Le chef du gouvernement, Tammam Salam, se rendra aujourd'hui au Caire pour une visite officielle de 24 heures. À son retour jeudi à Beyrouth, il doit poursuivre ses contacts avec les différentes forces politiques, dans l'espoir de trouver une solution ou du moins un compromis à la crise gouvernementale née de la décision des ministres aounistes de bloquer toutes les résolutions du Conseil des ministres, tant que le dossier des nominations sécuritaires n'a pas été réglé.
Tammam Salam est soucieux d'assurer une reprise des réunions de son équipe, mais sans que cela ne soit perçu par le Courant patriotique libre (CPL) comme un défi et sans que lui-même ne s'incline dans le même temps devant ses exigences. Jusqu'à tout récemment, il espérait que les contacts entrepris loin des feux de la rampe avec les alliés du CPL porteraient leurs fruits et qu'il serait en mesure de convoquer le Conseil des ministres pour la semaine prochaine.
Or il semble qu'un règlement n'est pas pour sitôt. Dans les milieux du 8 Mars, on s'attend à ce que les « vacances » gouvernementales forcées se prolongent jusqu'après le mois de jeûne du ramadan, qui commence demain jeudi. Certaines composantes de cette coalition vont même jusqu'à affirmer que l'exécutif est bel et bien bloqué à moins que l'équipe Salam ne consente à s'attaquer aux nominations sécuritaires, c'est-à-dire à accepter principalement de nommer un remplaçant au commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, dont le mandat expire en septembre prochain. Pour ce groupe, les causes du blocage sont inhérentes au gouvernement lui-même. Elles se traduisent par le mécanisme d'action agréé par l'équipe Salam pour ses prises de position, à savoir l'entente. Une entente impossible à réaliser lorsque des conditions et des contre-conditions sont avancées.
(Lire aussi : « La présidence est hypothéquée par des pirates », dénonce Rabieh)
Dans les rangs du 14 Mars, on se veut cependant optimiste en affirmant s'attendre à ce que Tammam Salam convoque le Conseil des ministres la semaine prochaine ou au plus tard la semaine qui suit. Sauf que dans les milieux du Sérail, on est loin de partager cet optimisme et l'on redoute une exacerbation de la crise lorsque le moment sera venu de payer les salaires des fonctionnaires, en septembre.
De sources informées, on écarte cette éventualité, en jugeant qu'un compromis est toujours possible et que celui-ci pourrait même être provisoire sur base du principe du donnant, donnant. Le gouvernement serait ainsi réactivé simultanément avec l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire, ce qui permettrait à l'État de fonctionner au minimum. Sauf que les artisans de cette thèse oublient un détail : l'ordre du jour des réunions parlementaires, proposé par le président de la Chambre, Nabih Berry, est aussi contesté. Retour à la case de départ...
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commentaires (6)
la degradation de la situation des chrétiens du liban, a ete du au faut de l'incompetence total de michel aoun ET LE CPL et EUX SEULS ... on l'a bien vue a l'œuvre en 89-90 et rebiss maintenant 2005-2015 !!
Bery tus
14 h 37, le 17 juin 2015