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À La Une - Terrorisme

Davutoglu : Nous ne pouvons pas tolérer que des conflits extérieurs s'invitent en Turquie

Ankara promet de renforcer sa sécurité après l'attentat suicide qui a fait au moins 32 morts à Suruç ; un suspect identifié.

Des manifestants turcs anti-gouvernementaux dans les rues d'Istanbul, le 20 juillet, peu de temps après l'attentat suicide à Suruç, près de la frontière syrienne. AFP PHOTO / OZAN KOSE

Le gouvernement turc a annoncé mardi un renforcement de la sécurité et promis de faire rapidement toute la lumière sur l'attentat suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) qui a fait au moins 32 morts dans la ville de Suruç (sud), à la frontière syrienne.

Longtemps épargnée, la Turquie a été spectaculairement rattrapée lundi par le conflit qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes. A la mi-journée, le centre culturel de Suruç a été la cible d'une attaque qui a visé des jeunes proches de la cause kurde désireux de participer à la reconstruction de la ville de Kobané, de l'autre côté de la frontière, détruite pendant la bataille qui s'est soldée en janvier par la victoire des Kurdes de Syrie sur l'EI.

Les photos des corps ensanglantés des victimes s'étalaient lundi dans la presse turque.
Selon le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu, le bilan de l'attaque s'est alourdi mardi à 32 morts. Sur la centaine de blessés, 29 étaient encore hospitalisés, a-t-il précisé après s'être rendu au chevet de certains dans un hôpital de Sanliurfa, une ville proche de Suruç.
M. Davutoglu a profité de cette visite pour assurer que "tout ce qui est nécessaire" serait fait pour arrêter les auteurs de l'attaque et renforcer la sécurité du pays.
"Un suspect a été identifié. Ses éventuels liens à l'étranger ou en Turquie sont en cours de vérification. La plus forte possibilité est qu'il s'agisse d'un attentat suicide lié à Daech" (acronyme arabe du groupe EI), a-t-il déclaré devant la presse.

 

(Lire aussi : Michel Nawfal : Même s'il y a d'autres attentats, la stratégie turque vis-à-vis des Kurdes ne changera pas)


Aucune organisation n'avait encore revendiqué mardi l'attentat de Suruç. Si la piste jihadiste était confirmée, cette attaque serait la première commise sur le sol turc depuis l'émergence du groupe radical, qui contrôle depuis plus d'un an de larges portions des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.

Le chef du gouvernement a annoncé la tenue mercredi d'un Conseil des ministres pour discuter un "plan d'action incluant de nouvelles mesures de sécurité à notre frontière". "Nous ne pouvons pas tolérer que des conflits extérieurs s'invitent en Turquie", a-t-il affirmé.
Depuis des mois, les alliés de la Turquie l'ont régulièrement accusée de ne pas en faire assez pour lutter contre le groupe EI, voire de le soutenir discrètement.
M. Davutoglu a une nouvelle fois réfuté ces allégations mardi, indiquant que le régime actuel n'avait "jamais entretenu de lien direct ou indirect avec une quelconque organisation terroriste et n'en n'avait toléré aucun".


Coups de filet
Ces dernières semaines, la police turque a mené une série d'opérations visant expressément, pour la première fois, les filières de recrutement qui opèrent sur son sol et permettent le passage illégal via son territoire de nombreuses recrues, notamment étrangères, vers le "front" syrien.
"Cette attaque terroriste (...) est en fait un acte de représailles contre l'engagement de la Turquie dans la lutte contre le terrorisme", a écrit mardi le quotidien progouvernemental Sabah dans un éditorial.

 

(Lire aussi : À Hassaké, soldats syriens et Kurdes font front commun face à l'EI)

A l'inverse, d'autres voix ont mis en cause la politique "complaisante" d'Ankara vis-à-vis des organisations radicales en guerre contre le régime de Damas et accusé le gouvernement de ne pas avoir pris la mesure de la menace jihadiste. "Aucune force ne peut agir en Turquie sans que le MIT (les services secrets turcs) ou les unités de renseignement ne soient au courant", a dénoncé la coprésidente du principal parti kurde de Turquie, Figen Yüksekdag.

Le quotidien Hürriyet a révélé mardi que les services de sécurité ont récemment mis en garde le gouvernement contre les risques d'un attentat sur le territoire turc.

Nihat Ali Ozcan, du centre d'études Tepav d'Ankara, voit dans l'attentat de Suruç "le déplacement sur le sol turc" de la guerre que se livrent en Syrie les milices kurdes et les jihadistes. "Cette attaque pourrait déclencher des conflits idéologiques, ethniques et politiques en Turquie", a-t-il souligné à l'AFP.

Bien que membre de la coalition antijihadiste, la Turquie s'est jusque-là refusée à intervenir militairement contre le groupe EI. Son refus avait provoqué de violentes émeutes prokurdes dans le sud-est turc en octobre dernier. Lundi soir, la police a dispersé des manifestations prokurdes, notamment à Istanbul.
Ankara a exprimé à plusieurs reprises sa crainte de voir émerger en Syrie une région autonome tenue par les milices kurdes proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène la rébellion sur son sol depuis 1984.

Au lendemain de l'attentat, une première cérémonie religieuse s'est tenue mardi à la mosquée de Gaziantep (sud), non loin de Suruç, à la mémoire de 25 des 31 victimes.

 

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commentaires (3)

LE JIHADISTE CRIMINEL EST UN TURC DE 20 ANS... COMMENT VONT-ILS L'EXPLIQUER ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 10, le 22 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • LE JIHADISTE CRIMINEL EST UN TURC DE 20 ANS... COMMENT VONT-ILS L'EXPLIQUER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 10, le 22 juillet 2015

  • S'INVITENT... OU SONT INVITÉS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 12, le 21 juillet 2015

  • Contre qui faudra t il renforcer sa securite ????????? contre le hezb resistant ou l'armee legitime de Syrie sous complot des occicons qui se sont servis de toi erdo pour faire passer ses bacteries des banlieus ???? tu n'as pas fini de nous raconter des conneries erdo , enfant gate de l'occicon a qui tu rends des services boomerang ....

    FRIK-A-FRAK

    13 h 54, le 21 juillet 2015

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