qu'elles seront transmises au gouvernement. Il a ajouté que le travail de ces compagnies sera supervisé en coopération avec les municipalités et des représentants de la société civile.

"Le Liban et les Libanais écrivent aujourd'hui une nouvelle page" sur la question du traitement des déchets, a souligné M. Machnouk. "C'est la première fois qu'un appel d'offres de cette ampleur est lancé au Liban. Aujourd'hui, nous sommes parvenus à une fin heureuse sur ce dossier".

Les appels d'offres faisaient partie de la mise en œuvre du plan national de gestion des déchets, adopté par le gouvernement en janvier dernier. Ce plan divise le Liban en six régions (Beyrouth et banlieues, Mont-Liban nord, Mont-Liban sud, Nord et Akkar, Békaa et Hermel, et enfin Sud et Nabatiyé) devant être gérées par des compagnies privées (une même compagnie ne peut en principe être chargée de plus de deux régions).

Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a en outre indiqué que le problème des décharges sanitaires sera discuté demain mardi lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres. Il a dans ce contexte évoqué une éventuelle réouverture temporaire de la décharge de Naamé.

"Si les habitants de Naamé acceptent une réouverture temporaire de la décharge pendant six mois, ils en seront remerciés. S'ils venaient en revanche à refuser cette proposition, alors nous nous mettrons à la recherche d'un autre site", a déclaré M. Machnouk.

Au cours de sa conférence de presse, le ministre de l'Environnement n'a pas précisé le lieu des sites qui accueilleront les décharges. "Cette décision sera prise en Conseil des ministres", a assuré le ministre, accusant "l'ensemble des forces politiques" d'empêcher l'installation de nouvelles décharges.

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