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À La Une - Témoignages

Il faut "s'unir pour combattre le mal", préconisent des jeunes Tunisiens

Au lendemain de l'attaque terroriste à Tunis, quatre acteurs de la révolution s'expriment.

Une affiche vue lors d'un rassemblement qui a eu lieu après l'attaque contre le musée du Bardo à Tunis le 18 mars 2015.AFP / SOFIENE HAMDAOUI

Un peu plus de quatre ans après "la Révolution du Jasmin" dont ils ont été des acteurs centraux, et au lendemain de l’attaque meurtrière revendiquée par l'organisation de l'Etat islamique (EI) contre le musée du Bardo à Tunis, quatre jeunes Tunisiens livrent à L’Orient-Le Jour leurs craintes, leurs impressions, leurs déceptions et leurs espoirs.

24 heures après l'attaque qui a coûté la vie à 21 personnes dont une majorité de touristes, Sélim navigue toujours entre la stupeur et l'incompréhension. "La Tunisie paisible a connu si peu d'attentats...", souligne cet étudiant en médecine de 23 ans. "Nous ne sommes pas habitués à ce genre d'attaques, j'espère que ça ne se répètera pas", déclare, de son côté, Fadoua, une assistante juridique de 24 ans.

Marouene, un ingénieur informatique de 27 ans, est moins surpris. "Nous redoutions ce genre d’attaques depuis que nous avons commencé à combattre les terroristes, en 2011 dans les montagnes. Il fallait bien qu’un jour l’un d’eux se dise : et pourquoi pas la capitale ? Voila, c'est arrivé au Bardo, symbole historique et culturel, et à côté d’un symbole politique, l’Assemblée où est née notre première Constitution", dit-il.

"Nous n'avons pas compris tout de suite l'ampleur de ce qui était en train de se passer", reconnaît Zied. Ce jeune de 25 ans travaille avec l’ONG al-Bawsala qui surveille le travail des parlementaires. Si lui se trouvait dans les locaux de l’ONG au moment de l'attaque, ses collègues étaient au Parlement. Toute l'attaque, il l'a vécue avec une profonde angoisse pour ses collègues.

 

(Lire aussi : Le député Rahoui à « L'OLJ » : Ces terroristes nous en veulent parce que nous avons réussi notre révolution)

 

Des appels à l'union nationale ont été lancés jeudi en Tunisie. Des appels qui ont été relayés par la presse et la société civile mais aussi par l'opposition après cet attentat sans précédent depuis la révolution de janvier 2011.

Pour les quatre jeunes, l'union nationale est plus que jamais une exigence. "L'union nationale existe déjà au niveau des citoyens mais pas des politiciens", note Marouene. "Si nous voulons survivre, nous devons nous unir pour combattre le mal qui nous menace au lieu de nous attaquer les uns les autres, estime Fadoua. Un peuple uni est un peuple invincible". "Nos différences politiques ou idéologiques ne valent rien devant un ennemi commun qui veut l'asservissement de tous et la mort des valeurs que nous avons en commun", ajoute Zied, estimant que "l'union nationale impose une trêve politique". "Les coups durs comme celui d'hier ne manquent pas, poursuit le jeune Tunisien. Ceux qui s'opposent à notre développement sont nombreux et déterminés à nous arrêter ou à nous ralentir, mais nous continuerons à construire ce qu'il y a de mieux pour notre pays".

Pour Sélim aussi, "l'union nationale n'est pas un choix mais une nécessité et les politiciens ont fini par comprendre que personne ne peut gouverner seul la Tunisie".

L'attaque contre le musée ne semble pas ébranler leurs espoirs dans la poursuite de l'évolution entamée avec la "Révolution du jasmin". "Tout n'a pas été un printemps, nous sommes passé par de nombreuses tempêtes mais nous avons réussi quelque chose d'unique. Certes la route est encore longue et le chemin tortueux, mais j'entrevois l'avenir de la Tunisie avec plus d'optimisme que de pessimisme", affirme Sélim. "En Tunisie, la révolution n'a pas, comme dans d'autres pays, mené au chaos. Nous avons réussi les premières étapes de notre transition et construit les institutions de notre seconde République", explique Zied.

Fadoua dresse un constat similaire. "Nous sommes encore en période de transition, le changement ne s'opère pas du jour au lendemain par un coup de baguette magique, nous devons être patients", souligne la jeune femme.

Aujourd'hui, leurs récriminations principales sont d'ordre économique. Alors que Marouene dénonce un secteur public "en sureffectif mais inefficace", Zied lui, estime que la Tunisie est "au bord de la catastrophe économique". Une catastrophe qui touche notamment les jeunes, en raison du chômage très élevé, en particulier celui des jeunes diplômés. C'était l'un des problèmes à l'origine même de la révolution de 2011.

 

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