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À La Une - Terrorisme

La Tunisie ne s'attendait pas à un attentat sur une plage, admet son président

Autour des lieux de l'attaque, aucune mesure de sécurité n'était visible mardi matin.

"S'il y a des défaillances, des sanctions seront prises immédiatement", a assuré le président tunisien Béji Caïd Essebsi, le 30 juin 2015, après l'attentat près de Sousse. AFP PHOTO / FETHI BELAID

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a reconnu dans une interview diffusée mardi, après l'attentat sanglant contre des touristes près de Sousse, que les forces de l'ordre n'étaient pas préparées à l'éventualité d'une attaque sur une plage. Outre le choc qu'elle a suscité en Tunisie et à l'étranger, cette attaque, revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), risque d'avoir un impact économique de plus de 450 millions d'euros en 2015, selon le ministère du Tourisme.

"C'est vrai que nous avons été surpris par cette affaire. Ils ont pris des dispositions pour le mois du ramadan mais jamais ils n'avaient pensé que cela devait se faire sur les plages", a dit M. Caïd Essebsi à la radio française Europe 1 en allusion aux responsables de la sécurité. Le 26 juin, 38 personnes ont été tuées lorsqu'un jeune tunisien armé d'une kalachnikov, qu'il avait cachée dans un parasol, a ouvert le feu sur des vacanciers sur une plage et au bord des piscines de l'hôtel Imperial Marhaba, dans la zone touristique de Port El Kantaoui, au sud de Tunis. Cette attaque, la pire à être perpétrée par des jihadistes dans l'histoire de la Tunisie, est survenue trois mois après celle du musée du Bardo à Tunis le 18 mars, où 22 personnes (21 touristes étrangers et un policier) ont été tuées. L'EI l'a aussi revendiquée.

 

(Lire aussi : De quoi l'attentat de Sousse est-il le nom ?)

 

'#IWillComeToTunisiaThisSummer'

Après le Bardo, des jihadistes ont menacé de lancer de nouvelles attaques en Tunisie en été, certains détournant la campagne de solidarité avec ce pays en postant ce message sur Twitter: "#IWillComeToTunisiaThisSummer", "Je viendrai en Tunisie cet été". C'est aussi la troisième année consécutive que la Tunisie est frappée par des attaques l'été et pendant le mois sacré musulman du ramadan: En juillet 2013, le député Mohamed Brahmi a été assassiné à Tunis et huit soldats ont été sauvagement tués sur le mont Chaambi, à la frontière algérienne. En juillet 2014, l'armée a déploré 15 morts.

"S'il y a des défaillances, des sanctions seront prises immédiatement", a assuré M. Caïd Essebsi alors que selon plusieurs témoignages, l'attaque aurait duré une trentaine de minutes sans que les forces de l'ordre interviennent. Le président américain Barack Obama, dont le pays cherche à éradiquer l'EI qui sévit surtout en Irak et en Syrie, a présenté ses condoléances à la Tunisie et proposé l'aide américaine pour enquêter sur l'attaque.

Mardi matin, des personnes déposaient encore fleurs et messages sur les lieux de l'attaque. Mais autour, aucune mesure de sécurité n'était visible et les voitures de police présentes la veille avaient disparu.
Après l'attaque, des milliers de touristes ont été évacués par leurs voyagistes, et le syndicat des agences de voyage  françaises (Snav) a indiqué enregistrer "80% d'annulations et de demandes pour une autre destination" concernant juillet.


(Lire aussi : Il faut "s'unir pour combattre le mal", préconisent des jeunes Tunisiens)


Manque à gagner de 450 millions d'euros

La ministre du Tourisme Selma Elloumi Rekik s'est alarmée de l'impact économique de l'attentat, dans une déclaration à la presse lundi soir. "Il y a des évaluations qui sont faites. On ne peut pas donner de chiffre exact mais il faut compter au moins, (pour) l'impact sur le PIB, (qu') il y a un manque à gagner d'au moins un milliard de dinars pour l'année (plus de 450 millions d'euros)", a-t-elle répondu à une question sur les pertes. Le budget de l'Etat pour 2015 est de près de 29 milliards de dinars (13,3 milliards d'euros). La ministre a également annoncé une série de mesures destinées à limiter les dégâts dans le secteur du tourisme, déjà très affecté depuis 2011 par les bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la menace jihadiste croissante.

Un nombre indéterminé de personnes ont été arrêtées en lien avec l'attaque à l'Imperial Marhaba, alors que le gouvernement a décidé d'armer la police touristique et de la renforcer par un millier d'agents de sécurité supplémentaires à partir de mercredi pour protéger hôtels, plages et sites touristiques. Lundi, les ministres de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve, allemand Thomas de Maizière et britannique Theresa May, accompagnés de leur homologue tunisien Najem Gharsalli, avaient rendu hommage aux victimes de l'attentat à l'hôtel visé. La Grande-Bretagne a payé le plus lourd tribut dans l'attaque. Dix-huit Britanniques ont été identifiés parmi les 38 morts mais ce bilan pourrait atteindre "environ 30" morts selon Londres. Les autorités tunisiennes n'ont identifié jusqu'ici que 25 des 38 victimes, la plupart d'entre elles étant en tenue de plage au moment du drame et n'ayant pas leurs papiers sur elles. Deux Allemands, trois Irlandais, une Portugaise, une Belge et un Russe figurent aussi parmi les morts.

 

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3IZIR AABA7 MIN ZANB !!!

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 01, le 01 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • 3IZIR AABA7 MIN ZANB !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 01, le 01 juillet 2015

  • C'est quand on cherche a tourner le dos a ses anciens "amis" du qatar ou de la bensaoudie que le prix a payer sera lourd messieurs les tunisiens . Je suis desole de vous dire que l'adultere ideologico religieux vous colle a la peau , les milliers de tunisiens envoyes en syrie et en irak , on dit le plus grand nombre toutes bacteries confondues , sera un boulet pour vous , a moins de faire comme sissi en egypte , et vous "convertir" au chiisme du hezb resistant, comme il est ecrit par certains huluberlus que seuls les resistants du hezb servent d'aimant a la racaille bacterielle salafowahabite bensaoud .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 00, le 30 juin 2015

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